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Le raté de Brett Kavanaugh

Ce qui se passe aux USA est extrêmement grave pour l’avenir de la démocratie.
Le New Yorker titre « Unheard » traduction difficile qui pourrait correspondre à « sans voix » ou mieux appropriée « non entendue », d’un article paru juste après l’audition par la commission judiciaire du Sénat, le 27 septembre, de Christine Blasey Ford, qui accuse le juge Brett Kavanaugh de l’avoir agressée sexuellement en 1982.
Cela conforte mes craintes au sujet d’un suffrage universel qui n’est consulté que pour le placement et le déplacement dans une sorte de jeu de chaises musicales d’une nomenklatura politique invariable, seulement renouvelée dans les mêmes familles au pouvoir par la retraite des vieux et le lancement des jeunes.
Nous avons un beau cas d’école en Belgique avec la famille Michel.
Qu’elle ait beau parler pour les femmes qui n’ont pas de voix, mais l’impudence du pouvoir ne compte plus ses propos désinvoltes et cet espèce de mépris qu’ont ces hauts personnages de l’État pour les femmes, quand un sénateur, interpellé par l’une d’entre elles, répond « essayez de grandir » !
Ainsi donc, malgré les mouvements féministes, les machos convaincus d’attentats divers allant jusqu’au viol et dont la plupart ne seront pas poursuivis, auront finalement été rejoints par l’ancien monde qui fonda une démocratie, qui sombra d’abord dans l’argent et qui coule par le fond en niant la moitié du genre humain !
Oui, Kavanaugh ira siéger à la Cour suprême qui du coup ne sera plus du tout respectée. Oui, Trump sera gagnant pour un tiers des américains et méprisé davantage par les deux autres tiers.

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On se disait que jusqu’à présent, la lutte des classes termine les débats en donnant raison au violeur quand la plaignante est serveuse de bar ou chômeuse. Ce qui montre bien dans quelle société on est. Mais, quand une professeure de psychologie entendue par les sénateurs et plus largement par les Américains, malgré son témoignage jugé “convaincant”, moquée par le président Trump lui-même, est tenue pour quantité négligeable, lors même que son « honorabilité » n’est plus à démontrer, c’est l’autre visage d’une Amérique qui nous rappelle aussi le nôtre par les multiples attitudes de nos polices goguenardes, de nos juges tous ou presque en pantalons plutôt qu’en jupes, qui dit à l’autre moitié du genre humain « grandissez » vous n’êtes pas encore à atteindre notre maturité.
Et ce qui est terrible, cette maturité à atteindre n’est ni plus ni moins que la supériorité du mâle, si bien illustrée dans la religion musulmane, qu’il est inutile de rappeler qu’il n’y a guère, elle était aussi dans la religion chrétienne. Encore qu’elle n’ait pas disparue complètement chez cette dernière. Et cette maturité dite par le sénateur à une femme en colère, il le savait bien, le misérable, comme tous les autres misérables de sa sorte, que les femmes ne l’atteindront jamais.
Il paraît que la nomination de Kavanaugh à la Cour suprême pourrait bien être confirmée rapidement par la chambre haute du Congrès, dès demain.
Cette chronique de Richard3.com est écrite avant le verdict et bien malin qui pourrait dire à l’heure où j’écris ce que feront les Sénateurs, sauf qu’il est probable que Kavanaught sera nommé.
Qu’importe, on imagine le dilemme de Kavanaught qui nie tout en sachant que Madame Blasey Ford a dit la vérité. Il a tranché, il a décidé de ne pas assumer ce péché de jeunesse, de jouer le reste de sa vie un personnage, dont il connaît le mensonge.
Il devra vivre avec !
Il se fût grandi en parlant de son acte comme étant celui d’un jeune de 18 ans et qu’il le regrette profondément. À cette époque, il n’était pas encore dans la peau d’un futur magistrat, il ne connaissait pas sa femme et ignorait tout, de la suite de sa vie.
On aurait compris. Il n’aurait pas eu la place qu’il convoite, peut-être même que sa famille l’aurait méprisé et sa femme lâché, mais c'est à ce moment là qu’il se serait révélé un « honnête homme ».
Ce qu’il ne sera jamais !

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