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Schiste, gaz, pétrole : Trump attaque !

À peine a-t-on rangé les décorations et artifices du bout de l’an, qu’il faut abandonner GLB à ses vœux ciblés et à ses clashs tenant lieu de communication politique, pour commenter l’assassinat commandité par Donald Trump du général iranien Soleimani.
C’est une surprise pour beaucoup dans le jeu d’escalade entre lui et Khamenei. Trump s’est impatienté et a sauté deux échelons.
C’est une nouvelle guerre qui commence, officieuse pendant longtemps, entre l’Iran et les États-Unis. Officielle a daté de dimanche. La manière de faire la guerre a beaucoup changé, même si les motifs, toujours économiques, restent les mêmes. Le pétrole, l’Arabie Saoudite qui reverse une partie de ses bénéfices sous forme d’armements aux USA, Israël très en pointe derrière Trump pour souffler sur les braises, l’Iran asphyxié commercialement et le chiisme qui s’intègre partout de l’Irak à l’Iran, sans oublier la sale guerre au Yémen des Émirats et de l’Arabie contre les rebelles chiites, tout enfin donne aux antagonismes affichés de cette région une réelle physionomie de guerre.
Aujourd’hui, on fait la guerre, enfin les pays riches, avec des moyens techniques, comme les drones, les missiles qui permettent de ne pas perdre des troupes au sol dans des engagements classiques.
On peut parler d’un assassinat commandité par Trump, comme celui de Sarajevo le fut par un parti révolutionnaire « La jeune Bosnie ».
Voilà Trump projeté en arrière, comme du temps de Bush, avec une escalade sur les bras, lui qui pour faire plaisir à son électorat avait promis de rapatrier les militaires et d’en terminer avec les guerres qui n’en finissent plus. Cela avait débuté en laissant les Kurdes, les seuls vrais alliés des USA dans cette région du monde, à la merci de l’armée d’Erdogan.
Aux dernières nouvelles, ce sont trois milles GI qui partent dare-dare protéger surtout les installations pétrolières, cibles potentielles en Irak. On attend la réplique iranienne.
Rien aux États Unis, malgré l’invasion de l’ambassade américaine, ne laissait imaginer une telle escalade entre les Etats-Unis et l’Iran.
L’assassinat, ordonné par Donald Trump annonce une nouvelle phase anxiogène de la politique étrangère et militaire américaine, un bond dans l’inconnu autant que l’assurance de représailles de Téhéran.

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L’Europe, évidemment, puisque commercialement ce sont les États-Unis qui règnent partout en maître, va s’impliquer dans le conflit aux côtés des Américains, comme elle l’a toujours fait. Cette démarche de l’Europe vassale sera comprise comme nécessaire suite au programme nucléaire de l’Iran qui sera sans doute accéléré, ce qui permettra à Macron et Merkel de ne pas perdre la face en se rangeant derrière Trump.
Netanyahou est évidemment aux anges. C’est comme si on aidait ses colonies à s’implanter sur toute la Palestine.
Faut-il rappeler que c’est Trump qui a débuté ce conflit qui tourne au vinaigre en se retirant des accords sur l’arme nucléaire que l’Iran avait signés en accord avec les pays européens, la Chine et la Russie. En durcissant sa position par le blocus empêchant le commerce avec Téhéran et intimant quasiment aux pays européens d’en faire autant, sous peine de lourdes pénalités sur les entreprises européennes aux USA, le va-t-en guerre est tout trouvé. Trump veut surtout cette guerre par son souci d’aider les Israéliens à gagner la leur contre le monde arabe.
Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants a immédiatement fustigé l’opération, assurant que le «rôle des dirigeants est de protéger la vie de leurs citoyens et les intérêts de leur pays, et non de mettre en danger les militaires américains, les diplomates et autres ressortissants par des actions provocatrices et disproportionnées».
Cet assassinat du numéro deux du régime iranien n’a rien de comparable avec l’élimination de Ben Laden sur ordre d’Obama. C’est une déclaration de guerre sans autorisation du Congrès. La «retenue raisonnable» n’a plus cours. Le danger tient dans l’imprévisibilité de Trump. Dans « retenue raisonnable, il y a « raison ». Trump en a-t-il suffisamment pour maîtriser une situation qui risque de lui échapper ?
Nous sommes à dix mois du second mandat de Trump. Il y a encore cette censure d’Impeachment qui est loin d’être terminée par le non-lieu que les sénateurs voteront certainement. Trump mettra-t-il à profit la situation actuelle pour sa réélection ? Comme on le connaît, il va trouver « un truc » pour que son électorat ne se dilue pas.
A Téhéran, le président Hassan Rouhani prépare sa revanche.
Vous avez dit 2020 ? Il a l’air de quoi Georges-Louis Bouchez avec son clash à la Trump en guise de bonne année, histoire de choquer « agréablement » son fan club ?

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