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Qu’elle crève !

C’est le slogan de Bart De Wever, tenu par la N-VA, avant que Charles Michel n’appelle ces flamingants, pour renforcer les libéraux.
Les toquards qui sont en train de ficher en l’air la Belgique ne devraient pas être les seuls à être montré du doigt. Ils ont été précédé de personnages qui ont beurré leurs tartines jusqu’à la fin de leurs jours sur notre compte, certains on fini dans les honneurs et les émerveillements de la foule abusée, trompée et littéralement aspirée par ces fouteurs de merde.
Pourquoi on en est là ? Un peu d’histoire ne fait de tort à personne.
Le premier politicien universitaire, comme ils le sont tous à quelques exceptions près, qui a salopé le travail, est Pierre Harmel. Il réussit même à étendre à un comité de sages toute la connerie dont il était capable. Et comme il était très connu et considéré, sa vision de la Belgique fut un véritable terrain d’épandage qu’il retourna lui-même plusieurs fois dans la force de ses convictions chrétiennes, jésuitiques et libérales. Harmel était un mélange de Bouchez, Daneels et Reynders, c’est dire…
De ses concessions à la Flandre éternelle, la bourgeoisie de l’époque crut qu’on lui foutrait la paix pendant un siècle. Ces nases ont perdu quarante ans de bon, car en 2020, la gentry libérale est au bout du rouleau. Et le plus beau, c’est qu’elle entraîne le PS tout entier !
Donc, le joli coco d’Harmel permit le carrousel des lois dans le déroulement qui suit.
La loi du 8 novembre 1962 modifiait la loi du 28 juin 1932 et fixait la «frontière linguistique» de façon définitive. Cette loi allait être complétée par la loi du 2 août 1963 (Loi du 2 août 1963 sur l'emploi des langues en matière administrative). Ces deux lois entraient en vigueur ensemble le 1er septembre 1963.
Voilà 57 ans que ça déconne ! 57 ans qu’on a dit à une dizaine de millions d’habitants à l’époque, « On parle d’une certaine façon de ce côté-ci et de ce côté-là, d’une autre ». Tout le monde a marché, néerlandophones et francophones. On est entré d’une traite, en chantant des cantiques célébrant Harmel, dans la première usine à gaz. Elle est aujourd’hui dix fois plus importantes.
Ainsi, les suivants d’Harmel, dont les noms sont gravés dans le marbre, décidaient que des gens parlant une langue depuis trois ou quatre générations, dans le même village, étaient des étrangers à la communauté, s’ils ne se décidaient pas rapidement à apprendre une nouvelle langue que parlerait dorénavant tout le monde.
110.000 Belges vivant dans 49 communes changeaient de région et quasiment aujourd’hui, comme le vent tourne, de nationalité.

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En 1962, le gouvernement Lefèvre-Spaak (social-chrétien et socialiste), dispose d'une très large majorité au parlement, décide le "clichage de la frontière linguistique", préalable à une révision de la Constitution créant des ensembles linguistiques figés avec pour objectif d'assurer la paix communautaire. Il s'agissait d'appliquer les transferts suggérés, de 1948 à 1958, par le "centre Harmel". Le ministre de l'Intérieur, Arthur Gilson (PSC), prévoit notamment le transfert de Mouscron-Comines à la province du Hainaut et, en compensation, celui des Fourons au Limbourg.
La compensation « Les Fourons » est majoritairement francophone. Elle basculera dans la majorité flamande par l’occupation massive des sols et construction des bourgeois de Maastricht attiré par les prix volontairement bradés.
Devant le chahut des Fouronnais qui parlent entre eux "platdütsch » un dialecte wallon-allemand propre aux villages de ces frontières, la Chambre sollicitée par le scandale de la flamandisation des communes fouronnaises rejette le 31 octobre un amendement maintenant Fourons au sein de la province de Liège, par 122 voix contre 72. Vingt députés wallons seulement, moins d'un tiers, furent pour l’amendement... Des noms, des noms, pour que la postérité ne laisse pas les 44 traîtres goûter la gloire posthume des remerciements éternels.
J’aimerais bien connaître aussi ces vingt députés wallons résistant, parfois contre les instructions du PS, du PRL et du PSC.
La suite est délectable, on fait les comptes comme des négriers, tant de milliers d’habitants par-ci et tant d’autres par-là !
Par exemple, Liège enchaîne à sa terre 6.830 Limbourgeois, mais le parlement colonialiste envoie aux galères 4.299 Fouronnais. Etc. Aujourd’hui, quand on relit ça, on est pris d’un haut-le-cœur !
Et on voudrait qu’en ces écœurantes prémices, on n’y voie pas la fin de la Belgique ?

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