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Quand José l’a sévère !

Sacré José ! Voilà requis contre lui quatre mois de prison, plus une coquette somme d’amende, pour ne pas avoir voulu transiger comme certains autres prévenus, moins radins ont fait.
Il fait penser à François Fillon qui se faisait des fins de mois énormes, grâce à la complaisance de sa femme qu’il considérait comme potiche et qu’il manipulait en lui faisant croire que c’était légal.
Happart c’est pareil, ce n’est pas sa rombière qu’il manipulait mais les électeurs dont il aspirait les sous, avec le délice de l’ancien marchand de fruits des Fourons concluant une bonne affaire.
Qu’il ait eu une secrétaire dont il fit une maîtresse, il n’est pas le premier. Environ un ministre sur deux connaît la chanson pour l’avoir pratiquée. Il devait probablement être généreux avec elle, quand c’est plus facile avec l’argent des autres. Comme Fillon pour Pénélope, Happart a même été plus loin. il s’est aventuré pour Isabelle sur le terrain mouvant du donnant-donnant, sauf encore une fois qu’il n’ouvrait pas son portefeuille, juste un coup de téléphone à qui de droit pour aider son « ami » Binet, entrepreneur, sur des questions de terrains à bâtir, tandis que ce dernier ouvrait bel et bien son portefeuille, pour « prêter » à la charmante Isabelle du bel argent sonore et trébuchant, et finir le reste de son cottage.
Happart qui s’était faufilé dans tous les coups et de fameux dont il s’était tiré avec bonheur, était presque certain que ce petit trois fois rien passerait inaperçu.
Riche de ses indemnités diverses et variées, de parlementaire, de président et d’administrateur de sociétés publiques, il s’était retiré de la scène politique en emportant un solide magot, ô tout à fait légalement mais qui fait toujours hurler les foules, en ces jours de bas salaires et de pension minuscules.
Et voilà que pris entre l’alternative de sortir un beau chèque sur l’oreiller d’Isabelle à la Saint-Valentin ou taper son ami Binet, sa ladrerie oubliant les millions gagnés à la sueur des Wallons, il tape Binet pour service rendu !
Ah ! les grands hommes, quand ils se mêlent à être petit, ils le sont toujours par excès.
Voilà pourquoi, nous retrouvons José-le-Magnifique, gloire des Fourons dont il a su tirer un avantage personnel maximum, boursouflé, vieilli, méconnaissable sur le banc des accusés du tribunal correctionnel, dans le dossier Liège Airport.

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À ces côtés, Isabelle, miracle des secrétaires et plus si affinités, plus belle que jamais. Ses affinités l’ont pour ainsi dire épargnée, depuis qu’elle n’est plus secrétaire du grand homme. Et enfin Christian Binet, pâle, inquiet, ne trouvant pas des mots pour dire sa consternation, c’est lui qui paie, répare, place des triples vitrages et on les lui reproche ! C’est dur à comprendre, évidemment.. un pigeon pris dans un balltrap !
José prend quatre mois, il n’en revient pas, il n’en croit pas ses yeux, il reste incrédule la bouche ouverte une minute.
Avant le réquisitoire du parquet, José Happart confiait encore aux habitués des prétoires sa confiance dans un acquittement général rapide.
Lorsqu’il en revient enfin, il se victimise avec son arme favorite, la larme à l’œil qui ne se décide pas à tomber sur le col de chemise et qui lutte, elle aussi, pour ne pas choir.
« Quoi, une si petite affaire, 25 tickets de prêt autant un don, les menuiseries et les châssis, ça ne va pas chercher dans les 50 mille au max, une paille ! Savez-vous ce que coûte un Airbus A 380 ? »
José a le catalogue à disposition dans sa fermette à Herve. Un carré de la Reine des Prés et un friss péket, on revient sur toute l’affaire de A à Z.
Un socialiste à l’ancienne José, mi-chrétien, mi libéral, mi-rien d’autre !
L’acquittement, c’est loupé. Mais José n’a pas dit son dernier mot. Les recours sont faits pour les riches et José l’est. Il se voit déjà à la cour de justice européenne.
Je suis sûr que retour à la maison avec ou sans Isabelle, il se tapera la tête au mur. Comment, à moins de cent mille balles, a-t-il fait une connerie pareille ? Il se voit sortir bien plus de biftons pour sa défense. Et il va de la main gauche palper le fond de sa poche, le cuir souple du porte-monnaie (73 ans dans dix jours), cadeau de départ des facétieux de la Région. Il se rappelle l’ancien morlingue, une sorte de sacoche qu’il accrochait entre ses roubignolles quand il faisait les marchés. Il le solidarisait par deux épingles de sûreté à son pantalon de velours à grosse côtes. À cette époque il maquignonnait dans les foires, il était superbe.

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