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Les conchieurs.

Ce n’est pas moi, qui écris le mot, ni Cambronne, mais Frédéric Lordon, l’excellent journaliste du Monde diplomatique, à propos de l’équipe de pieds-nickelés qui accompagne Macron et Philippe dans leur dérive.
En Belgique aussi nous avons une fine équipe de conchieurs qui attend que Sophie Wilmès, en vedette américaine, termine son numéro, pour se produire à son tour. Ce n’est plus 1815 « on attendait Grouchy, ce fut Blücher », mais on attendait Magnette, ce fut Bouchez…
En réalité conchieur n’est pas dans le dictionnaire. C’est une lacune, puisque le verbe « conchier » s’y trouve. C’est même un très vieux mot du XIIme siècle venant du latin « concacarre » tellement explicite qu’il n’a pas besoin d’être traduit.
Un conchieur qu’on ne reverra plus de sitôt souiller les trottoirs de nos maisons, c’est le sieur Delevoye qui ira déposer ses brens ailleurs, puisqu’il démissionne sous le poids de ses fautes.
Depuis le début de cette affaire de pension à ratiboiser tous azimuts, une question que l’on se posait, qu’on ne se pose plus : « Ce président et ses ministres sont-ils intelligents ? ». Les seuls qui croient que les « forts en thème qui ont réussi, sont intelligents », restent quelques-uns dans le peuple, par un réflexe d’humilité vieux de l’époque des cavernes, quand on attachait au chef un pouvoir magique. Christophe Barbier, par exemple, a toujours la foi.
Mais, quand un Philippe, alors que l’affaire de la retraire par point met déjà le feu aux poudres, ajoute la pension à 64 ans, il fait fuir le dernier syndicat négociateur ! Est-ce intelligent ?
Non, ils ne sont pas intelligents. Comme disait mon cousin Maurice, il leur manque une case.
Celle du rapport de connaissance qui devrait exister entre eux et leurs administrés. Comme tous les soulèvements historiques, ils n’ont pas vu venir celui-ci, ou peut-être ont-ils estimé que ce serait l’occasion d’en découdre, après l’immense gâchis des Gilets Jaunes auxquels ils n’ont rien compris. Casser ce qu’il reste des syndicats et se refaire une santé, pour des gens de droite, équivaut à ce que l’Union royaliste Bretagne Vendée militaire a fait à Nantes, avant-hier. A la suite de la messe d’hommage à Louis XVI, ils ont fini par aller casser « du bougnoule » dans un café du centre ville ! Comme quoi, la droite a beau changer, quand le fond remonte…
Manque d’intelligence et racisme vont souvent de paire.

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Ils n’ont pas mesuré l’impact de l’abus de trop, qui veut qu’ils vont finir par dérouiller, eux et leur bazar qu’ils ne parviennent plus à vendre comme étant de la démocratie de premier choix. Probablement qu’on sera en train de déménager les meubles de l’Élysée, que Macron sera toujours en train d’admirer la cuisse héronnière de Brigitte dans les étages. Il descendra ahuri les escaliers et dira au premier portefaix qu’il croisera « quoi, qu’est-ce qui se passe ? La république, c’est moi », comme a dit un autre dont on se moque encore. Il ne comprendra pas. À ce moment le public se rendra à l’évidence, il a élu un président con !
En France (en Belgique on attend Bacquelaine pour bientôt) on frôle le « point de trop ». La goutte qui fait déborder le vase Gallé dans lequel baignent les fleurs rares de Brigitte.
Je me demande si, en un sens Macron ne nous refait pas le coup de 1793, on dirait qu’il fait tout pour rester dans l’histoire en montant sur l’échafaud, avec Philippe Saint-Just.
Ce dernier « L’ambition portée par ce gouvernement est une ambition de justice sociale (…) Et surtout la seule chose qui compte, c’est la justice. » C’est pas de la provocation, ça ? Mais Saint-Just, pardon Philippe n‘en reste pas là « Les femmes seront les grandes gagnantes du système universel de retraites (…) Les garanties données justifient que la grève s’arrête ».
On peut dire que dans la connerie, il est doué, le gars !
Au point critique, le pouvoir politique ne peut plus compter que sur sa police.
Benalla n’ouvrira plus la portière de Macron, enfin pas tout de suite, pour prémunir son chef de la colère des gens « le costard », « la rue à traverser », « les illettrées ». Manu, le surdoué à les mots qu’il ne faut pas dire, c’est dans sa nature, comme écrit Lordon « à ce stade d’incorporation, on ne se défait pas de soi. Il n’avait pas sitôt promis de ne plus parler à l’emporte-pièce (janvier) qu’il nous donnait du « Jojo le gilet jaune » et du « boxeur gitan qui ne peut pas avoir écrit ça tout seul — puisqu’il est gitan. À la rentrée de septembre, fini, c’était juré. Mais le 4 octobre déjà il n’adorait pas la pénibilité qui « donne le sentiment que le travail est pénible ».
Vous n’adorez plus les cons ? Tant mieux. Il était temps.

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