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Servir l'État rend fou !

La récente mort Covid de Valéry Giscard-d’Estaing fait souvenir que l’on peut être un grand bourgeois, sorti des plus hautes écoles et ne pas être content de son sort, au point de faire de la politique, sa seule ambition. Ce faisant, jouer de l’accordéon, inviter des éboueurs à l’Élysée et cependant n’avoir jamais été un président populaire, c’est tout Giscard. Il n’a pas su « vendre » aux électeurs la simplicité dont il se croyait pourvu, et qui n’était que l’effort de dissimuler aux yeux des humbles, son appartenance de classe.
Sa seule sincérité fut la réelle dépression qu’il fit, juste après son « bonsoir » de la télé, à la fin de son seul et unique septennat.
Il aurait pu comme Juan Carlos, mener une vie de grand chasseur et tuer quelques éléphants, vivre d’un château l’autre et voir ses enfants faire de bons partis, avoir son mot dans les banquets et même ne pas désirer un fauteuil d’académicien. Mais non, le démon de la politique, qui l’a conduit sur la plus haute marche du pouvoir, l’a aussi fait chuter de son piédestal.
De jeunes giscardiens, ses troupes se sont éteintes en vieux giscardiens, lui-même a été député européen, histoire d’être encore dans le coup, après la défaite, profitant du reste de ses électeurs. Le seul record dont la France se souviendra fut ce qu'il coûta à la république en frais et pensions, gardiens, policiers et chauffeurs, avec un bureau parisien et des collaborateurs, que la longévité de sa vie rendit très onéreux.
Chouchouté dans des berceaux aux fines dentelles, il n’a pas pu s’empêcher de faire de la politique, malade de son échec et incurablement « dérangé ».
La politique n’a fait que rendre les hommes fous ou bêtes, amant conquérant ou cocu pitoyable, association curieuse, et toujours dangereuse, métier qui conserve l’apparence de la raison et qui est pourtant, totalement déraisonnable.
Le raisonnement du trottoir est celui de la sagesse. Il prétend que rien n’arrive sans cause.
Quelque chose à détraqué l’énarque qui l’a rendu inapte à jamais.
D’où une interrogation : qu’est-ce qui fait déraisonner certains des hommes qui vivent en groupes sociaux ? Le désir de les contrôler afin de les tenir en respect, pour mieux les dominer avec l’aide de la classe sociale à laquelle ils appartiennent !
L’aptitude des dominants ne servirait-elle exclusivement, qu’à organiser le temps des autres ?
« De quoi je me mêle » dit le bon sens populaire qui ne voit dans la politique qu’une intrusion. De nos jours avec la Covid-19, l’intrusion prend une tournure franchement inquisitoriale.
« La politique m’a longtemps caché la politique » dit le philosophe Régis Debray.

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Il semble que cela est plus clair que jamais. Ce gouvernement au souffle court d’une majorité de raccroc nous a donné Alexander De Croo, l’équivalent de Valéry Giscard-d’Estaing. Haut bourgeois comme l’autre, d’une famille plus ancienne encore, Alexander à l’ambition politique « dévorante ». Il ne chassera même pas l’éléphant avec l’élégance innée d’un bon bourgeois de Brakel où sa famille est implantée depuis quatre cents ans. Il finira de la même manière que Giscard, dans la catégorie des agités du bocal politique.
« Je ne mets au-dessus d’un grand politique que celui qui néglige de le devenir, et qui se persuade de plus en plus que le monde ne mérite point qu’on s’en occupe » écrivit La Bruyère.
La politique ne rend pas seulement fous les individus, mais aussi les dynasties, des origines à nos jours, de la première génération qui s’est dépêtrée comme elle a pu pour sortir de sa roture à la dernière génération.
On assiste au passage de relais de Louis Michel et Herman De Croo qui ont lâché les jeunes dans la basse cour et les regardent s’activer du haut de leur perchoir doré.
C’est la seule différence avec Giscard qui n’a pas couvé une deuxième génération. C’est probablement, la seule chose intelligente qu’il ait faite ; il a renoncé à ce qu’on lui succède.
Sans doute les De Croo et Michel avaient les moyens de cette sagesse. Ils y ont renoncé. Ils sont avides !

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