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D’affaires courantes en affaires coulantes !

Didier Reynders au poste de commissaire européen ! Charles Michel vient d’ajouter un scandale de plus à son bilan !
Faut-il s’en étonner ? Non. Ces gens de sac et de corde sont capables de tout dès qu’il s’agit d’un poste à pourvoir, d’une enveloppe à saisir avant les autres.
Cet affront à la démocratie apporte la preuve d’un sans-gêne inouï du MR, archi minoritaire au parlement, mais toujours en capacité de tirer les ficelles.
Et pour qui ? Pour mister Trickly (ruse), Didier Reynders ! Rien que le nom suscite l’indignation par le mépris qu’il a toujours affiché aux gens du peuple.
Ursula von der Leyen, présidente désignée de la Commission européenne, hérite d’un drôle d’oiseau, dans la lignée de Louis Michel, ex commissaire européen, qui ne laissa pas un grand souvenir auprès des Africains.
L’Union Européenne fortement controversée par une majorité de citoyens européens n’est pas prête à changer sa politique ultra libérale avec ce fleuron réactionnaire qu’on lui envoie.
Pourtant, on avait cru que l’apprenti caudillo, Charles Michel, aurait eu le scrupule de retenir les candidatures de l’opposition, plutôt que favoriser un membre de la coalition disloquée.
La chasse aux emplois à fric passe au-dessus de tout chez ces libéraux. Ils étonnent encore par leur audace obsessionnelle de ramasser ce qu’ils peuvent en toute occasion ; même si se défaire d’un fainéant notoire à la Régionale du MR est d’un certain poids dans la balance.
Le PS et écolo espéraient un débat malgré les circonstances délétères d’aujourd’hui. Le CDH se prononçait vendredi pour une commission parlementaire.
Sec comme une trique le Gouvernement a décidé de cette candidature. Le communiqué du Premier ministre samedi est impérieux, formel, catégorique. D’après Charles, avocat lui aussi, un gouvernement démissionnaire peut désigner le candidat belge au poste de commissaire européen ; car, cette prérogative s’inscrit dans les affaires courantes au motif de son impérieuse nécessité pour les intérêts de l’état et de l’urgence de la matière.
Pour les intérêts de l’État, c’est à voir. Pour les intérêts de Reynders, c’est sûr !
Voilà enfin Reynders dégagé des pattes des Michel. Il peut sortir la tête haute de la régionale du MR où il était le président honni et propulsé pour sa fin de carrière hors de Belgique.
L’informateur royal va-t-il présenter sa démission au roi ?
Tout dépend si cette mission – non rétribuée – permet de se faire de l’oseille, ne serait-ce qu’en frais de transports, réunions fines d’arrière-salle de café et restaurants gastronomiques.

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Tout n’est pas plié. On se rappelle Louis Michel, commissaire lui aussi, suant sang et eau pour se faire adouber par le parlement européen. Ursula von der Leyen peut également récuser Reynders, elle qui cherche à faire la parité entre les sexes dans son gouvernement.
Charles Michel un peu effrayé de ce pistonnage public et des répercussions sur son image déjà fort entachée, a argumenté comme l’avocat d’un flagrant délit :“à ce stade, il n’y a pas de processus de formation, ni de préformation de gouvernement fédéral démarré en Belgique”. Il suffisait donc de plaider l’urgence, les lettres de nomination des Etats membres ayant été demandées par la présidence finlandaise de l’UE “pour le lundi 26 août 2019".
Ursula von der Leyen pourrait dès lundi après-midi interviewer Didier Reynders. “Ensuite le Conseil de l’UE adoptera la liste des personnalités proposées. Le Parlement européen validera ensuite en octobre, les candidatures et procédera à des auditions”.
À peine sorti de l’U.Lge avec une petite licence en droit, Reynders a noué avec François Perin et Jean Gol des liens de soumission toujours prisés des chefs. Reynders commence alors sa quête des places par se retrouver à la SNCB, jusqu’en 1991. Le petit train est parti de là...
En 1995, quoique dauphin de Gol, il s’efface devant Louis Michel à la présidence du parti. Chef de groupe à la Chambre, il malmène le gouvernement Dehaene-Di Rupo dont il pourfend la “rage taxatoire”.
En 2008. Le système financier mondial est par terre. Reynders sauve les banques belges, dont Fortis qui sera absorbée par BNP Paribas, avec l’argent des contribuables, sans débat public. Une commission d’enquête ne donnera jamais de conclusions, à la pression qu’exerça Reynders sur la justice, qui aurait dû légalement entamer une procédure de faillite.
L’affaire du Kazakhgate éclate à l’automne 2016. L’ami très proche, Armand De Decker s’est servi de ses fonctions parlementaires au profit d’un trio d’hommes d’affaires kazakhs. Le dossier débouche sur la constitution d’une commission d’enquête parlementaire et une instruction judiciaire. La mort de l’intéressé tombe à pic pour enterrer le dossier avec lui.
Connaissant Reynders par sa carrière, on se demande ce qui préoccupe le candidat de l’État au poste européen, sans doute la proximité de son domicile à Uccle avec son futur bureau rond-point Schumann ? En effet, il va perdre des indemnités de déplacement importantes allouées à tout qui n’est pas Bruxellois, équivalentes à plusieurs années d’indemnités de chômage pour un malheureux, dont il aurait fait perdre l’emploi, en aidant les banques en 2008, qui licencieront du personnel en masse, à partir de 2011.

Commentaires

En quoi une licence en droit est-elle "petite". Parce qu'elle vient de Liège?

Non, ce n'est pas mon intention de critiquer l'ULge, étant moi-même assez proche de cette Alma Mater. Ce que je veux signifier par là, c'est qu'il appert que ce diplôme est le départ de toute la gamme des études de droit, pour terminer par docteur en droit constitutionnel. Cet adjectif - peut-être malencontreux - n'est pas non plus un critère d'intelligence, étant entendu que celle-ci ne se mesure pas aux diplômes.

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