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De l’amour et tout le reste.

Essayez de rattraper le temps qui court. Véloce, vous l’aurez peut-être derrière vous. Pour ne pas l’avoir dans le dos, reste la volte-face. Une fois devant vous, le temps se met à fuir.
C’est ce que j’ai fait avec lui…
Une clameur qui monte de la foule s’interprète de diverses façons. J’ai choisi celle qui me contraignait de présenter ma biographie complète afin de satisfaire à la curiosité publique. Je l’estime légitime puisque je suis de gauche. Au cas où cette biographie ne serait pas correcte, aux yeux d’un public qui n’a que faire des schizophrènes histrioniques, il peut l’abandonner.
C’est une œuvre de pure fiction comme sont les biographies dont l’auteur est le sujet. Toute ressemblance avec moi serait donc pure coïncidence. Rien n’est plus sûr que l’incertain.
Quoique toujours en vie, je commencerai par ma mort, qu’on peut qualifier de certaine. Le tout est d’en connaître la date, que j’ignore pour le moment. C‘est la chose dont tout le monde se fout, sauf le concerné, c’est-à-dire tout le monde, mais pas en même temps.
C’est l’épisode ultime sur lequel je ne veux pas m’étendre. On le comprendra sans peine. Quand ce le sera, ce sera toujours trop tôt. Il se pourrait que je n’en eusse pas assez dit ce jour là. La mort n’étant qu’un manque de savoir-vivre, ma bonne éducation m’empêche de pousser plus avant sur ce chapitre qui n’implémentera que très peu le solécisme de ma vie. (là je sens que les derniers lecteurs ont une défaillance sévère)
Réaliste, j’ai dépassé largement les limites de la réalité afin de ne pas limiter mon appel à la raison. J’espère ainsi ouvrir une voie dans laquelle s’engouffreront ceux qui désespèrent que la réalité, ne dépasse un jour la fiction. L’avenir n’est-il pas du passé en préparation à la seule différence qu’on ne sait pas encore ce qui s’est passé, quand ce n’est encore que l’avenir ?
Avec des fortunes diverses, j’ai pratiqué toute ma vie professionnelle le « wait and see » attendant le jour où les pachas du système se souvenant de mon existence, m’octroieront un viatique. Comptables des deniers de l’État, il serait logique que la Covid-19 mette un terme rapide à leur générosité calculée.
Si l’imbécillité n’existait pas, il faudrait l’inventer, sans quoi comment saurions-nous que nous sommes intelligents ? C’est par ces fortes paroles qu’à l’heure actuelle je n’ai pas encore compris pourquoi je me suis toujours heurté à moi-même dans l’estimation des autres. Car, nous ne pouvons savoir des autres que parce que nous nous supposons plus intelligents. Cela m’a permis d’en déduire que par rapport à cette estimation, je m’étais surfait. Ce trait de modestie est difficilement partageable. C’est propre à la nature humaine d’individualiser les qualités et de collectiviser les défauts.
Après que je vous aie livré sans détour les bas-fonds de ma vie professionnelle, ma carrière politique se résume au malheur que n’étant pas né à la campagne, je n’ai jamais pu faire l’homme de paille d’un grand responsable d’un parti en fournissant la matière de son picotin. J’avais pourtant devant mes yeux de grands exemples, ceux de Didier Reynders et Louis Michel. Je fis donc l’homme de gauche, sans être d’aucun parti, tandis qu’eux faisaient hommes de droite en étant de parti pris.
Parti de rien pour arriver nulle part, je n’ai de merci à dire à personne, seule Sainte Rita me comprendra.

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Nous voilà déjà arrivé à la partie la plus intime de mon récit. Celle où l’être se dévoile dans son intimité. Combien de fois ?, disent alors les curieux, saisissant en un fabuleux raccourci un demi-siècle de relations amoureuses.
C’est au pied de la haie et non par-dessus que se concrétisent les serments qui se font généralement à la campagne, quand on est jeune, sportif et sans un sou. Explicit liber, l’autobiographe avoue ses échecs. Auparavant, il m’aura fallu deux cents pages pour reconnaître que si j’ai été trompé, c’est que je l’avais bien cherché et qu’à la place de l’autre, j’en eusse fait autant.
Mes relations amoureuses ont été comme l’invention du fil à couper le beurre. J’ai cru toucher au génie, après tout le monde en croyant être le premier. Vous dire des noms ne serait pas d’un galant homme ! Vous pensez bien que si l’une ou grande vedette avait été dans le palmarès que la galanterie eût passé à l’arrière plan.
Les relations sont le contraire des mathématiques. À partir de combien doit-on parler au pluriel ? C’est laisser à l’appréciation de chacun. Du point de vue grammatical, c’est plus évident, cela s’appelle l’holisme, un mot toujours au singulier.
L’amour selon Lacan, « c’est de donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas. » C’est un point de vue momentanément faux. En principe, il faut, pour les plus pressés, au moins six mois de relation pour faire du Lacan, les plus lents mettent vingt ans.
Partager l’amour, c’est le réduire. Aussi garderai-je ce qu’il m’en reste en faisant semblant de croire qu’il est entier.

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