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Débuts de campagne

Mélenchon a jeté un pavé dans la mare où coassent les grenouilles macroniennes. Le bougre imagine “un grave incident” ou un “meurtre” lors de la campagne présidentielle, émois dans le landerneau sur la 5, la 3, la 2, la Première de Bouygues, dans les magazines, dans le Monde où « il faut fesser la Fressoz » depuis longtemps, mais qu’on ne fait pas. On dresse la double barricade contre les populistes et les hideux salafistes. Hop, passer muscade, le cadet de la Banque Rothschild est réélu haut-la-main.
Le Mélenchon-bashing se termine et Nathalie Saint-Cricq de France 2, la cheffe des lazzis contre « Méluche » se rendort jusqu’à la prochaine alerte.
Tout cela est bien huilé et connu.
La sortie commentée de Mélenchon est un essai permettant de vérifier l’état de la machine pour l’année prochaine. La majorité est à l’affût de la montée en épingle, d’événements, susceptibles de rabibocher Jupiter avec le chouia d’électeur de gauche qui lui manque pour l’appoint et faire l’effet trampoline, dans le délire néolibéral d’un deuxième mandat.
Avec son onirisme légendaire Mélenchon souligne le trait : “Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre”, pour “montrer du doigt les musulmans”, “tout ça, c'est écrit d'avance”, affirme-t-il.
Mélenchon vient de porter une grave accusation des milieux responsables en laissant penser qu’il y aurait complicité entre le pouvoir et des assassins pour créer un événement capable d’émouvoir l’électeur et le gagner à la cause des maîtres du système.
Vu ainsi, mais est-ce que c’est ce que Mélenchon a voulu dire ? Il déconne complètement. Aucun homme politique n’est assez fou pour commanditer un attentat islamiste pour des raisons électorales ! Que le pouvoir devant un événement épouvantable, comme l’est un attentat ayant provoqué la mort, cherche à l’instrumentaliser pour en tirer un avantage électoral, mais tous les partis sont rompus à pareil exercice. À commencer par déléguer le ministre de l’Intérieur sur les lieux, serrer la main du préfet et présenter ses condoléances aux familles des victimes.
Mélenchon devrait clarifier ses propos qui sont ambigus.

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Le reste entre dans les premières escarmouches des présidentiables déjà en piste pour l’année prochaine.
Le président de la Fance Insoumise a ironisé sur le système qui invente à chaque fois un homme présidentiel pour que rien ne change et si ce n’est pas Macron, ce sera un chiot de la même portée "Sinon, on nous sort un autre petit Macron du chapeau, (...) on ne sait pas qui c'est, pouf, il se fait élire président. C'est le système qui l'invente. La dernière fois, Macron est arrivé au dernier moment. Là, ils vont peut-être en trouver un autre".
Là, on le retrouve. Ouf ! on a eu peur que ses résultats dans les sondages actuels ne lui aient abîmé l’esprit.
C’est bien possible, après tout. Un chef surgissant du chapeau à un moment présidentiel, a toujours été dans la genèse de l’évement majeur qu’est l’élection du président dans le système électoral français.
D’après Macron, la dernière année du quinquennat ne sera pas semée de roses. Il a même prétendu, dans une seconde réflexion, qu’il n’était pas sûr de pouvoir se représenter après ce qu’il va infliger aux Français comme réformes qui vont secouer le cocotier et faire mal, comme la reprise des débats sur les pensions par points et l’âge de la retraite. Et s’il escamote les débats, comme avec tout ce qui dérange les députés en passant par les ordonnances, il pourrait réveiller la colère des Gilets Jaunes et se mettre tout le monde à dos.
Et c’est là qu’on retrouve le raisonnement de Mélenchon qui prévoit en cas de défaite statistiquement possible, que Macron ferait son petit Hollande de ne pas se représenter. Auquel cas, la majorité libérale sortirait un autre cornichon du bocal.
On attend le verdict de la journaliste Natalie Saint-Cricq spécialiste de la mise en croix du président des Insoumis, pour parler sur France Inter de la dernière crucifixion de sa tête de Turc.

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