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L’Europe en liquidation.

L’Europe s’est, peu à peu, rendue insupportable pour les gens qui n’y font pas carrière.
Les vingt-sept pays adhérents n’y parlent pas d’une seule voix. Les plus puissants dictent leur loi aux autres. Et pour quel résultat ?
L’Europe puissance industrielle est un nain militaire qui ne peut même pas intimer l’ordre à Erdogan de cesser sa guerre de conquête en Syrie, sans faire rire dans le monde entier.
Mieux encore, de par les traités qu’elle a signés à l’OTAN, elle devrait aider le dictateur turc dans ses projets, puisque celui-ci plaide la légitime défense contre les Kurdes !
Depuis le 20 juillet 1974, la République de Chypre faisant partie de l’UE a été envahie par l’armée turque qui occupe la partie nord depuis, sans que jamais Bruxelles n’ait jamais pu faire entendre raison à la Turquie.
Le contentieux avec ce pays belliqueux s’alourdit. Erdogan ne menace-t-il pas d’ouvrir ses camps de refugiés syriens afin qu’ils demandent asile à l’Europe ? Et devant cet ukase, Bruxelles baisse la tête et regarde ailleurs.
C’est qu’il y a deux armées qui comptent à l’OTAN, celle des États-Unis et celle de la Turquie ; des autres, la France est le seul pays d’Europe à posséder une armée mais qui est loin de valoir en hommes et en matériel la puissante armée turque.
Le Brexit est un fiasco complet tant du point de vue britannique, que celui de l’UE. Personne, même parmi les spécialistes, n’est capable d’expliquer le plan européen dans ses grandes lignes. Michel Barnier semble s’être aventuré seul avec ses conseillers dans une bataille juridique que, même si un accord était trouvé avec Boris Johnson fin de semaine, il est préférable pour tous, afin que cela reste perceptible, à ne s’en tenir qu’au cas de la frontière entre l’Irlande, pays de l’UE et celle du Nord, relié à la Couronne britannique.
Il faut dire à la décharge de Barnier que le camp d’en face navigue aussi dans le flou artistique. Il n’est même pas dit que si un accord est enfin trouvé, qu’on ne sera pas sur le terrain dans l’impossibilité de l’appliquer.

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Le Brexit pouvait être une bonne chose pour l’UE. L’Angleterre n’a vraiment jamais adhéré à l’idée européenne et même maintenant, alors que tout le monde voit bien que les accords commerciaux mondiaux, avec des transports favorisant le meilleur prix, est une farce sinistre qui ne tient pas compte du coût réel d’un transport par avion. Des fraises du Pérou sur le marché bruxellois, pas plus que l’olive andalouse voyageant de même pour le Mexique, n’ont aucun avenir, dans un monde au bord d’une double crise, celle de l’économie et celle du climat. Alors que c’est sur les promesses bilatérales avec un Donald Trump aussi sûr qu’un crotale au pied d’un voyageur, que Boris Johnson s’est cru libéré d’un poids vexatoire et contraignant, alors qu’il s’apprête à en supporter un autre, plus contraignant encore.
De ce micmac profond, les députés européens se sentent écartés, comme le peuple que certains représentent vraiment. Tout n’est qu’un jeu entre les puissants mondiaux et les puissants locaux où seul finit par triompher le rapport des forces militaires en appui des objectifs économiques de leurs nationaux, les industriels.
C’est un coup dur pour les pacifistes. Le rameau d’olivier entre les dents n’a jamais effrayé personne. Et on sait très bien qui les foules auraient tendance à suivre en priorité, tandis que les gauches espèrent que le courant qui pousse vers la droite, finira bien un jour par s’inverser.
C’est ainsi que les pays majoritairement à droite veulent rouler des mécaniques, alors que justement l’Europe en est dépourvue.
Est-ce un bien, est-ce un mal ?
Socialement, il n’est pas mauvais d’être un nain militaire. En géopolitique, c’est le contraire, cela tourne à un chemin de croix.
Le nouveau gouvernement européen sera opérationnel dans un mois. Aucun membre de cette équipe dirigée par madame Von Leyen n’a été élu pour la fonction de commissaire, ils ont été désignés par les chefs d’État ou de gouvernement des vingt-sept. C’est-à-dire qu’ils sont commissionnés par leur gouvernement pour faire une politique particulière à l’État d’où ils proviennent.
Voilà qui promet très peu d’avancée sociale et encore moins un bon renom de l’Europe à travers le monde.

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