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PS aux quatre vents.

Il y à moins de deux mois, les nouveaux députés fédéraux prêtaient serment, bredouillant un texte auquel plus personne ne croit.
Parmi eux, Marc Goblet, ex-n°1 de la FGTB, il y a deux ans à l’article de la mort, prépensionné de la FGTB et aujourd’hui à 62 ans, ragaillardi l’espace de l’élection et prêt à quoi, au juste ?... avant qu’on n’entende plus jamais parler de lui ! Le socialisme libéral (comprenne qui pourra) se renouvelle en oubliant la jeunesse, une denrée qui se fait rare au PS.
Je n’ai rien contre Marc Goblet, je ne le connais pas. Par contre, je connais très bien le fonctionnement de la FGTB de la place Saint-Paul, ayant été entraîné dans ses rouages par mon attachement à la cause ouvrière et par amitié pour Jacques Yerna, un ami personnel.
Bien des années plus tard, un mystère demeure que je n’ai jamais pu éclaircir.
À la Régionale liégeoise de la FGTB perdure un noyau alimenté par de nouveaux chefs, remplaçant les anciens, de la même origine : la section liégeoise du parti socialiste de la place Sainte-Véronique, seul vivier reproductif sous contrôle.
Résultat : les syndicalistes d’autres provenances sont stoppés à l’échelon « délégué » sans possibilité d’accéder aux postes stratégiques : président de Centrale ou membre du bureau de la Régionale.
Je veux bien que le syndicat fait partie des quatre mouvements nés avant-guerre : le parti, la mutuelle, les coopératives et le syndicat (depuis, les coopératives ont mal fini).
En ses débuts, le socialisme était une émanation populaire, même si on s’y méfiait du parti communiste, aujourd’hui presque disparu. En 2019, la donne n’est plus la même.
Dans les années septante, l’Association des Arts Graphiques m’avait placé en concurrence à Robert Gillon pour la présidence de la FGTB liégeoise. Lors des présentations aux militants précédant le vote, une cabale dans la salle était visisble. Malgré la différence entre les propositions, dites clairement de ma part et de façon brouillonne de Robert, le vote était plié d’avance, une parodie… Seul le syndicat des enseignants, en plus de celui du livre, avait voté pour moi. Il ne fait pas bon à la FGTB de respecter les statuts, quand ceux-ci contrarient les options du PS. Ceci est une anecdote. Mais je l’ai vécue et j’en témoigne. Si les archives existent encore, on peut consulter.
Ce courant pro-militant socialiste est toujours présent. Et pourtant la majorité militante a basculé du côté du PTB. Le parti socialiste est décrié et considéré par 80 % des syndicalistes comme un parti bourgeois succursale « populaire » du MR !

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L’élection de Marc Goblet vaut bien une réflexion. La fidélité au dernier carré des dirigeants syndicalistes affiliés au PS est toujours payante. La régionale du parti récompense ses fidèles qui forment une camarilla dans les « élites » du syndicat professionnel.
Je me souviens que dans les années septante, nous en riions encore à la Fondation Renard, quoique cela fût interdit sous peine de déchoir. Avec une autre figure du syndicalisme de l’époque, Maryse Ockers, qui fut au même titre que Jacques Yerna une amie proche, nous en parlions librement et glissions parfois dans la revue de la Fondation des articles, notamment sur l’autogestion, qui s’ils avaient été compris par l’aréopage socialiste, auraient valu à Maryse quelques soucis. Heureusement qu’à l’époque, l’équipe au pouvoir ne lisait que les textes en gros caractères des instances du PS.
Bien des années ont passé, la Meuse coule toujours sous les ponts de Liège, le PS ne doit sa courte majorité qu’au réflexe appris depuis cinquante ans par l’autre génération et qui a transmis cette graphorrhée de l’inné, plutôt que de l’acquis.
Le discrédit qui pèse actuellement sur le fait syndical par son manque d’allant, tient à la multiplicité de ses guichets chômage et aide juridique sans contact avec de vrais militants syndicalistes, à son peu de revendications suivies de la volonté d’aboutir par des grèves si cela s’avérait nécessaire (la FGTB n’y est responsable qu’en partie) et cette idée maintenant répandue que les syndicats font partie des rouages généraux d’une démocratie libérale, avec mission d’arrondir les angles à la Di Rupo.
Nous avions rêvé, Jacques, Maryse et moi à une Centrale des chômeurs, regroupant durant la période de chômage les travailleurs licenciés, ouvriers ou employés, afin d’améliorer leur statut par la force du nombre ! Toutes les Centrales horrifiées de perdre des cotisations et la mainmise sur leurs affiliés chômeurs, firent chorus au parti Socialiste, lui-même averti bien avant par une taupe. C’est à cette occasion, je pense, que Yerna crut perdre son emploi de secrétaire général. Malgré le fait qu’avec Maryse, ils étaient officiellement affiliés au parti, condition sine qua non, de leur contrat de travail à la Régionale.
La fin des espérances ouvrières dans un parti socialiste et un syndicat complice tombe à un moment où les contrats de travail et les indemnités de chômage sont remis en question par la droite libérale.
Les travailleurs voient venir la diminution des allocations de chômage et un durcissement des conditions d’admission à l’indemnisation. La nouvelle tendance de sous-traitance par auto-entrepreneurs, en réalité des personnels sans contrat de travail, est un défi pour la gauche !
Les cadres actuels FGTB-PS ne sont plus majoritaires au syndicat. On a casé Goblet ailleurs, dommage qu’il n’en va pas de même pour les autres.

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