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De hors-ma-loi à hors-la-loi !

Mi-décembre 2020, c’est le moment des comptes. Au cours de la dernière décennie, une démocratie sur six a échoué. Parmi nos voisins nous comptons à l’UE, la Hongrie, la Pologne et à l’extérieur la Turquie et le Venezuela, pour citer ceux qui viennent tout de suite à l’esprit.
Assez curieusement la Belgique n’est pas encore « hongroisisée » parce ce qu’elle est une curiosité mille-feuille et que c’est grâce au micmac de ses Régions et de ses lois linguistiques biscornues que se sont noyés les nationalistes et ce qu’il reste d’adolphins en Flandre.
Revers de la médaille, l’organisation de tout ce qui touche en même temps les Belges est en-dessous de ce qui se fait ailleurs. Il y eut d’abord la gestion de la Covid-19, dans la pagaille de nos neuf ministres de la santé ! On le voit déjà avec le vaccin, le bide prévisible avant même que la campagne de vaccination ait commencé.
Les partis sont à la base de l’échec des démocraties. Ils se sont sclérosés en s’agrippant à quelques « statures » qui n’ont rien trouvé de mieux que de caser leurs rejetons dans les instances désignant les futurs candidats à tous les emplois rémunérés, formant ainsi la base de l’autocratie. Ces autocrates ont lentement démantelé les systèmes démocratiques, ne laissant aux gouvernements qui sont pour la plupart des démocraties, que le nom.
L’exemple des Michel est exemplaire. Personne ne s’est étonné qu’en Belgique, ce soit Charles Michel qui ait désigné à son départ pour l’Europe, Sophie Wilmès, son successeur au gouvernement intérimaire.
Quasiment tous les Belges ont grandi en considérant la démocratie comme allant de soi. La plupart croyaient et croient encore le système constitutionnel une sorte de clôture inviolable aux intrigants, quel que soit l’avocat téméraire s’instituant juge et partie.
Le Belge s’est endormi sur cette bonne nouvelle qui était en réalité fausse, tant les législateurs se sont acharnés à produire une constitution quasiment à la carte qui est comme un gruyère où il y aurait autant de trous que de fromage, si bien que cette constitution est à moitié vide de sens et facilement explicable de trente six façons différentes.
C’est même le pays d’Europe qui est le plus facile à manipuler et qui se croit encore dans une démocratie, alors que de fait, l’oligarchie s’est installée profitant de l’épidémie actuelle.
Les plus observateurs voient avec un malaise croissant que le système politique est en train de dérailler. La défection du public pour les partis de pouvoir est un signe. Vous ne croyez tout de même pas, quoi qu’il arrive, que des partis comme le MR et le PS laisseraient le pouvoir à une coalition du genre PTB-Écolo, même si Bouchez et Magnette sont archi minoritaires à la fin d’un scrutin ?
Les partis PS et MR ne se sont pas acoquinés depuis cinquante ans au pouvoir avec les partis chrétiens pour respecter les règles démocratiques, puisqu’ils ne les respectent déjà plus !

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Le recul de la démocratie en Belgique, mais encore dans toute l’Union Européenne n’est plus un sujet de préoccupation spéculatif, mais une réalité. Si cela n’avait pas été le cas, il y a belle lurette que l’Union Européenne aurait dégagé une politique sociale généreuse, au lieu de se cantonner au service de l’économie capitaliste. Il est possible d’imaginer que le Brexit n’aurait pas eu lieu, tant il y aurait eu pour le peuple britannique une trop grande perte sociale.
Notre grand exemple, l’Amérique, est plus avancée que nous, dans la déperdition des libertés. Selon Freedom House, des sondeurs experts, les États-Unis sont aujourd’hui moins démocratiques que le Chili, la République tchèque, la Slovénie, Taïwan et l’Uruguay – et dans la même catégorie que des démocraties plus récentes comme la Croatie, la Grèce, la Mongolie et le Panama.
Nos MR ne sont pas encore tombés de haut. Pour eux l’Amérique n’est pas un pays, mais une religion. On ne critique pas Dieu ! Ils se refuseront donc à toute analyse critique sur ce fait.
Élire un démagogue – on pense à Trump – est toujours dangereux, mais cela ne condamne pas un pays à l’effondrement démocratique. Nous pensons tout naturellement à Charles Michel n’hésitant pas à dédouaner la N-VA par pure ambition personnelle. Des institutions fortes peuvent freiner les dirigeants corrompus ou à l’esprit autocratique.
C’est précisément ce que les Constitution américaine et belge ont fait en mettant en échec des ambitions trop impérieuses, ce qu’elles oublient de faire aujourd’hui. Les constitutions ne suffisent pas à elles seules à protéger la démocratie, même les plus brillamment conçues ne fonctionnent pas automatiquement. Alors, vous pensez notre Constitution gruyère !

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