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Vaseline et éliosocialisme.

Le couple Trump-Macron s’explique ce trois décembre sur la petite phrase « l’OTAN en mort cérébrale » de Manu. Avec l’homme d’affaires new-yorkais, le langage est simple « tu me taxes mon pinard, je te mets une prune sur tes encres et les dérivés de tes ordinateurs »… etc.
Pendant qu’on gesticule, survient le pacha d’Istanbul qui pousse une roucoulante. Tout le monde se rendort sur le projet d’une dernière combinaison camouflage du désert avec insigne fluo. Comme d’hab rien n’est conclu. Mort cérébrale ou pas, le cadavre est exquis.
On aura raté le 1er décembre, l’intronisation en grandes pompes des deux plus hautes fonctions de l’Union européenne. Le libéral Charles Michel, ancien chef du gouvernement belge, devient président du Conseil européen ; la chrétienne-démocrate Ursula Von der Leyen, ancienne ministre allemande de la Défense, prend la tête de la Commission.
C’est emmerdant pour Charles Michel, mais à moins de cinquante ans déjà président du Conseil européen, il ne lui reste plus que secrétaire général de l’ONU ou pape de la chrétienté à Rome, en-dessous ce serait déchoir.
Le pauvre Reynders, à l’ambition tout aussi immense, sera donc un simple commis sous deux autorités, Ursula, cheffe de bureau et Charles, CEO. On sent déjà percer l’humiliation.
Charles pourrait lui offrir en cadeau d’arrivée une paire de manche en lustrine et un rond de cuir pour ses nobles fesses.
Mais, c’est à un funèbre RV que l’Europe nous convie. La gentry bruxelloise fête le dixième anniversaire de l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne ! L’accouchement s’était réalisé aux forceps. C’est que le bougre de traité reprenait quasiment en copier/coller les dispositions du projet de constitution européenne qui avait été rejeté par des référendums en France puis aux Pays-Bas en 2005. Si mes souvenirs ne me trompent pas, en Belgique, c’est à l’italienne que le furbo Di Rupo nous avait démocratisé les sphincters en glissant sur un avis des gens, pour faire son prince Andrews. Le coup de tonnerre des dirigeants européens nous rata de peu.
De toute manière, le landerneau maestrichtien finit par s’imposer, via des procédures parlementaires de substitution, ce qu’Elio avait divinement anticipé.
Ce coup de force marqua profondément les consciences. C’est à partir de ces années là que par prudence on retira les outils de propagande dans les écoles, tant parler de l’Europe faisait mauvais effet !
Lisbonne abandonna le terme de « Constitution », qui donnait à l’UE le statut de super-Etat. Ce que Charles Michel eût adoré en qualité de chef suprême régnant comme Charles-Quint sur un empire de 500 millions de sujets, éclipsant Philippe et Mathilde, ses vassaux, mettant Amélie au rang d’impératrice.

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On épingla aussi en papier-cul dans la cabane au fond du jardin, les patentes de « lois européennes » et de « ministre des Affaires étrangères » pour les mêmes raisons de prudence.
Pourtant, mine de rien, « Lisboa meu amor » n’est pas de la crotte montoise vendue en pharmacie pour socialistes constipés. Le Traité dans son architecture marque une étape dans l’intégration européenne. De là vient la création du Conseil européen, dont le secrétariat fut convoité par Didier Reynders, condamné par son échec à devenir « gens de maison » de Charles. L’extension des secteurs où les décisions se prennent à la majorité qualifiée et non plus à l’unanimité est très utile pour nos élites qui peuvent clamer la bouche en cœur « C’est pas nous, c’est l’Europe ».
Est-ce que ce caporalisme européen a pu éviter la crise de 2008/9 ? À juger l’état de la Grèce, victime pour l’exemple, on ne le pense pas. En 2015-2016, à la crise des arrivées massives de migrants, on vit des « margailles » sans nom entre les Vingt-huit, afflux toujours non-résolu de manière humanitaire et qui fait honte à l’Europe.
Enfin, sommet de la pièce montée, le vote majoritaire des Britanniques, en juin 2016, en faveur de la sortie de l’Union européenne !
Les médias à la botte ont évidemment fait remarquer combien il était difficile de quitter l’Europe. Ils n’ont pas vu que la résignation d’y rester n’avait rien à voir avec les motifs d’y être enthousiastes, beaucoup moins nombreux.
La preuve, c’est que le Brexit n’a pas ressoudé les ardeurs des vingt-sept. Ils se sont quasiment empoignés sur les «négociations» pour l’adhésion de la Macédoine du Nord et de l’Albanie, maltraités de tous les noms sur l’attitude à adopter vis-à-vis d’Ankara et ont fait du surplace en vue de l’élaboration du futur «budget pluriannuel» de l’Union (2021-2027).
De toute façon, sur le dernier point, il s’agit de votre pognon, sujet sensible sur lequel vous n’aurez rien à dire.
Pour une fois, Manu a vu juste en décrivant l’Union européenne réduite à un marché, méprisée par Washington, et menacée par l’émergence de la Chine, au bord du précipice.
Jean-Claude Juncker disparaît comme il était venu, en titubant. C’est toute l’oraison funèbre bonne à dire.

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