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Nous les partageux !

Le nombre record d’abstentions des élections municipales en France est un phénomène que nous ne connaissons pas. Chez nous le vote est obligatoire. On peut supposer que l’abstention serait aussi importante en Belgique. Elle ne peut être circonscrite au nombre de bulletins nuls. À pied d’œuvre, on vote « puisqu’on est là » pour « n’importe qui » ou « quelqu’un pour lequel on n’aurait pas voté » si on était resté chez soi.
On entre ici dans le mystère des êtres.
Le vote de conviction est plus rare qu’on ne pense. Celui par sentiment est le plus répandu. Il touche aussi les abstentionnistes. Beaucoup ne votent pas, par défaut de sentiment. « Cela ne sert à rien » puisque même si on avait une « attirance » pour des principes ou des personnes et qu’on ait voté, de toute manière, « les jeux sont faits à l’avance et la démocratie ne sert que les intérêts financiers et industriels et pas les citoyens » (1).
Les blogs et les murs sur Facebook sont d’une grande importance pour la compréhension du phénomène. Ils sont tenus par des gens qui expriment leurs convictions, même si la plupart publient des articles, des photos ou des interviews dont ils ne sont pas auteurs. Ils les publient à l’attention des visiteurs par conviction, voire par propagandisme. Ce faisant, ils se dévoilent.
Les sentiments persistent dans les convictions. Ils s’y épanouissent malgré nous. Ainsi de ma vie, je n’ai jamais voté pour un candidat, j’ai toujours voté pour une candidate ! Tant je suis convaincu que la moitié du genre humain est infériorisée par l’autre moitié. C’est un sentiment trouble, celui de vouloir réparer une injustice, fondé sur une attirance naturelle du masculin pour le féminin.
On peut me compter parmi les citoyens votant pas conviction, mais aussi par sentiment.
Le sentiment se définit par tout ce que nous ressentons, en particulier les émotions de faible intensité, les passions, ainsi vont les inclinations amoureuses.
On ressent ses sentiments de façon intime et personnelle. Il n’est pas aisé de les exprimer, surtout les sentiments amoureux. Parce qu’il est difficile et périlleux d’en faire la confidence. Il est plus commode de les garder secrets.

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Un prétentieux comme le philosophe Einthoven dit sa pensée en empruntant celle des autres : la pitié, Schopenhauer, l’inspiration du cœur, Rousseau, la sympathie, Scheler, l’amour Bergson, et la rigidité morale du principe contre les sentiments, Kant.
L’humain est avant tout sentimental. Qu’importe la façon qu’il aime ou qu’il déteste, mais ses sentiments s’allient à ses convictions pour opérer un choix.
Comment se fait-il que les sentiments désintéressés soient si peu exploités en politique ? Bien sûr, les élus ne parlent que de ça, alors que la manière dont de la plupart se font un nom, montre le contraire ? C’est pourquoi les gens se désintéressent de la politique.
La plupart de nos grands hommes ne sont en réalité que des arrivistes insignifiants qui se sont taillé une belle vie à coups de postures et de principes supposés, tous plus faux les uns que les autres. La notoriété fait l’élite et non l’inverse. C’est l’art de faire parler de soi, d’être connu. L’anonyme, avec mille fois plus de qualités qu’un mirliflore sur un podium n’a aucune chance d’être élu. On ne le connaît pas. D’où l’idée d’essayer des anonymes dans la gouvernance d’un État.
Presque tous les acteurs de la politique sont des imposteurs Il suffit de voir qu’ils n’honorent pas les principes qu’ils défendent. Ils en parlent, puis oublient de les pratiquer.
L’extravagance du parking auto de la Région wallonne, dirigée cependant par des gens qui se veulent « altruistes », dont un ancien président socialiste, n’est pas un cas isolé.
L’éthique du care veut réhabiliter le rôle des sentiments occulté par la pensée politique. Il suffirait que la gauche de pouvoir rallie la gauche de l’opposition en copiant sa rigueur et ses principes. En clair, que la gauche caviar renonce à son « standing » pour rallier la gauche altruiste.
On verrait alors, une chose étonnante, un regain d’intérêt pour le système délégataire, le suffrage universel et la démocratie. Il serait même plaisant que la droite après s’être moquée des « partageux » soit contrainte à restreindre ses appétits et sa domestication rémunérée aux intérêts privés, à seule fin de sortir le libéralisme du mauvais pas actuel.
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1. Les entre guillemets ne reflètent en aucune manière l’opinion de Richard3.

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