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Wilmès libérale sans fel ?

Un groupe d'experts bien libéraux, loin de ressembler à la couleur politique des Wallons de ce pays, vont ce mercredi se pencher sur la stratégie de sortie de crise du Covid-19 (GEES). La remarque a son importance. Dimanche, Duchâtelet a rappelé aux journalistes façon Quatremer, de sonner la fin de la récré du confinement. Le bon busines, même au milieu d’un cimetière, doit bruire dans les usines.
Le bilan au nombre de morts en Belgique avoisine ceux de l’Italie et de l’Espagne. Nous sommes dans le peloton de tête, la France vient loin derrière (1).
Sophie Wilmès avait le regard fixé sur le président français Emmanuel Macron, lundi soir. De nombreux observateurs ont fait la remarque qu’elle avait tendance à calquer sur la France les mesures de confinement, une manière aussi de repenser notre économie sur celle du voisin : pas de nationalisation de produits stratégiques dans la lutte contre le coronavirus, délais de confinement (le notre porté au trois mai, sera certainement prolongé jusqu’au 11 mai comme Macron) et le même flou au sujet d’une politique des homes, comme les EHPAD en France.
Statistiquement nous sommes plus proches de l’Espagne et de l’Italie au nombre de morts. Nous devrions plutôt observer les efforts qui sont faits dans ces deux pays, plutôt que calquer le programme de notre voisine sur la question.
Nous devons cette regrettable erreur à la nomination de Charles Michel à l’Europe grâce à l’appui d’Emmanuel Macron. On voit le rapprochement Wilmès-Michel-Macron.
On a compris que dans le dernier discours de Macron, il n’était pas question de nationaliser les entreprises vitales par la sécurité du pays en matière sanitaire et, éventuellement de créer des remplaçantes à celles que l’État français a laissé filer en Amérique ou en Chine.
Contrairement aux espoirs des peuples français et belge, qu’au moins cette pandémie serve de leçon à la mondialisation et y porte un coup d’arrêt définitif, nous sommes en train de nous faire baiser au nom de l'union nationale contre le fléaux. Il y aura une poursuite quasiment à l’identique des erreurs qui ont conduit à la propagation rapide de Covid-19 à travers le monde. Les décentralisations se feront toujours au gré des alliances futures des pays et de l’Europe.

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La fin de la pénurie de tout ce qui aurait pu permettre de lutter autrement contre le coronavirus, ne serait-ce que des masques FFP2 pour toute la population avec l’obligation de son port dans tous les endroits publics, n’est pas pour demain.
Nous resterons très dépendants de la Chine pour le matériel, mais aussi pour les médicaments.
Ce serait peut-être le moment que des voix extérieures à ce gouvernement qui le soutiennent, élèvent le ton.
C'est vers la France que les regards se tournent si un nouveau tour de vis s'avérait indispensable. "Si un jour notre courbe épidémique recommence à monter, je pense qu'il faudra envisager des mesures plus strictes, soulignait à Bel RTL le désormais célèbre épidémiologiste Marc Van Ranst (KUL). J'ai appelé ça 'le style Wuhan', mais j'aurais dû appeler ça 'le style parisien', ça me semble un peu moins effrayant. En France, on a un confinement nettement plus strict qu'en Belgique. En Belgique, on peut se promener, on peut faire du sport. A Paris, on ne peut pas."
Suite à la pression patronale qui voudrait voir les usines rouvertes, Macron a pris hier un engagement lourd de conséquences, celle d'envisager le retour les classes primaires et secondaires à l’école. Tout ça uniquement parce que les parents ne peuvent pas reprendre le boulot avec des enfants, certains très jeunes, si les chers bambins restent chez eux. On voit bien que ce n’est que la question pratique des parents au travail qui a présidé à cette décision, puisque les universités resteront fermées et ne reprendront qu’en octobre. Duchâtelet doit rugir de plaisir. On l’entend d’ici dire à Wilmès « qu’est-ce que vous attendez ? ».
Mais des voix dénoncent ce coup de force « On sacrifie la santé au bon vouloir du Medef. En Belgique aussi, la tension devient palpable entre ceux qui veulent sauver des vies et des entrepreneurs du type Châtelet. Philippe Close (PS), bourgmestre de Bruxelles, a déclaré à la RTBF qu'il s'attendait à un déconfinement progressif début mai.
Et on revient à la sempiternelle question des masques. Il faut les porter partout, sauf qu’on n’en a pas. La difficulté réside dans la capacité de l'Etat à fournir des masques et à donner des consignes pour s'en procurer (2). Maggie De Block (Open VLD), risque encore d’avoir les oreilles qui tintent.
Quant aux tests, on n’en pas assez pour une politique de dépistage général, en-dehors duquel, ce n’est plus qu’un effet d’annonces pour ce gouvernement, vachement attaché à l’économie de marché.
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1. 1 mort par 2.046 habitants pour l’Italie, 2.683 pour l’Espagne et 2865 pour la Belgique. La France vient loin derrière avec 1 mort par tranche de 4.476 habitants.
2. L'interdiction de vendre des masques FFP2 et autres dans les pharmacies est incompréhensible. Les pharmaciens interrogés assurent qu'ils pourraient fournir toute protection à la population s'ils en avaient l'autorisation ! Leurs fournisseurs sont trop petits pour entrer en concurrence avec les demandes de l'État aux entreprises chinoises spécialisées.

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