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Un manque d’envie !

Même si la Covid-19 a rétréci l’intérêt des Wallons pour ce qui n’est pas la pandémie, il serait quand même utile de sortir le nez de sous la couette du confinement. Contrairement au repli sur soi, ce qui se passe ailleurs nous concerne aussi.
Boris Johnson s’est empêtré dans des accords avec l’Europe sur le sort de l’Irlande du nord. Ces accords ont été cassés par le parlement britannique. La fin de l’année risque d’être dramatique pour les européens. Si rien n’est trouvé, l’affaire va se retrouver devant le tribunal international. En quoi cela nous concerne ? Sans accord douanier, les taxes à l’import-export pourraient partir à la hausse et le consommateur est en première ligne.
Autre aperçu de l’intérêt de se tenir au courant de l’étranger, la dernière connerie de Trump devant des journalistes : le réchauffement finira par se calmer, on retrouvera des températures « normales », parce que le climat procède par cycle !
Pour les wallons, quelle est la signification de cette analyse du président américain ? On peut y voir la volonté de Trump de poursuivre le déni du rapport entre le productivisme capitaliste et la menace que cela fait peser sur les habitants de cette planète. Nous sommes concernés doublement, par les pollutions et les changements climatiques et, politiquement, par l’aveuglement du parti des écologistes de ne pas voir l’économie libérale pro américaine, première responsable des dégâts.
On pourrait poursuivre en parlant d’Erdogan et sa menace d’ouvrir ses frontières avec l’Europe et nous faire endosser la responsabilité de gérer la venue de millions de réfugiés dans une économie au plus bas. Ce chantage est payant. L’Europe a donné des milliards à Erdogan. C’est une honte ! Ces milliards auraient été mieux employés à pacifier et remettre sur pied l’économie des pays comme la Syrie ou la Libye et pas seulement, afin que les gens rentrent chez eux en toute sécurité.
Partout dans le monde où se portent les regards, de près ou de loin nous sommes à la merci de nos mandataires. Or, s’il y a bien un secteur dans lequel les électeurs laissent la bride sur le cou dans les régions et au fédéral, c’est bien le domaine extérieur.
Comment se fait-il que nous ne fassions plus confiance à nos dirigeants sur le plan intérieur, et pour cause au vu du spectacle affligeant qu’ils nous offrent, et que nous leur confions les yeux fermés, les clés de notre réussite et de notre échec en politique extérieure ?

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Ce désintérêt va même plus loin. Il se fait sentir entre les Régions et l’usine à gaz fédérale. On nous dit bien que la Flandre vote à droite et la Wallonie à gauche, que les partis extrémistes flamands sont nationalistes et veulent la fin de la Belgique. C’est tout ce qu’on nous apprend. Nous acquiesçons, sans savoir quelle est la part de propagande et d’intérêts des propriétaires tous libéraux des journaux dans les informations que nous lisons ?
C’est terrible cette claustration intellectuelle volontaire que nous nous infligeons par la centralisation extrême de nos centres d’intérêts : la Covid et la bouffe, tout en ne sous-estimant pas cette dernière inquiétude qui est tout autant économique que politique.
Par exemple, le conseil de la N-VA a approuvé une dérogation statutaire permettant à Bart De Wever de représenter sa candidature à la présidence du parti, alors que normalement, les statuts définissent un maximum de deux mandats successifs de trois ans. De Wever est président depuis 2004. Cette information est de nature à juger sévèrement Charles Michel lorsque pour satisfaire à sa vanité de premier ministre, il s’est arrangé pour faire en sorte que la N-VA était devenue un parti convenable et politiquement « correct ».
Si « correct » signifie qu’il faut être unitariste, libéral et royaliste, comment être informé en Wallonie des choses dont on ne parle jamais ou lorsqu’on aborde le sujet, qu’il soit réduit à ce que pense le bourgeois libéral ! D’autant que De Wever, la démocratie n’est pas son fort.
L’appauvrissement de nos connaissances en politique extérieure, permet au camp des affairistes et des politiciens liés au business américain de prospérer. L’achat des avions de chasse américain par la Belgique, à l’heure où l’Europe cherche à se rendre autonome et à produire ses propres avions, est suspect.
L’opinion anesthésiée ne voit pas l’intérêt qu’il y a de s’entendre avec la Russie. Le marché naturel que ce vaste pays représente, le fait que les Russes sont aussi des européens et que l’appréhension envers les Russes est excessive et date de la guerre froide.

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