« Charles, Didier et les autres contre Maximilien. | Accueil | Au courant de rien. »

Cent mille fois « oui » !

Avec les samedis Gilets Jaunes, tout le gratin a été embêté, même en Belgique où on s’attendait que cela fasse tache d’huile ! Mais c’est loin d’être terminé comme les gazettes voudraient nous le faire croire. Et pourquoi cela le serait-il ? La vie de la population aurait-elle changé à ce point ? Macron soigne sa pub et remonte dans les sondages, Di Rupo refait surface en attelage avec Borsus, pour une politique libérale. Qu’est-ce qui change ?
L’initiative pour la pension minimale à 1500 € est une belle idée du PTB. Qu’elle réussisse ou échoue – toute la gauche souhaite qu’elle réussisse – il en restera tout de même quelque chose : la difficulté qu’a le peuple de faire entendre sa voix dans une démocratie confisquée !
La crise de la démocratie a remis à l'ordre du jour le référendum. Les citoyens seraient invités à se prononcer en lieu et place de leurs députés. Vous pensez la honte de ces derniers ! Un référendum se veut l’expression d’une démocratie directe et souveraine. Mais, ayant dit cela, principe et réalité cohabitent difficilement.
En France, ça s’est vu à l’occasion d’un référendum que les électeurs ont emporté contre les « élites ». Les raffinés ont tourné la difficulté. En définitive, ce fut Di Rupo qui évita l’écueil – il est vrai que le référendum n’existe pas en Belgique – Sarko remettait les pendules à l’heure… c’était en 2005, comme le temps passe et pourtant comme on s’y croirait encore ! Nicolas Sarkozy, une fois élu, fit voter par le Congrès, le traité de Lisbonne, contre l’opinion majoritaire. Et hop, passez muscade !
C’est ça la démocratie par délégation, même quand elle prend un tour référendaire.
Cet essais malheureux a réveillé les désirs des Français de réclamer un référendum d'initiative citoyenne (RIC), à l'image des « votations » suisses, oubliant les raffinés qui, vexés, ont eux aussi leur petite idée.
Pas moins de neuf référendums seront organisés sous la Ve République. Ils seront tous plus ou moins adoptés, sauf celui du Grand Charles et le dernier, celui de 2005, rattrapé par un autre bout de la Constitution..
Ce qui changerait dans le RIC, c’est qu’il ne viendrait pas des raffinés, mais du peuple. Ce qui change tout. Bien entendu, les raffinés ne veulent pas en entendre parler, l’initiative populaire entamerait ce qu’il leur reste de prestige ! Et si ce RIC était dirigé contre leurs prérogatives, ils se trouveraient bien capables d’en refuser les effets, sous peine de perdre tout.
On le voit le RIC est loin d’être gagné. C’est le genre de conquête qui ne se quémande pas, mais qui se prend.
On n’en est pas là en Belgique. L’escroquerie à la démocratie est au maximum. L’électeur est le bourricot qui prend tout sur le dos, conduit à bon port, revient au départ cinq ans plus tard pour une nouvelle charge, sans savoir ce qu’il transporte, puisque les professions de foi de ceux qu’il peine à porter ne sont jamais réalisées en raison de ce qu’on appelle « un compromis à la belge ». Les élus entrent en séance habillés de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et ils sortent tous en costume gris foncé trois pièces, employés de banque.
En Belgique, la pension minimale à 1500 € le mois est plus que raisonnable. Le PTB récolte des signatures. En avoir100.000 ne sera qu’une simple formalité. Cela forcera le parlement fédéral à débattre d'une loi d'initiative citoyenne.
Ce qui peut arriver, c’est que le paquet des signatures sur le bureau du président de la Chambre aille directement à la corbeille à papier, par un vote bâclé d’un rejet pur et simple des partis majoritaires. Les 100.000 signatures ne serviraient qu’à souligner combien les acteurs de cette démocratie à six gouvernements jouent dans une mauvaise pièce huée par les spectateurs.

1bfcjkoi1a.jpg

On pourrait même à l’occasion faire remarquer que la démocratie à la belge est une pure et simple démission de l’électeur qui remet à ceux qu’il élit la propriété réelle du pays.
Les constitutionnalistes nous disent la bouche en coin, « on a décidé de cette forme de démocratie ». On voudrait seulement savoir qui est « on » et depuis combien de temps « on » fonctionne et règle nos destinées, si c’est définitif ou bien si le peuple a une chance de sortir d’une démocratie qui tourne à l’oligarchie par droit de succession ?
Les parlements régionaux francophones viennent d’accoucher des gouvernements idoines. On se demande pourquoi on a voté ! On retrouve les mêmes à quelques-uns près, même si certains passent d’une crèmerie à l’autre. C’est le cas de Borsus. Di Rupo on l’a déjà vu quelque part, et ainsi de suite. On prend de l’ancien pour faire du neuf. Le comble, c’est qu’à tour de rôle, ils nous assurent que ça va changer…

Poster un commentaire