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Ils ne mouraient pas tous...

C’est effrayant, fin avril, d’oser parler de déconfinement dans un pays aussi contaminé par le Covid-19 que la Belgique !
Toute proportion gardée, si nous avions la population des États-Unis, nous en serions à 210.000 morts ! Pour rappel, il y a 55.000 morts recensés aux États-Unis au moment de ce rapide calcul !
Il fallait s’attendre à ce que ce gouvernement intérimaire libéral à 100 %, doté de pouvoirs spéciaux, ô pauvre démocratie, bouscule les avertissements du corps médical et ne tienne aucun compte des faits, afin de privilégier les chauds bouillants de la reprise, la FEB en tête.
C’est ce qui m’écœure le plus dans l’attitude de Sophie Wilmès : elle n’a de cesse de parler de prudence, de déconfinement progressif avec une possibilité de retour en arrière, alors qu’en réalité, elle pousse le programme de reprise au-delà de toutes les précautions pour un des pays les plus contaminés au monde ! Ayant précipité les choses, elle se ménage une porte de sortie, si ça tourne mal !
Est-ce que les gens savent d’évidence qu’en Belgique, le nombre de décès dus au coronavirus a franchi la barre des 7.000 morts ! Les nouvelles admissions à l'hôpital restent stables, mais "elles n'ont pas baissé depuis quelques jours", souligne le virologue Marc Van Ranst.
Je n’aime pas cette manière de forcer les enseignants à reprendre le travail en leur garantissant une sécurité qu’ils n’auront pas, tant il est impossible de leur fournir toutes les protections de corps nécessaires, mais aussi de désinfecter les locaux deux fois par jour, selon les dires des ministres de l’enseignement.
Si l’on compare la gestion de cette pandémie par rapport aux autres pays d’Europe, au nombre de victimes nous sommes au niveau des Italiens et des Espagnols, voire un peu au-dessus. À la malchance, on peut joindre le constat selon lequel cette crise n’a pas été bien gérée, prise trop tard au sérieux, voire avec désinvolture par Maggie De Block.
Disons le tout net, ce pays est le plus américanolâtre d’Europe, commerçant endiablé, surtout les gens du nord. Ce qui explique sa politique en matière de sécurité sanitaire. Sa particularité est d’être plus rapide que les autres partenaires de l’UE pour l’adoption des mesures néolibérales, faisant de nous une plate forme d’échanges. Or ce capitalisme cosmopolite est en train de vivre ses derniers moments. Ceux qui y ont le plus cru s’y accrochent encore. Le Français Macron, entre autres, quitte cette utopie avec regret et en traînant les pieds. Avec les MR au pouvoir, nous serons sans doute les derniers, sacrifiant encore à la sacro-sainte alliance avec les USA avec notre commande d’avions de chasse, contre l’offre européenne.
Nous voilà donc pris au piège de l’intérêt commercial d’abord. ils veulent que nous nous hâtions de reprendre le chemin de l’usine et aussi celui qui mène à l’école.

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Devant l’effrayant dilemme, Sophie Wilmès concède : “Pas de certitude que les magasins rouvriront le 11 mai”, par contre, certitude que les enseignants iront au casse-pipe.
Il ne faut pas s’appuyer sur le nombre de morts pour changer les dates de la reprise des activités, dit Clarinval, le ministre de la loterie nationale entre autres, qui fait de cette rentrée le pari qu’il va gagner le loto. Justement, le nombre des nouvelles admissions à l’hospitalisation "tourne autour des 200" depuis cinq jours, avait souligné le virologue Marc Van Ranst samedi sur la chaîne VTM NEWS, estimant que "ce nombre doit continuer à baisser" et devrait passer "sous la barre des 100 par jour" pour qu'on autorise les magasins à rouvrir le 11 mai. Les critères pour le début du déconfinement ne doivent pas s'appuyer sur le nombre de décès, mais bien sur le nombre de nouvelles admissions à l'hôpital. Tout le monde est d’accord. Or "il n'a pas diminué depuis une semaine et est resté supérieur à 200 par jour", concluait-il.
Pour calmer les inquiétudes, vous aurez remarqué que l’on parle très peu de ces héroïnes qui n’ont jamais cessé d’être aux caisses des grandes surfaces pour nourrir tout le monde. Certaines y ont perdu la vie et d’autres sont hospitalisées. J’espère qu’on leur rendra justice et qu’on les honorera. Que ceux qui les ont laissées dans l’ombre pour des raisons politiques, les en sortent pour des raisons morales.
Mais puisqu’il en est encore temps, ne nous résignons pas à faire de nos enseignant(e)s d’autres victimes du « devoir », surtout quand celui-ci ne met pas en péril la dispensation du savoir, mais le diffère tout simplement.

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