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Rififi à Charleroi.

Lundi, la séance du Conseil Communal de Charleroi, c’était « fusillade à O.K. Corral ». De mémoire de conseiller, on n’avait jamais vu Magnette s’afficher ainsi en sheriff, sur les critiques de l’opposant Germain Mugemangango (PTB).
Le Pétébiste « n’a pas été autorisé à réagir. Ce qui n’a pas manqué de susciter la controverse. Les deux réactions allouées à chaque groupe politique avaient déjà été utilisées par le parti de gauche radicale. » (Les journaux)
Bizarre une situation au cours de laquelle on se fait apostropher publiquement avec interdiction de répliquer ! Admettons que cela soit une procédure du Conseil communal de Charleroi qui a été respectée.
Les gazettes ont publié in-extenso la réplique de Magnette et un résumé de quelques lignes de l’intervention de l’opposant qui avait suscité la colère du bourgmestre.
On se doute qu’avant la diatribe mettant un point final à la discussion, le représentant du PTB avait avancé des arguments et que les journalistes les avaient enregistrés. Pourquoi le public n’en a-t-il eu qu’un vague résumé ? Un débat n’est audible qu’en entendant les deux parties ! Comment le lecteur peut-il se faire une opinion ? Peut-on faire confiance aux journaux ? Est-ce tout à fait exact, n’ont-ils pas oublié un argument ? Un résumé des deux était plus correct. Il eût mis les deux parties à égalité.
Quelle étrange manière d’informer les lecteurs ! Qu’est-ce qu’un monologue sinon une sorte de propagande au bénéfice de celui qui développe son discours, tandis que l’autre ne le peut pas.
Cette manière d’informer est plus gênante qu’autre chose pour le PS ! Les journaux dans les mains de propriétaires libéraux n’ont aucunement l’intention de faire des politesses à un PS « en principe » opposé ?
Pourquoi le font-ils ?

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Deux hypothèses complémentaires me viennent à l’esprit. La première montre à l’évidence que des liens secrets existent en dehors des officiels unissant le MR au PS à la région et au Fédéral, dans une sorte de consensus informel faisant du PTB un ennemi commun. Si c’est le cas, de vrais journalistes indépendants (ça existe encore en Belgique) devraient faire des recherches afin de savoir si les accointances entre le PS et le MR étaient plus que des copinages, mais une similitude idéologique qui les souderait mécaniquement à chaque décision importante.
La seconde, voudrait que la détestation du PTB soit telle à droite que, sans l’avis du PS, les journalistes font automatiquement le jeu de celui-ci !
Cet embrouillamini démêlé confirme que l’opposition a posé des questions pertinentes sur le sort de centaines de locataires et qu’il n’y a pas été répondu. C’est du moins, ce que je retiens de ce débat.
Une question du bourgmestre a retenu l’attention : « Mais pourquoi est-ce que vous ne l’avez pas fait, Monsieur Mugemangango ? Quand on a négocié l’accord de coalition en 2018 pour la nouvelle législature, je vous ai proposé de rentrer dans la majorité…. vous avez refusé parce que c’était trop difficile! C’est facile de faire des beaux discours et d’expliquer comment il faut faire, etc. Mais se retrousser les manches et essayer de construire des logements, de régler les problèmes des gens et de les aider au quotidien, ça, c’est beaucoup plus difficile. Et ça, vous n’avez pas voulu le faire. »
Je ne suis qu’un électeur-observateur des débats, non-inscrit dans aucun parti. Mais j’ai une opinion imagée sur la question. C’est celle du terrassier qui doit creuser une fondation et à qui on ne propose qu’une pelle et une pioche, alors que des pelleteuses mécaniques flambant neuves dorment dans les hangars juste à côté. Dans ces conditions, il sait que le délai pour faire le travail sera dépassé et qu’on ne manquera pas de dire que c’est parce qu’il est un mauvais ouvrier, privant les gens de logements qui auraient dû être construits. Alors que fait-il ? Il cherche des serruriers qui prennent fait et cause pour lui et ouvrent de force le dépôt des pelleteuses. Cette action lui permet d’honorer son contrat.
Y a-t-il des serruriers pour ce travail ? Dans l’éventualité d’une ouverture forcée de la porte, de quel côté se rangerait le PS ? Poser la question, c’est y répondre.

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