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Le fric Seveso, l’ennemi intérieur !

Qu’en est-il des suites de l’important incendie dans la nuit du 25-26 septembre à l'entreprise Lubrizol, située à 3 km du centre-ville de Rouen ?
On est sidéré par les réponses des autorités « tout est rentré dans l’ordre, aucune pollution importante n’a été signalée, les enquêtes sont en cours pour trouver les causes du sinistre ».
Rien n’est réglé. Jusqu’à quel point la ville de Rouen est-elle polluée ? On s’inquiète de la santé des enfants, aucune réponse satisfaisante des responsables ! La population rouennaise se sent abandonnée par Paris, alors que tous les problèmes et les questionnements demeurent.
C’est comme si un réacteur de Tihange (Belgique) implosait et qu’on dirait aux habitants de Huy, Seraing et Liège : tout est sous contrôle et les dégâts sont circonscrits au périmètre de sécurité. Car, c’est ce que diraient les autorités, dans l’impossibilité d’évacuer cinq cent mille personnes en vingt-quatre heures. Comme il aurait été impossible de mettre à l’abri les femmes et les enfants de ce désastre de Rouen. Aucune structure d’accueil n’est prévue nulle part, même pas aux alentours des centrales nucléaires, alors vous pensez, les usines Seveso !
On a des souvenirs de Tchernobyl. Des milliers de gens qui y périrent, oh ! pas tout de suite, vous pensez, mais plus tard, quand les citoyens ont la tête ailleurs.
La vérité est qu’on ne maîtrise pas tous les progrès techniques. On le voit bien avec les centrales nucléaires. Que faire des déchets ? Les stocker ou les balancer dans la mer n’est pas une solution.
Comme à Tchernobyl, on a vu à Rouen des pompiers équipés de masques bricolés qu’on aurait cru empruntés aux Gilets Jaunes, patauger dans l’acide avec le caoutchouc des bottes rongé au bout de quelques minutes.
Et sans un mot de la prise de risques des pompiers. Le plus pénible fut d’entendre les autorités mentir la bouche en cœur et cette conclusion de Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement « elle serait restée, si elle avait été rouennaise !... » …mais, en attendant, elle n’y était pas, ni aucun autre ministre d’ailleurs.
Personne n’a réalisé parmi les responsables de cet incendie, outre l’employeur qui entrepose sans permis ses saloperies en fûts non protégés dans les entreprises des environs, que cette catastrophe est aussi celle des élites politiques qui ont décidé de tout permettre aux holdings.

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Actu Environnement décrit la servilité du gouvernement Macron à l’égard des industriels Seveso. Le démantèlement progressif des règlements de protection à l’intérieur et à l’extérieur de pareils établissements conduisent à l’accident.
On voit comment ces sponsors du crime par défaut de vigilance procèdent : couplets glorieux sur le travail, création d’emplois et attractivité des Régions, réserve de main-d’œuvre, etc. Cela va de la simplification administrative, à la réception des investisseurs à qui on fait savoir que la France n’est pas tatillonne sur le respect des règlements, entendez par là de la sécurité (on ne prononce jamais le mot, bien entendu).
Lubrizol a usé au maximum du laxisme des autorités : augmentations de capacité (avec la bénédiction du préfet), visite des sites rapides avec formulaires pré remplis, adaptation des règles de sécurité en fonction de l’accroissement de la productivité et non l’inverse.
Des dernières années de « contrôle » une seule fois l’usine a été frappée d’une amende de 4.000 € !
Un autre responsable : le système économique, celui des industriels qui « condescendent » à choisir l’emplacement pour y faire leurs saloperies. Pourquoi le centre ville ? Parce que s’y concentre le plus de main-d’œuvre disponible et que les trajets entre le domicile et l’usine sont courts. Les CEO s’entendent bien avec le pouvoir politique. « L’emploi sera en fonction des possibilités de mélanger ou non, nos produits. » …quelques années plus tard, le CEO empile ses poisons dans des camions et s’en va refaire le coup là où le salaire est plus léger, laissant avec les chômeurs un terrain pollué pour au moins cent ans.
Ce n’est pas pour rien que Charles Michel a été pistonné par Emmanuel Macron pour accomplir un parcours au sommet de l’Europe.
Ils sont au diapason pour chanter « Job, Job, Job » !
L’oligarchie trône à l’aise dans une Europe libérale. L’irresponsabilité des élites et des industriels est le fruit d’une entente entre le capitalisme et une démocratie aux petits soins.
Les Rouennais sont victimes des illusions d’un système libéral complice des pollutions et du non-respect des normes de sécurité.
Demain, quelle sera la ville européenne suivante, victime d’industries comme Lubrizol ?

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