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Vertige du vide

Très tôt, je me suis senti en désaccord avec l’organisation sociale d’une économie libérale. Si tant est qu’une économie libérale puisse organiser quelque chose, sinon en pesant sur la partie politique appelée démocratie.
Il n’y a pas pire situation qu’un début professionnel non voulu et seulement accepté par la nécessité, sans possibilité d’un autre choix, sinon celui d’entrer dans la délinquance, avec des risques encore plus grands de perdre la liberté. Et cette condition est probablement fatale pour l’immense majorité des jeunes aujourd’hui, y compris pour ceux qui ont fait certaines études et qui se voient contraints de se louer pour d’autres disciplines.
Voilà qui rompt d’emblée avec tous les discours officiels et cet enthousiasme de circonstance des instances dirigeantes.
Nous ne sommes pas dans une société de libre arbitre où chacun bénéficierait de la garantie de poursuivre des études par vocation, illimitées sur le temps. Mais dans un système qui peut mathématiquement évalué à combien de vies perdues peut valoir une vie réussie.
Le monde contemporain est absurde dans la mesure où il détermine l’avenir des gens à partir de leur classe sociale sans pouvoir en sortir à quelques exceptions près. Exceptionnellement, le riche peut déchoir et le pauvre accéder à la classe supérieure, mais le nombre de cas est dérisoire et ne peut pas influencer l’impression générale d’un monde cloisonné.
Simultanément la société libérale produit des inégalités croissantes, en même temps qu’elle multiplie les prouesses technologiques et scientifiques, sans que ces dernières atténuent le malaise social et réduisent les inégalités. On peut même penser, qu’au contraire ces prouesses technologiques élargissent le fossé entre les classes qui y ont accès aisément et les autres qui éprouvent des difficultés financières et intellectuelles pour y parvenir (une intelligence moyenne dans un milieu riche accédera facilement à l’université, tandis qu’une intelligence vive d’un milieu défavorisé n’y aura pas accès).
La double crise financière et pandémique amplifie encore ces inégalités au point qu’elles deviennent visibles pour les moins attentifs, d'un côté les victimes et, de l'autre, les contemplatifs heureux de la société économique qui voient leurs capitaux augmenter, par le seul effet du malheur des nouvelles victimes, faillite, liquidation forcée, vente des actifs, etc.

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La question de la vraie nature du capitalisme se pose.
Pour comprendre, il faut quitter le mode tonitruant des ténors du MR et le chœur mezzo voce du PS acquis à la cause libérale.
Le capitalisme se révèle sous les strates accumulés des parcours économiques, comme étant toujours le même et universel.
De la période domaniale à la phase actuelle de mondialisation, l’évolution irréversible est sans issue. Il apparaît clairement que la propriété absolue et donc l’exploitation du monde animal, végétal et minéral par quelques-uns, par devers les milliards d’individus qui peuplent la terre, est une des plus fatales erreurs que les peuples puissent avoir eue, en faveur d’une organisation économique qui échappe de partout au système politique, quand elle ne le domine pas complètement, comme c’est le cas en Belgique.
Nous sommes bel et bien coincés dans une société libérale, que nous n’avons pas créée, mais que nous continuons d’honorer, par l’acceptation sous la contrainte de l’héritage du passé. Contrairement aux droits de succession, dans ce cas, les héritiers n’ont pas le droit de refuser l’héritage. Celui-ci est commun, quoique bizarrement réparti d’après les conditions de départ qui font que les uns soient pratiquement la propriété des autres, même si c’est schématisé les lois du travail en les rabaissant aux lois de l’esclavage.
Les rebelles sont à la fois pourchassés et admirés par la majorité indécise et mentalement anesthésiée par la bourgeoisie possédante.
Les propriétaires exploitant la planète ont ouvert la boîte de pandore d’où s’est échappé la covid-19. D’autres désagréables surprises nous attendent. Que savons-nous des choses qui s’échapperont dans le futur quand nous en serons à racler la nature jusqu’à l’os ? L’économie bourgeoise n’est pas sortie d’affaires. Allons-nous poursuivre notre servitude à son service ou nous en débarrasser ?
Ce sera le dilemme de la génération suivante.

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