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Clap de fin.

Nous arrivons à marche forcée vers la fin de l’anthropocène (1) que nous n’avions pas prévue. Les animaux ne vivaient pas en harmonie, mais par des moyens naturels les espèces évoluaient sans qu’aucune ne pût vaincre une autre, sauf une espèce de singes, au point de les dominer toutes quelques vingt mille ans plus tard : nous !
Par rapport au règne animal, les humains sont devenus des dieux.
De la destruction des habitats, aux chasses et pêches, faisant des déserts, des forêts et les océans, poubelles pour sacs plastics, nous n’aimons pas y penser sérieusement.
C’est ainsi que les écologistes qui recensent les dégâts que le système économique laisse derrière lui, passent pour des gêneurs et des ennemis du progrès.
Nous en sommes arrivés, par la négation de l’instinct prédateur, à nourrir l’imaginaire de nos enfants de contes merveilleux peuplés d’animaux, dont le roi, le lion de l’Atlas, passe chez Disney pour le plus sage d’entre tous, alors que nous l’avons exterminé et qu’il n’existe plus, depuis Tartarin de Tarascon.
En 2018, le monde est peuplé d’humain essentiellement et de leurs animaux domestiques, dont la plupart sont de boucherie, plutôt que d’agrément.
Depuis 1970, le monde sauvage a diminué de moitié. Et pour cause, de plus en plus nombreux, nous prenons le pas sur toute autre espèce que la nôtre.
C’est instinctif. Qu’une autre espèce eût été douée autant que la nôtre d’ingéniosité et d’intelligence, avec les mêmes armes physiques, mais avec une once d’inventivité en plus, elle en eût probablement fait autant.
Nous aurions été exterminés.
Les déboires climatiques, nous les fabriquons, les extinctions de masse, nous les organisons.
Nous nous hissons au niveau des puissances naturelles, jusqu’à mesurer l’avance en millimètre de la tectonique des plaques ou calculer des collisions d’astéroïdes.
La Nation la plus évoluée : les États-Unis d’Amérique est à la pointe d’un progrès destructeur en harmonie avec notre nature. C’est notre modèle, par conséquent, notre mauvais génie.
Notre espèce a fait de nous des singes uniques curieux et avides, comme nos frères quadrumanes que nous parquons dans les zoos. Le petit plus qui nous rend dingues : nous produisons des armes performantes, au point que du Pentagone aux USA, un pilote de drone peut tuer son semblable à des milliers de kilomètres de son fauteuil de commandement.
Si le massacre s’est accéléré avec nos progrès techniques, nous avions cette aptitude de domination par la destruction des autres, dans nos gènes.

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L’anthropocène n’est pas une aventure nouvelle appontée seulement d’hier sur nos porte-avions géants. Dès l’âge de pierre, lorsque nous partîmes d’Afrique, ce que nous pouvions chaparder pour survivre, nous changeâmes la faune des continents sur lesquels nous nous fixâmes.
Une vocation en quelque sorte.
Peu nombreux, par rapport à l’extraordinaire peuplement de créatures diverses sur la terre que nous découvrions, nous fîmes peu de dégâts. C’était un début. Mais cela augurait qu’à partir du moment où nous atteindrions notre premier milliard d’humains, nous n’en serions pas restés là.
Nous avions l’excuse de ne pas être conscient que nous allions décimer les espèces que nous chassions.
Maintenant que nous savons, c’est trop tard.
Sept milliards et demi d’humains ont besoin de place. Les zones préservées ne le sont que momentanément. Elles ne résisteront pas aux besoins des populations dans un avenir immédiat.
L’Amérique donne le mauvais exemple une fois de plus, avec l’exploitation du gaz de schiste. Des districts entiers sont contraints de boire de l’eau en bouteille, la leur étant devenue impropre à la consommation.
Dorénavant chaque progrès sera presque toujours le signe d’une dégradation environnementale, puisque nous ne parvenons plus, d’une année sur l’autre, de refaire le monde comme il était l’année avant.
Pour parler autrement, afin que chacun le comprenne bien : c’est le commencement de la fin !
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1. Anthropocène période de l’histoire de la terre au cours de laquelle l’homme en a directement perturbé le cours.

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