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Transgression.

Poussé par sa seule inspiration dans sa spécialité, un artiste est un citoyen qui transgresse l’ordre établi, sauf les artistes engraissés par le pouvoir pour le cautionner, bien entendu. Ce pouvoir est par définition conservateur
Quand « l’haut-lieu » oublie de chercher un consensus, on peut se demander si l’artiste ne pourrait pas être le porte-étendard d’une révolte devant la suffisance des clercs ?
Le mandat reçu du peuple était-il d’établir une discrimination, l’artisanat et le petit commerce d’un côté et les entreprises employant beaucoup de personnels de l’autre ? Ils n’ont pas été élu pour faire ce genre d’arbitrage !
La raison qu’il y a de maintenir en activité une grande entreprise, plutôt qu’une petite, ne tient pas. Du point de vue économique, le marché est aussi bien menacé par l’extinction de l’une ou de l’autre. Quant à la lutte contre l’épidémie, tout le monde sait que la grande entreprise est le premier propagateur du virus avec l’école.
L’entreprise de grande dimension, malgré le travail chez soi, les mesures individuelles, masque, distanciation, lavage des mains, est très touchée par la contamination. Plus l’entreprise est importante en personnel, plus le virus circule. Pourquoi ne le dit-on pas ? Un atelier où vont et viennent cent personnes est bien plus contaminant qu’un salon de coiffure qui peut très bien espacer les clients et user de tous les moyens prophylactiques, alors que sur un chantier ou un hall immense, c’est plus aléatoire.
Puisqu’on s’interroge sur ce qu’il convient de faire, quel est l’argument que le gouvernement pourrait évoquer, si un parti demandait une consultation populaire sur la question ?
Il est clair que les libéraux au pouvoir ont fait un choix qui condamne les classes moyennes inférieures, pour sauvegarder les intérêts de la haute bourgeoisie et du capital.
Dire qu’on mettrait l’économie par terre en fermant ce genre d’activité est totalement faux. Des économistes ont prouvé que des pertes brutales d’activité étaient compensées par des reprises substantielles, équilibrant la production sur l’année.
Puisque le peuple reste abasourdi et semble ne pas comprendre l’enjeu et que le basculement dans l’arbitraire, d’une dérive droitière ne l’intéresse pas plus que ça, il n’y a plus guère que les artistes à pouvoir s’insurger !
L’État a réagi avec la même vigueur envers les artistes, que les artisans et les petits commerçants. Comme pour ces derniers, l’État prive l’artiste de revenus et de ses moyens d’expressions.
C’est du jamais vu.
Dans ce domaine, la situation est particulièrement explosive, puisque le choix des mesures ne se fait pas par la consultation populaire ou des débats au Parlement, mais dans la pure démagogie d’un gouvernement qui outrepasse le mandat que lui a confié l’électeur, sous prétexte d’urgence.
La fermeture des théâtres, des cinémas, des salles de concert et de réunions, des Académies musique et peinture, ainsi que des commerces touchant aux instruments de musique, prive l’artiste de la possibilité d’exercer son Art, jetant dans la précarité ceux qui ne vivaient matériellement que de ça !

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Alexander de Croo et Georges-Louis Bouchez sont les deux bouches d’un même égout. Ils disent la même chose pour deux situations différentes. L’un se définit par rapport à la grosse entreprise en fermant les petites et l’autre stigmatise les scientifiques sur la non-réouverture des petits commerces. Ils sont tous les deux des néolibéraux !
C’est l’Ode à Coco (1919) de Robert Desnos.
Coco, perroquet vert de concierge podagre. L’amour d’une bigote (le néolibéralisme) a perverti leur cœur. Vint la bigote obscène et son bonnet à ruches.
Les artistes, j’en suis sûr, vomiront leurs mépris au pied des proxénètes.
Ce pouvoir aura beau faire, au lieu de tarir les inspirations, va les renforcer. Les comédies seront plus mordantes, les humoristes plus grinçant, les peintres plus réalistes, les musiciens plus gymnopédiques, les comédiens plus Figaro et les écrivains plus antisystème.
Après trois-quarts de siècle de passivité endormie, les Arts entrent en rébellion.

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