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Baissé de rideau.

C’est fou comme cette société, à l’apparente forte structure, est fragile et vulnérable. Il a suffi d’un virus nouveau, du genre de la grippe qui tue chaque année du monde sans que cela émeuve beaucoup, pour montrer ses faiblesses.
Les discours sur l’excellence de l’économie libérale et son expansion continue déstabilisent l’intelligence des peuples ! On y croit, comme on a cru longtemps que la terre était plate.
Les fausses croyances ont été une des raisons de la chute des civilisations antérieures. Le plus bel exemple est la romaine, de laquelle nous sommes les enfants lointains.
Pour peu que COVID-19 ait eu la virulence d’Ebola, ont eût perdu un milliard ou deux d’individus. On doute que la civilisation basée sur la mondialisation libérale y eût résisté. En plein confinement et dans l’incertitude, il ne faut pas sous-estimer cette hypothèse, COVID-19 peut réserver des surprises.
Cette réflexion conduit au confinement des gens, nouvelles et dernières prescriptions du docteur Wilmès, que Charles Michel nous a laissé en dépôt.
La Belgique aurait-elle été mieux préservée par un gouvernement plus en relation avec la Constitution et la démocratie ? Le pays aurait suivi la tendance de la lutte contre COVID-19 en Europe, comme ses voisins, et n’aurait pas changé grand-chose à la politique actuelle.
Le MR, le CD&V, l'Open Vld, le PS, le Sp.a, Ecolo-Groen, le cdH et DéFI, revoilà la sainte alliance de la bourgeoisie royaliste et mondialiste reconduite.
Les oppositions économique et politique ont suivi les mouvements sociaux – ceux des Gilets Jaunes notamment. Depuis, ils sont catégoriques : le Traité de Maastricht a vécu.
La sortie de crise exigera un plan de relance européen, comme au sortir d’une guerre. L’endettement joint aux déficits budgétaires ne pourra être résolu que par l’inflation.
La politique de l’UE de l’ère thatchérienne se termine.
L’austérité menée jusqu’à présent est la base du mécontentement général. Tragiquement entrepris pour nourrir le privé de revenus liés à la santé, au transport, à la retraite et aux activités intellectuelles collectives, le démantèlement du social est tellement mal venu, que ce serait suicidaire pour les partis politiques libéraux et socialistes de connivences, de le reprendre là où l’avaient laissé Macron et Charles Michel.
Toujours actifs, les américanolâtres d’Europe n’ont pas désarmé. Pourtant Donald Trump a mis en doute l’automaticité du parapluie américain et publiquement estimé que l’unité européenne n’avait été conçue que pour concurrencer l’économie de son pays.
La suprématie du dollar jugeant ce qui peut être vendu ou pas de la Belgique à l’Iran et à la Russie, n’a pas entamé la confiance à la bourgeoisie, des partis appuyant madame Wilmès. La servilité de nos décideurs qui achètent des avions américains en priorité à ceux qu’on fabrique en Europe, est à peine entamée.

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Il faudrait que les partenaires de l’UE se concertent pour une Défense et une politique industrielle commune. Charles Michel, atlantiste notoire, n’est vraiment pas la personne capable d’influencer les riches pays pour cette politique.
Mais, c’est dans l’immédiat avec le révélateur du confinement contre le COVID-19 que le mécontentement social s’est révélé au point d’être en mesure de changer la donne de l’échiquier politique, dans tous les domaines, y compris la défense.
De 45 à nous jours, 75 ans de certitudes néolibérales sont tombées victimes du coronavirus.
Le coronavirus n’avait pas encore fait une seule victime qu’il devenait évident que l’État deviendrait le problème et pas la solution. En même temps, on redécouvrait les mérites de la puissance publique, des politiques industrielles et des investissements communs.
En imposant la nécessité d’une flexibilité budgétaire face à la pandémie, le coronavirus a consacré le retour à Keynes et l’abandon de la politique Thatcher pratiquée depuis les années 70 et combattue ici depuis que ce blog existe.
À la suite de l’échec de cette politique, qu’au moins les masses qui se ruent sur les rayons de denrées alimentaires croyant agir pour sauver leur peau, ne se contentent plus des images de FB et les comics à la télé, quand elles auront rangé leur caddie, dans le sur-plein de leurs placards, et que confinées, elles auront du temps à perdre : qu’elles se remettent à lire !
Une autre Europe est possible, peut-être que les USA suivront, après leur aventure douloureuse avec Trump. Tous s’inspireraient avec raison des avantages du modèle social européen, une couverture médicale garantie à tous par la solidarité nationale, entre autres et la fin d’une mondialisation libérale et une expansion constante peu raisonnables.
Ce n’est pas un moment banal que nous vivons, c’est avant tout une réflexion au bord du gouffre des égoïsmes libéraux, avant le baisser de rideau définitif d’une civilisation ou de la replâtrer pour qu’elle survive.

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