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Fin des combines ?

La récente alliance de Gérard Colon ‘LREM’ avec la droite ‘LR’ à Lyon fait jaser en France, à tel point que le parti de Macron l’a exclu. Cette nouvelle et ultime pirouette caractérise un socialiste qui glisse au centre droit avec Macron, pour partager l’affiche du deuxième tour des élections avec la droite.
Chez nous, en Belgique, voilà longtemps que le ménage PS-MR ne surprend plus personne. De Di Rupo à Magnette, le PS à l’échine souple. L’écuelle pleine des bontés de l’économie libérale pour les partis amis, ils bâfrent tous à la même auge.
Le paradoxe de l’alliance « temporaire », du capitalisme libéral et du socialisme dans une réaction d’autodéfense, est devenu un habituel et définitif parcours de santé.
On a oublié, suite à la pression du Mouvement de la Résistance de 1945 ce que l’on avait gagné, puis perdu à la suite de la trahison du socialisme à la Charte de Quaregnon et l’abandon de la lutte des classes : planification économique, politiques de plein emploi, contrôle des capitaux, gratuité des soins et des études, réduction des inégalités de revenus grâce à une fiscalité plus progressive !
Comment s’étonner dans ces conditions que la crise financière de 2007-2008, ait été entièrement payée par les classes populaires ? Cette façon de gérer la crise par Reynders et sa bande a coïncidé avec une concession supplémentaire du PS qui a reconsidéré la même année sa position en faveur de la N-VA. La xénophobie de l’anversoise matrone (ne serait-ce qu’à l’égard des francophones) et de son président De Wever proche des thèses de l‘économiste Rawls, ne sont plus des barrières infranchissables. Le plafond de verre était en réalité un faux-plafond.

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Que les pépères du PS assis dans les emplois juteux avec leurs anciens ennemis de classe retiennent bien ce qui suit.
Le communisme fut le seul mouvement politique dans l’histoire à défier le capitalisme en s’employant à construire un modèle économique et social opposé. C’est probablement une chance dans l’état actuel de déliquescence du libéralisme d’avoir un modèle ancien avec tout ce qu’il faut faire et ne pas faire, prêt à le remplacer. Ce modèle de socialisme aujourd’hui disparu, a semblé disqualifier des idées comme la planification, la propriété collective des moyens de production, le refus que l’entreprise privée, le marché et le profit, afin qu'ils soient les acteurs déterminants de l’économie. Or, la crise économique doublée de la crise liée au coronavirus a rappelé que tout n’était pas mauvais dans l’ancien monde économique socialiste. Ces programmes coulés dans la force des grandes idées pouvaient prendre le relais de ce qui ne fonctionne plus que par le slogan, la tromperie et le vol des profiteurs du statuquo.
Tout semble aller tellement de travers dans l’association des pouvoirs politiques et économique, qu’un renouveau devient nécessaire, nonobstant la volonté de tourner le dos en matière de politesse à l’incongrue et stupide madame Marghem.
Mais ne nous y trompons pas, ce n’est pas gagné. Des pulsions féroces du désir de possession ont été libérées par la privatisation à l’encan des biens publics. Ses suppôts dangereux de la bonne affaire ne siègent pas que dans les conseils d’administration, ils sont aussi au gouvernement et dans les partis, qu’un brouet commun agrège. Le capitalisme n’est pas fini. Il se sent menacé, parce que ses crimes se voient trop !
Idéologiquement, la roue a tourné. La contre-utopie opposée à l’utopie soviétique a connu un échec tout aussi flagrant. Staline tenait les apparatchiks par la peur et les roubles. Le capitalisme tient ses supporters par l’illusion et les dollars.
Les manœuvres d’enfumage des oppositions binaires entre démocratie et totalitarisme n’ont plus de raison d’être au niveau des États. L’URSS est morte et enterrée. Par contre, elles sont devenues indispensables pour maintenir les citoyens européens dans le giron du libéralisme américanisé. En fait, nous nous retrouvons comme en 17 à subir un tsar qui trône à Wall Street, en espérant un nouveau Lénine à l’UE.
C’est dans cette crainte, que le néolibéralisme ne baisse pas la garde et continue d’exorciser un communisme qui n’existe plus, tant il craint qu’il puisse renaître dans l’esprit des gens.
En n’abandonnant pas leur campagne contre leurs opposants, Bouchez, Di Rupo, Wilmès et les autres entendent conjurer le réveil d’une gauche anticapitaliste. Cela sonnerait la fin de leurs relations juteuses à la fois avec la démocratie et le capitalisme. Ce qui équivaudrait à la mort de leur monde et la fin de leur train de vie.

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