« Transgression. | Accueil | Vertige du vide »

L’uchronie du winner.

Depuis plus de deux cents ans, nous sommes soumis au libéralisme et à sa définition politique. On n’est pour ainsi dire nulle part de la « fraternité universelle » supposée être son aboutissement.
On s’est aperçu très tôt que pour que ça marche, il était nécessaire de conduire les affaires rondement en se fichant du tiers et du quart, de la malnutrition ou pire de la famine, des gens mal payés, des exploitations honteuses d’enfants et des prolétaires en loques, sauf qu’on doit chanter sur tous les toits le contraire, alors que justement c’est la misère des uns qui fait la richesse des autres.
C’est impératif, sans quoi le bon peuple n’irait pas se ficher dedans et permettre à des Reynders et des Michel les belles carrières que l’on sait. Le meilleur joueur de claquettes, le champion actuel dans cet art délicat de dire une chose et d’agir autrement est Georges-Louis Bouchez que, paraît-il, le monde entier nous envie, enfin c’est ce qu’il prétend.
Le libéralisme occidental s’est unifié en une immense usine, l’avion-cargo reliant toutes les composantes de ces colis genre Amazone, mais en beaucoup plus grand et les porte-containers acheminant le plus gros à tous les ports du monde. La devise « du clou à la locomotive », c’est comme la devise ancienne des imprimeurs « de la carte de visite à la carte de géographie ». « Le made in chinetoque » a encore un bel avenir, même si on est toujours groggy depuis qu’on s’est aperçu que le moindre tampon imbibé de la moindre teinture d’iode était toujours disponible, au même appel standard à Pékin, l’oncle Xi Jin Ping magasinier en chef.
Toutes les activités libres et désintéressées sont considérées comme subversives et la solidarité suspecte. Le libéralisme a réussi l’inverse de ce pourquoi il était apparu au cours du XVIII siècle, théorisé par Adam Smith et Alexis de Tocqueville, notamment.
Julien Benda voulait même que la démocratie se débarrassât de son humanisme pour assurer son existence face à l’ennemi. Les libéraux n’avaient pas besoin de lui pour assurer la pérennité de l’égoïsme sauvage de la bourgeoisie et se passer d’humanisme. Tout en ignorant Benda, ils en avaient compris l’intérêt.
Hélas ! tout le monde ne met pas le commerce et les bonnes affaires au-dessus de tout. Il y a même des gens pour qui la morale qui en découle et qui fait « tout le charme » de la démocratie, est juste bonne à mettre à la poubelle. D’autres aussi sont furieux, même si la combine et les millions encaissés au détriment des populations ne les dérangent pas. Les ennemis religieux se sont infiltrés à l’intérieur des mégapoles « du bonheur », pour tenir un autre langage, fait à la fois de profits, mais avec le message divin accommodé à la sauce des Imams en plus. Ces dangereux apôtres font une concurrence directe à la bourgeoise possédante, comme ils la menacent de l’extérieur.
Les infos de l’épidémie que nous ne maîtrisons pas, peinent à cacher les lacunes et les errements de la politique libérale et la démission de la démocratie, sous une avalanche de nouvelles sur la Covid-19, les confi-déconfinements et les mirobolants infectiologues, virologues, épidémiologues, manipuologues, peut-être même oncologues pour que nous l’ayons bien profonds. Tous déjà bien vaccinés, immunisés, comme s’ils allaient se jeter dans les urgences afin de voler au secours des urgentistes, alors qu’ils ne dépassent jamais la superficie de leur bureau, voire à peine quelques apparitions en studio, mais c’est plutôt rare.

1ado1.jpg

La trahison des clercs qui sont passés à droite, risque d’amener les citoyens électeurs à condamner toutes les formes du régime politique.
Les seules communautés existent seulement à l’intérieur des partis, dans un assujettissement aux valeurs bourgeoises, pour des répartitions entre coquins, fruits des services rendus au libéralisme.
Les temps sont inédits, tant on voit que le libéralisme qui a fait son temps, s’égare dans son ultime dérapage mondialiste, sans que son remplacement souhaitable soit trouvé, faute d’une autre approche économique. Par ailleurs, sa reconstruction étant matériellement impossible vu l’état embrouillés de ses structures, on peut penser que ses tenants lui resteront fidèles jusqu’au bout, attendus qu’ils n’ont jamais souhaité ni même réfléchi à autre chose. Et puis que feraient-ils, ces petits êtres chétifs ? Ils n’ont jamais été fichu de faire autre chose.

Poster un commentaire