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Du bonheur et rien d’autre.

Les films de Laurel & Hardy se résument à des sanctions supplétives que les deux comiques s’infligent. L’un agit en préjudiciant l’autre, qui réplique par une chiquenaude appuyée. C’est l’escalade qui se termine en catastrophe. Les enfants sont pliés en deux et les adultes ont un sourire entendu.
L'Union européenne a lancé sa contre-offensive dans le conflit qui l'oppose à Donald Trump en surtaxant des produits américains : les jeans, le bourbon, les motos, le riz, le maïs, le tabac, etc.
Ce qui est à venir n’est pas advenu, mais va sûrement l’être, cela s’appelle la guerre commerciale. Aucune guerre commerciale ne s’est bien terminée. La plupart ont même dégénéré en guerre tout court.
Le problème n’est pas là. Il est tout simplement dans les principes d’économie qui, au cours de deux siècles et demi d’application ont démontré que l’économie avait de la rigueur (le travail célébré) sans principe (l’injustice de la répartition des profits) ! Comment conclure par la morale, d’une histoire qui n’en a pas ?
C’est toute la question.
Ces nouvelles taxes se veulent la réponse des Européens aux taxes de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium des Etats-Unis. "La décision unilatérale et injustifiée des États-Unis ne nous laisse pas d'autre choix", se justifie la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström.
Ce qui n’était qu’un gag, Donald y adjoint les tensions entre la Chine et les Etats-Unis pour faire bonne mesure. Le spectre d'une guerre commerciale mondiale prend forme.
Nous sommes marqués plus par les chutes que les triomphes. Les chutes sont durables. Les triomphes ne durent pas. Celle de l’Empire romain et celle de Byzance n’ont pas fait que marquer les esprits, leurs conséquences se voient encore de nos jours. Entre ces deux disparitions, les Croisades de l’an mil, les Infidèles et la Terre Sainte ont incidemment conduit Amnesty International à être ce qu’elle est dans le présent, alors que si on avait dit cela à Godefroid de Bouillon, il aurait pris le messager pour un dingue.
Ainsi nos vies se déroulent concomitamment avec l’Histoire que nous habillons ou déshabillons avec nos réalités.
Mine de rien, c’est le moins apte à diriger un grand pays qui va probablement être celui qui marquera le plus l’histoire contemporaine ! Donald Trump est en train de ficher en l’air l’échafaudage laborieux et conventionnel d’une civilisation qui a fait du commerce sa raison d’être, au point de le trouver moral. Une supercherie qui s’appelle l’économie de marché, devenue le seul pilier des démocraties, c’est plus fort que le comique de Laurel &Hardy !
Un commerçant enrichi dit « Je suis un voyou donc je suis le mieux adapté pour réussir et faire réussir les Américains dans un commerce mondial. »
Que va faire miss Malmström en notre nom, si Donald Trump taxe les automobiles étrangères en réplique ping-pong ? Le début d’escalade a touché jeudi les bourses européennes. Elles ont fini dans le rouge. Personnellement, je m’en fous, mais si c’est pour aboutir à une méga crise, pire que celle de 2008, plus personne ne s’en fout !...
Peut-être qu’un jour dans un futur certain, mais dont on ne pourrait aujourd’hui déterminer quand il aura lieu, ce qui nous paraît important, un match de foot, l’adoration d’un Dieu incontournable, l’Union Européenne, la banque, nous paraîtront dépourvus de sens.
Nous avons une bonne partie de l’histoire de l’Humanité derrière nous, pour l’expérience. Les mœurs du Bas-Empire n’ont rien à voir avec celle d’aujourd’hui. Baal exigeait des sacrifices humains, tout au moins les prêtres prétendaient l’interpréter. Cent mille esclaves construisaient une pyramide, aucune dictature ne pourrait rassembler de nos jours autant d’ouvriers sans percevoir de salaire.
Une multitude tisse des histoires qui se transmettent un certain temps, parfois plusieurs générations, puis elles sont remplacées par d’autres histoires, d’une nouvelle multitude, à la fois semblable et différente de la précédente. Des gens ont vécu des changements de civilisation : 4 septembre 476, 29 mai 1453, 14 juillet 1789, sans le savoir. Qu’est-ce que vous pensez du 21 décembre 2028, dans dix ans ?

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Depuis trop longtemps, le sens s’établit sur l’illusion d’une organisation démocratique construite par le peuple, mais assujetti à des mains mercenaires.
Nos systèmes ont fabriqué des Trump, comme ils ont fabriqué par le passé des Hitler et plus près de nous des marionnettistes qui s’appellent Macron, Merkel ou Michel, justement parce qu’ils défendent consciemment ou non les incontrôlables.
Si l’on veut bien se souvenir de l’Histoire, d’autres civilisations ont disparu pour moins que cela.
Les masses peuvent tout lorsqu’elles prennent conscience de leur force, ai-je écrit dans une autre chronique. Notre seule chance pour tourner la page, c’est l’holisme, cette ingénieuse idée qu’un rassemblement est plus considérable que la totalité des pièces assemblées. C’est à nous que cela s’adresse. 10 + 10 et ainsi de suite jusqu’à 100 cela ne fait pas 100, somme réputée exacte, en réalité cela fait beaucoup plus.
Et puis, ces gens avides, ces piètres héros du médiocre, ces mirliflores des banques, ces encanaillés de l’usine de papa, à tous ceux là avec Éluard, je dis « Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d’autre».

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