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Ex-perd et gagne !

Joachim Coens du CD&V en a assez d’un pays incapable de former un gouvernement. Cet homme n’aime pas l’échec, mais il le pérennise, puisqu’il prône un gouvernement d’experts !
Les politiques sur la touche renvoient une mauvaise image d’eux-mêmes et de la démocratie.
Qu’est-ce qu’un expert ?
Il faudra d’abord répondre à cette question. Ensuite viendra la compétence de l’expert. Mais la question phare, celle qui est au-dessus de toutes les autres « Qui va choisir l’expert et sur quel critère » ? Les élus, experts d’expert, en sont-ils capables ? Ils n’arrivent même pas à se mettre d’accord sur la formation d’un gouvernement… à moins de nommer un expert qui ferait la politique qu’ils ne veulent pas faire ! Inélégante manière de ne pas porter le chapeau d’un nouveau recul dans le domaine social, qu’ils jugent indispensable sans l’oser pouvoir faire ! On pense au sale coup dont la popularité de Di Rupo souffre encore, quand premier ministre, il amorça une réforme du chômage, que Michel s’empressa d’adopter.
Voilà un homme, Charles Michel, qui déclare qu’avec la N-VA, il referait un gouvernement ! Autrement dit, ayant été incapable d’aller au bout de la législature avec la N-VA, responsable du chaos actuel par ce mauvais choix, il referait la même erreur ! Et on lui demanderait à quels experts il pense pour former un gouvernement ?
Ce type, ministre d’État – donc apriori un sage – envisageait un déficit budgétaire de 10 milliards en 2020. Il pourrait être de 12/13 milliards ! Entre parenthèse Sophie Wilmès, la nouvelle première ministre, était la ministre du budget de l’époque, c’est dire comme elle s’était plantée aussi !
Joachim revient à la charge avec son idée d’expert « Ce pays a besoin d'un gouvernement. Et d'un budget digne de ce nom. Si les partis ne réussissent plus, d'autres doivent s'en charger ».
L’embêtant dans ce subtil raisonnement, c’est l’abandon de ce qui restait de démocratie !
Enfin des noms : on ne va quand même pas nommer Sinardet et Delwit premiers ministres en couple, chefs d'une dizaine d'experts, issus du monde académique, administratif et de l'entreprise. L’élite de ce pays souffrait déjà d’un manque de nomination élective, les experts vont atteindre des sommets d’arbitraire !
L’exemple de Coens est édifiant « … En Italie, en pleine crise financière de 2011, lorsque Mario Monti, qui avait été deux fois commissaire européen, a mis sur pied un gouvernement de spécialistes, de technocrates, qui a ramené la stabilité. La Belgique en est là. C'est ça ou de nouvelles élections, mais celles-ci ne résoudraient rien ».
Au point où nous en sommes, n’est-ce pas plutôt de voir dans cet échec, celui d’un système et d’un État de hauts experts, en pleine décomposition, s’attirant l’indifférence des populations ?
La réalité est cruelle pour Coens, tellement cruelle qu’il n’y croit pas,
La bourgeoisie n’arrive plus à masquer la réalité : la Belgique fédérale n’existe plus.

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Le Belge est comme un type au service des réclamations, il refuse de s’expliquer avec la standardiste du bureau. Il veut parler au directeur. La standardiste, c’est l’État et le directeur, c’est l’économie mondialisée.
Ce n’est pas tout à fait par égoïsme, c’est surtout par désespoir.
Les quelques îlots de résistance à cette morosité sont obligés d’en faire des tonnes pour qu’on parle d’eux et faire croire que ce n’est pas fini.
C’est Theo Francken qui loue la présidence de Donald Trump ! C’est quelqu’un, dit-il, qui respecte les promesses qu’il a faites aux électeurs.
Il aimerait être le Trump belge. Peut-être le sera-t-il dans le futur gouvernement Magnette ? L’inconvénient de ceux qui font ce qu’ils disent, c’est qu’on sait qu’ils vont faire une connerie avant qu’ils ne la fassent !
Je ne sais pas si cette sincérité va faire penser le Belge différemment.
Je n’ai jamais tant senti la fin de quelque chose, que dans cette législature, quoiqu’il ait fallu attendre 546 jours la précédente pour que le loup rentre dans le bois et abandonne la bergerie.
Il n'est pas besoin d'être soi-même pratiquant pour mesurer l'engouement des Belges pour les jeux d'argent et de hasard. Voilà qui réduit l’alternative à deux issues : faire fortune par un exceptionnel hasard d’un gros lot gagné ou une République populaire ?
Le Belge tend toujours sa casquette à la sortie des palaces. Il gratte de temps à autre des billets de tombola dans l’espoir d’en être.
Il nous faudra patienter jusqu’à l’arrivée d’un nouveau Robespierre.

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