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Fin de contrat ?

Vous avez remarqué, la bourgeoisie libérale ne s’adresse jamais autrement qu’en termes de croissance aux téléspectateurs des télévisions qu’elle contrôle. Ce serait la solution miracle pour éradiquer la pauvreté dans le monde !
Or, c’est l’inverse, car la bourgeoisie a besoin qu’il y ait des pauvres et qu’ils le restent pour alimenter la seule croissance qui l’intéresse, celle du profit. La pauvreté a ceci de productif qu’elle produit des résignés qui travaillent à bas salaires et des ambitieux qui alimentent par le bas la classe bourgeoise qu’ils régénèrent et perpétuent.
À lui seul, ce constat vaut condamnation du système.
Il s’agit de rompre avec la logique mise en œuvre dans les années 1980 sous l’impulsion initiale de Mrs Thatcher et de Ronald Reagan et que la pandémie créée par la Covid-19 pourrait interrompre, par l’incapacité démontrée du système d’y faire face.
Dans la conception des marchés, ce qu’acclame un Bouchez, l’omniscience et l’omnipotence de l’initiative privée, engendrent les maux les plus grands, alors qu’il prétend y mettre fin.
L’affaire des masques, la situation actuelle des hôpitaux suite aux concentrations et aux diminutions des lits et des emplois, la disparition d’Europe des productions pharmaceutiques et des matériels sanitaires, autant de preuves que ce canevas économique ne vaut rien, au point qu’il est aujourd’hui criminel. Cet exemple est celui qui parle le plus directement aux gens, mais il en existe des centaines d’autres dans tous les domaines.
Dans la conception libérale, la notion de justice sociale n’a pas de sens, car seuls les marchés sont en mesure de déterminer ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Il s’agit donc d’une vue pessimiste. Permettre aux hommes de modifier la distribution des profits en-dehors du cercle étroit des profiteurs est impensable pour ces gens avides, surtout si la motivation est altruiste !

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L’argument final du MR consiste à dire que la solution socialiste est bien pire, tant il faudrait inventer des contrôles sur la sincérité des décideurs et la probité de la population, un système vertueux ne pouvant fonctionner que par des utilisateurs intègres.
Par delà le problème philosophique que pareil argument soulève, en réalité les libéraux font l’apologie du vol, de l’indélicatesse et de l’incivisme, puisqu’à priori l’altruisme et l’honnêteté ne serait pas des qualités libérales. Ils font le pari que leur voyoucratie est supérieure à toute autre forme d’organisation.
Pourtant, à ce libéralisme, s’opposerait un libéralisme utopique, de nature plus optimiste : les hommes sont capables de construire des institutions dans lesquelles les marchés jouent un rôle, mais ne prennent pas toute la place, de sorte que, sans perdre de leur efficacité, ils contribuent à la justice sociale, en trouvant des compromis acceptables de nature à viser le « plus grand bonheur du plus grand nombre ».
C’était, semble-t-il, l’excuse du PS pour abandonner la lutte des classes et la Charte de Quaregnon, soi-disant obsolète. Le constat d’échec de ce capitalisme à visage humain est terrible pour le PS. Il en paie les conséquences et sa descente aux enfers n’est pas terminée.
Aux tumultes néolibéraux et aux gesticulations de Georges-Louis Bouchez peut-on opposer au moins une réflexion sur de nouveaux compromis acceptables, sans passer pour des gauchistes islamo-compatibles, selon l’expression de la maffia libérale ?
Pour rendre nos sociétés moins dures et plus durables, à l’inverse du capitalisme « libertarien », il aurait fallu aller vers un capitalisme où les actionnaires et les détenteurs du capital n’auraient plus été les acteurs qui organisent le système en fonction de leurs seuls intérêts.
L’économie en 2020 est trop éloignée du raisonnable, pour encore l’oser envisager.
Purger le capitalisme de ses démons est une tâche désormais impossible.
La pandémie vient de nous le faire savoir. Envisager un autre, environnemental celui-là, à l’arrière-plan de la crise actuelle, est impensable.
Aujourd’hui le libéralisme met en danger la planète. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le retour aux « Trente Glorieuses » n’est pas envisageable.
Allons jusqu’au bout du raisonnement contradictoire et tirons-en les conséquences.

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