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Un nouveau musée à Ixelles !

– Mesdames, Messieurs, le musée Louis et Charles est heureux de vous accueillir en cette ancienne Avenue de la Toison d'or d’Ixelles. Le président m’a chargé de vous montrer les collections léguées par la famille de la dynastie régnante.
Rappelons les faits.
D’abord un peu d’histoire. En 2027, une terrible crise de confiance secoua la Belgique.
L’ancienne famille royale dû se réfugier en Suisse. La famille connaissait le chemin. Elle se rendit à la Villa « le Reposoir » à Pregny où vécut Léopold III, le grand-père du roi, de 1945 à juillet 1950.
Nous avons dans cette première vitrine, les notes de frais assez salées pour l’époque que le roi, jeune marié avec madame Bals, envoya au gouvernement de Paul-Henri Spaak.
Après 2027, succédèrent trois années de crise au cours desquelles on dut interner plusieurs fois Bart De Wever, en raison d’une crise d’identité faisant remonter sa famille à Jules César, sous le nom de Menapiïs. Par la suite, un compromis arraché in extrémis par Louis Michel (83) permit à son fils Charles, fondateur de la dynastie actuelle, de monter sur le trône sous le nom de Charles II, le nouveau roi ayant considéré que le Régent Charles, de l’ancienne dynastie, avait régné sous le nom de Charles Ier.
En 2035, l’héritier du trône Louis, prénom repris en souvenir du père du roi (88 ans), épousa la fille de Bart De Wever, Aggripina, ce qui mit fin à la querelle linguistique.
Nous passons à la salle suivante où sont exposés quelques détails intimes de ceux qui nous ont quittés. Ici, la fausse barbe de Didier Reynders, lorsqu’il fut arrêté à la frontière française pour insulte envers la personne de Charles II. On voit sur tout un pan de mur la reconstitution de sa maison de campagne, à l’intérieur de laquelle on été saisi des pamphlets accusant le roi actuel de tirer profit des pauvres, ainsi que le Mont-Blanc de Jean Gol, qu’on disait être doté d’un réservoir contenant du polonium, au moment de la disparition d’André Renard.
À la vitrine de gauche, est exposé le dentier complet de Richard Miller, dans une boîte ayant contenu la dernière mèche de cheveux de Jean Gol. Figure tutélaire du MR. Richard Miller apparaît dix secondes dans le film en néerlandais sous-titré en français « des Hommes qui ont fait la Nouvelle Belgique », dans la salle de projection à côté. Vous trouverez la reproduction à l’échelle ½ de sa tombe au cimetière d’Ixelles, réalisée en bois d’allumettes par l’atelier de l’école Buisseret, avec la devise qui lui était chère, « Seul Anvers remonte les rivières quand elles sont en diamant ».
Derrière, en suivant le couloir à gauche, dans une salle acoustique, un casque antibruit est conseillé qui permet d’écouter les interventions de Denis Ducarme à la Chambre, sans risque d’acouphènes. Le personnage en cire à gauche expliquant le populisme à « C’est pas tous les jours dimanche », est un clone de Ducarme dont on peut entendre la machine respirer. Ici la systole est à 22, chiffre extraordinaire qui montre l’enthousiaste soufflet de forge du fervent monarchiste. Le bruit de chasse de cabinet est le son amplifié, lorsqu’il descend à la diastole.

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Le couloir du fond, avant les escaliers et le grand appartement reconstitué lorsque Charles II était encore premier ministre de Philippe, juste en-dessous de l’escalier sont rassemblés les quelques souvenirs du passage à la présidence du MR d’Olivier Chastel, dont la fin tragique est encore dans toutes les mémoires : une paire de chaussettes usagées, un dictionnaire électronique d’anglais et une boîte de tampons périodiques vide dédicacée « À mon joli Coco ». Pour rappel, la fin tragique est en réalité une disparition inexplicable. On l’a vu descendre de tribune ivre de joie d’avoir été applaudi. Cela se passait au grand théâtre de Charleroi. Il est sorti par Cour, au lieu de Jardin, et il n’en est jamais revenu ! On ne comprend pas, côté Cour, il n’y a pas d’issue, pour passer à Jardin, il faut retraverser la scène.
Charles II a fait un beau discours là-dessus qui se trouve en 3 fascicules au hall d’entrée à la librairie, au prix de 20 € pour les 3, séparés, c’est plus cher. L’argent récolté ira au MR, un point c’est tout !
À l’étage, l’ancien appartement reconstitué lorsque Charles II était Charles tout court, la table de ping-pong familiale, les pantoufles du docteur Jeva, et quelques assiettes brisées en souvenir des soirées politiques et d’autres, à la suite de ruptures sentimentales diverses. La salle d’étude avec un violon sur lequel il n’a jamais joué, des livres quasiment neufs qu’il n’a jamais ouverts et en carton, le petit laboratoire du débutant, dont les fioles et le microscope sont toujours attachés à l’emballage. C’est tout Charles, dans cette belle indifférence de la jeunesse. Enfant, Louis le père déclare avec l’émotion naturelle d’un père aimant, qu’il était déjà comme ça, que son fils n’aimait rien et ne savait rien faire. Ce fut au point que désespéré, Louis l’inscrivit en droit et que bon gré, mal gré, Charles fit avocat, dans le secret espoir de prendre le commandement du pays.
Ce qu’il fit avec le succès que l’on sait.
Grâce soit rendue à la démocratie, mère généreuse, qui ouvre ainsi à des professions marchepieds qui peuvent conduire aux plus hautes destinées.
La visite du musée est terminée, mesdames et messieurs. Il me reste à vous demander de passer par la bibliothèque où vous pouvez acheter des œuvres d’Adam Smith, la biographie d’Alexis de Tocqueville, quelques souvenirs du grand Neujean, les derniers aveux de Reynders et le jeu « où sont passés les millions » d’Armand De Decker, notre Beau Brummel de nos rayons vêtements, foulards et accessoires de propagande, le dédicace à votre convenance, dans nos sous-sols
Le drapelet frappé de l’écusson royal de Charles II est offert à titre gracieux par le musée.
Je vous demanderai de ne pas être surpris en croyant voir notre disparu Olivier Chastel dans la personne de notre portier. C’est en réalité un sosie dont la ressemblance s’arrête au physique.
En effet, notre portier paraît souvent absent et incapable de s’exprimer clairement. Il aurait été victime jadis de violences.

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