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À flanc de Flandre.

Ce qui se passe en Flandre est le résultat d’une lente destitution du clergé flamand de la mainmise sur les familles chrétiennes ou agnostiques. Ce n’est pas Richard3.com qui le dit mais les statistiques officielles et indépendantes qui le confirment.
Pieter De Crem, chrétien intégriste du CD&V, veut un "changement de cap radical", par une distanciation des alliés historiques, le Boerenbond et le Mouvement ouvrier chrétien.
Il est vrai que le Christelijke Volkspartij d’où vient la Volksunie, est l’ancien nom du Christen-Democratisch en Vlaams, démocrate-chrétien et flamand (la dénomination primale de la nébuleuse chrétienne étant l’Union catholique), est à l’origine du nationalisme flamand. C’est à partir de ce parti aux multiples facettes, que sont nés le Vlaams belang et la N-VA.
Ce ne serait que l’histoire de l’arroseur arrosé, il n’empêche que l’Union catholique et ses successeurs ont été avant d’être des collaborateurs du régime nazi de 40 à 45, des nationalistes rabiques qui ont transmis la rage aux générations suivantes au point que celles-ci ne reconnaissent plus leurs racines chrétiennes.
De ce point de vue, sur dix-sept années de parution des chroniques du blog Richard3.com, on a pu assister au plongeon mortel de ce grand parti chrétien. C’est lui qui a permis au nationalisme de devenir une carte maîtresse dans le clivage entre catholiques et laïcs. Le nationalisme aujourd’hui efface tous ses parrainages et occulte les dernières vaticinations des prêtres du haut des chaires de vérité.
Si nous négligeons Sinardet et Delwit, ces accablants pitres du conformisme bourgeois, inquiétons-nous que les discours d’extrême droite attirent l’électorat non par la logique ou la raison mais par l’émotion (ce que les prêtres savaient si bien faire). Les enfants monstrueux du CD&V que sont Bart De Wever, Tom Van Grieken (fondateur du Vlaams Blok), Filip Dewinter et Karel Dillen, du Vlaams Belang ne cherchent pas à raisonner, mais à exalter. Le langage imagé et la gestuelle théâtrale, surtout chez Dewinter, font penser à Chaplin dans le Dictateur. C’est un comique, mais il est tragique et risque d’être meurtrier.
La gauche à tort de ne pas retenir ces noms au même titre que d’autres personnages de la droite francophone les Michel, Reynders et compagnie, Bacquelaine étant le triste héros du jour, parce que ce sont eux qui feront demain la Belgique plus libérale et nationaliste qu’elle ne l’est déjà.
Le caractère bon enfant des réunions de l’extrême gauche, le partage des gens de la tribune avec ceux de la salle, la fluidité voire la distance abolie entre dirigeants et dirigés, contrastent avec la discipline et l’autorité des partis nationalistes, qui dénoncent « l’anarchie » du parlementarisme. L’observateur impartial sort convaincu d’une réunion de l’extrême droite, que ces partis poursuivent un but, celui de constituer un Etat fort.

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Le formateur en Région flamande pour la constitution du gouvernement régional, Bart De Wever fait froid dans le dos. S’il n’a toujours pas choisi ses partenaires de coalition, c’est qu’il hésite entre le sp.a et le Vlaams Belang.
Décidément les socialistes, même flamands, n’en ratent aucune. Mais c’est ainsi qu’il faut les prendre à présent et ce n’est pas drôle du tout de voir ce socialisme-là tromper à ce point son électorat par des dérives en Flandre, comme en Wallonie.
Eric Van Rompuy (CD&V) est bien moins fermé et plus lucide que son homologue De Crem.
“Si la N-VA peut nous achever, elle n’hésitera pas”, dit-il à Het Laatste Nieuws.
La complainte de Van Rompuy est étrangement celle d’Elio di Rupo en Wallonie “C’est grâce au CD&V qu’il y a encore des accords sociaux. Et puis, il ne s’agit pas que de ça. La N-VA veut nous remplacer comme parti du peuple. »
Vous savez notre grand tort, à vous et à moi surtout, qui - une chronique sur deux de Richard3.com - s’évade du côté de la France ou du monde, c’est de ne pas assez s’intéresser à la Flandre, sinon en termes définitifs qui closent tout débat. On oublie trop souvent qu’elle est majoritaire au nombre de votants de ce pays. Même fédéralisés, ce n’est pas sans influence ni importance pour notre avenir à nous Wallons. On en a fait la triste expérience avec le gouvernement Michel.
Faut-il rappeler que nous sommes au troisième mois sans aucun des gouvernements formés à l’exception de celui de la Communauté germanophone ! La morale qu’on en tire plonge dans l’incertitude tous les électeurs de ce pays.
Mieux au courant des mouvements des partis flamands, nous aurions un peu plus confiance en nous-mêmes.

Commentaires

Tom Van Grieken (né en 1986), fondateur du vlaams blok (créé en 1978)! On dirait un tweet de Trump!

Tom Van Grieken (né en 1986), fondateur du vlaams blok (créé en 1978)! On dirait un tweet de Trump!

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