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L’information informe.

On sent monter de la méfiance pour la chose politique. Elle s’est généralisée à l’égard du personnel politique, mais aussi pour les médias.
Ce que l’on reproche au monde politique, c’est d’avoir promené le public sur l’incroyable progrès de l’économie mondiale libérale. Mise à part l’époque des Trente Glorieuses, on n’a rien vu. En cette fin d’année 2018, le discours officiel reste inchangé. Les populations sont convaincues qu’on les a trompées, même si une partie d’entre elles s’en est sortie bien mieux que toutes les autres.
Les médias, et plus particulièrement dans le domaine de la presse écrite et parlée, ont été entraînés dans la déconsidération des politiques, pour n’avoir pas vu le malaise général, trop occupé d’admirer le nombril des organisateurs de la démocratie.
D’abord la véracité d’un fait rapporté et recoupé par au moins deux sources paraît vivement aléatoire. L’atterrissage de la sonde américaine sur Mars est l’exemple le plus frappant de la source unique. Loin de la pensée de Richard3.com d’en déduire que la sonde n’a pas touché Mars, mais le principe de recoupement n’étant pas possible, il ne s’est pas fait. Seule la NASA, responsable de la mission, nous a informés du succès de l’entreprise. Il en va ainsi de beaucoup d’informations. Le plus souvent le journaliste ne peut pas recouper l’information. Il n’en a pas les moyens. L’Agence qui l’en a informé a-t-elle bien recoupé le produit qu’elle vend ?
On peut logiquement supposer que les articles de presse et les commentaires répondent aux caractéristiques de la rumeur au même titre que celles qui se propagent de bouche à oreille ou sur des vecteurs comme Facebook.
Pire même, les journalistes étant en contact permanent avec des élus politiques, surveillés en sus de près par des patrons de presse tous issus des milieux financiers, on peut leur prêter une tendance à privilégier les informations officielles, à celles qu’ils récolteraient sur le terrain par des contacts sur l’événement même.
Après avoir prêché que le système libéral nous avait épargné de sombrer dans le totalitarisme communiste, le voilà qui tombe lui-même dans une autre forme de totalitarisme qui s’appelle « suivez mon système économique, même si vous ne l’approuvez plus » accompagnée de son corollaire « approuvez l’Europe dans sa forme actuelle par un vote qui sera remis en question si vous ne l’approuvez pas » !

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Si vous êtes convaincus de cela, vous ne pourrez qu’être contrariés par la façon dont les journalistes rapportent les événements et comment, le plus naturellement du monde, les gouvernements nient le scepticisme de la population à propos de leur politique libérale.
Les réactions aux propos de Mélenchon à l’égard de la presse est symptomatique de l’incompréhension des journalistes qui n’essaient même pas de comprendre sa colère et par-delà, celle des Gilets Jaunes.
L’Homo économicus des libéraux n’a été qu’un mythe auquel les classes décrites avec une méconnaissance de l’Histoire par le Président Macron, les qualifiant de « laborieuses », n’ont jamais adhéré et encore moins s’y être reconnues.
L’Histoire n’est pas neutre, ceux qui la commentent peuvent-ils l’être ?
On voit bien où cette société libérale nous conduit. Elle ne le fait pas de façon délibérée mais par ses gènes, à la manière des fourmis. Elle place au-dessus de tout le droit inaliénable de la propriété incluant des milliers de personnes, poussée par des réflexes purement égoïstes d’accaparement des biens et des personnes, un peu comme font les proxénètes qui « forment » leurs ouvrières des plaisirs, au goût de la clientèle.
Les journalistes devraient au moins supputer la direction que prend le libéralisme. Ils devraient suspecter les libéraux de construire un modèle de comportement optimisant le caractère égoïste. Le plus extraordinaire, c’est que cela est le fruit de réflexes, comme si ce vers quoi nous allons était inscrit dans la fatalité de l'empirisme !
Serait-ce que cela soit inscrit aussi dans celles des journalistes ?
C’est une réflexion générale d’éclaircissement qui devrait être envisagée.
Mais pour conclure, la presse n’est pas qualifiée pour « se penser », ce ne sera possible que le jour où cette société sera rééquilibrée, c’est-à-dire quand ceux qui en sont exclus auront leur mot à dire.

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