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Raison et déraison.

On a beau se dire, chouette, on est sans gouvernement, donc la droite libérale va être neutralisée tout un temps dans sa dangerosité de classe, on n’est pas rassuré pour autant !
Ce qui se trame en France, la réforme de l’assurance-chômage, devrait nous faire réfléchir sur un possible alignement d’un gouvernement bientôt PS-MR en Belgique, sur la position d’Emmanuel Macron.
C’est un bel exemple de ce que peut faire un homme dont on se souvient qu’il est issu du socialisme de François Hollande.
Derrière la réforme de l’assurance-chômage, qui vient de passer par décret, on retrouve l’idée libérale chère à Macron selon laquelle il suffit de « traverser la rue » pour trouver du travail.

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Cela rejoint ce qu’on pense au MR belge, à savoir que les chômeurs sont largement responsables de la stagnation de l’économie par leur apathie et leur inappétence au travail.
Depuis la crise des Gilets jaunes, il y a moins de désinvolture à l’égard des syndicats dans le gouvernement Philippe. Reconnaissance d’un droit de regard sur les lois qui touchent le monde du travail ? Plutôt une précaution d’un échaudé des fanfaronnades de ses ministres et de son mépris affiché pour le peuple d’en bas.
En attendant l’avis du Conseil d'Etat, les décrets du gouvernement réformant l'assurance-chômage ont passé un test mardi, à l’occasion d’une table ronde entre partenaires sociaux et Muriel Pénicaud, ministre du Travail.
Le gouvernement Philippe n'a pas grand-chose à craindre puisqu’il s’agit de palabres consultatives. Ce sera juste l’occasion de dire à la sortie de la réunion, tout le mal que les syndicats pensent d'une réforme imposée par l'échec des négociations à la mi-février.
À la CFDT, Marylise Léon, numéro deux de la confédération explique : « les fondamentaux même du régime sont ébranlés par la nouvelle formule de calcul de l'allocation. Celle-ci privilégie une moyenne mensuelle des salaires antérieurs et non plus sur les seuls jours travaillés. Il y aura un impact certain sur tous ceux qui ne travaillent pas en continu, sans oublier tous ceux qui vont basculer au RSA ».
A compter du 1er novembre, il faudra avoir travaillé six mois sur les 24 derniers mois, et non plus 4 sur 28 pour percevoir une allocation.
On se rappelle que c’est Elio Di Rupo, alors premier ministre, qui avait enfoncé le premier coin contre « la générosité » de l’État à l’égard des chômeurs, que s’empressa de saisir Charles Michel en prenant la suite. Cela fut jugé très insuffisant par la N-VA qui a exprimé sa volonté de n’entrer dans un gouvernement qu’en durcissant encore les mesures. L’exemple de la France pourrait servir d’entraînement et emporter les dernières réticences socialistes pour s’acoquiner avec Bart De Wever, dans un gouvernement PS-MR-N-VA.
La réforme française fait rêver la Belgique de droite. Selon les spécialistes, elle vise jusqu'à 250.000 chômeurs en moins et 3,4 milliards d'euros d'économies d'ici fin 2021, de l’aveu même du Premier ministre, Édouard Philippe.
Un péché « mignon » partagé entre la France et la Belgique est la douce croyance que les services de l’État « Pôle emploi » en France et « FOREM » en Belgique sont indispensables pour le placement et la formation des chômeurs. En réalité, en Belgique, le FOREM s’est spécialisé dans le dépistage des « fraudeurs » en instaurant une police par inquisition et gestion des dossiers à la suite des directives des gouvernements de ces dix dernières années, rendant plus efficace les services par radiation des chômeurs, que par placement de ces derniers, chez un nouvel employeur. Le FOREM ne crée de l’emploi que dans ses seuls services et avec l’aide massive de l’État, donc du contribuable.
S’il faut craindre que le prochain gouvernement belge renforce encore les services répressifs du FOREM, pour la France, Mme Pénicaud a annoncé le recrutement de plus de 1.000 nouveaux conseillers Pôle emploi pour trois ans, afin de proposer de nouveaux services d'accompagnement à partir de janvier 2020.
Catherine Perret (CGT) résume très bien la situation en France qui pourrait être bientôt belge : "Il y a un chômeur sur deux indemnisé, avec la réforme du gouvernement, c'est un sur trois".
Voilà qui interpelle les progressistes sur l’ambigüité des statistiques du nombre de chômeurs réels, alors que le ministère du travail ne parle que de « chômeurs indemnisés ».
Le gouvernement Michel nous a fait le coup d’annoncer une diminution de 8,5% du nombre de chômeurs, au cours de son mandat. En politicien madré, il a oublié de vous dire que parallèlement, on a une augmentation de 9,3% de bénéficiaires du Revenu d'Intégration Sociale, c’est-à-dire de tous ces malheureux qui cherchent un travail sans être reconnus comme tel, qui ne touchent rien de l’ONEM et ne sont repris nulle part comme demandeurs d’emploi !
La population entre de moins en moins dans ces mensonges d’État. Les déçus tournent le dos à la politique, jusqu’au jour où ils feront face. Ce n’est jamais bon de pousser les gens trop loin dans la misère et le marasme. Bien des droites à commencer par celles de l’Ancien Régime s’en sont mordu les doigts. Une démocratie qui a besoin de beaucoup de police et de répressions pour survivre tombe vite dans autre chose. La France est en train de s’en apercevoir. Pourvu qu’on en fasse l’économie, en Belgique !

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