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Le « patron » de la FGTB !

C’est une triste réalité, mais depuis que le PS s’est acoquiné avec les libéraux à la Région et au Fédéral, « son » syndicat ne défend plus les travailleurs comme jadis, par exemple dans les années 60-61.
Pourquoi j’écris « son » syndicat, alors que la FGTB s’en défend, c’est que tous les dirigeants des Centrales, du Régional au National, sont obligatoirement des membres du parti socialiste et c’est ça qui dérange aujourd’hui.
Ils le sont de plus en plus ouvertement et sans qu’on s’en inquiète, alors que les syndiqués ne sont pas membres du PS pour la plupart et plutôt partisans du PTB.
On va bientôt honorer Marc Goblet, type parfait du militant à double casquette : parti, syndicat. On ne saura jamais s’il était syndicaliste avant d’être du PS ou parachuté du PS pour diriger le syndicat. Toujours est-il qu’on va honorer sa mémoire place Saint-Paul, comme si naturellement la FGTB avait été pour quelque chose dans une fin de carrière au PS ! C’est gênant.
La FGTB a été conçue au départ, il est vrai, par le mouvement socialiste et cette organisation ouvrière faisait partie de l’ancien quintet : parti, mutuelle, union coopérative, syndicat et loge maçonnique pour initiés les chefs. Le syndicat tenait sa partie et s’en distinguait par son dynamisme et ses actions contre l’appareil d’État.
Ces liens se discutèrent dès l’après-guerre, quand les communistes atteignirent près de 15 % dans les élections. Il n’était pas logique que des syndicalistes communistes ne puissent atteindre aux postes de direction de Centrales et doivent se contenter d’être des délégués syndicaux.
On a oublié le conflit de Lambion, président de la Régionale Liège-Huy-Waremme, avec neuf délégués syndicaux au sujet d’une grève votée par le personnel d’une entreprise et cassée par Lambion pour des raisons politiciennes.
Aujourd’hui, le PS, après avoir franchi le Rubicon, est entré définitivement dans la combine libérale. Il y avait déjà un certain temps qu’il avait dénoncé la charte de Quaregnon, bien avant que le syndicat n’ait abandonné la lutte des classes en catimini.
Ce qui fait désordre aujourd’hui, c’est l’emprise d’un parti politique sur la FGTB, un parti rangé derrière la bourgeoisie de gouvernement, entièrement absorbé par la classe moyenne, correspondant à une certaine réussite dans le libéralisme : du professeur retraité à l’employé de première catégorie, complètement adaptés à la société marchande de consommation et prêts d’aborder la deuxième phase de la mondialisation néolibérale, en entente avec le MR, le CD&V, l’Open VLD, Vooruit et même la N-VA dédouanée du séparatisme flamingant par Charles Michel.

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C’est-à-dire un parti politique qui ne défend plus et en aucune manière, les intérêts fondamentaux des membres cotisants de la FGTB !
Escamotée la bataille sur la TVA, cette taxe injuste dénoncée par André Renard, qui pour plus de la moitié des rentrées fiscales remplit les coffres de l’État et qui fait du moindre petit salaire un gros contributeur des deniers publics. Oubliée la lutte pour les Conseils d’entreprise et les Comités de Sécurité et d’Hygiène, dans la part de droit et de responsabilité que les travailleurs devraient avoir dans leurs entreprises. Idem les revendications sur les prépensions, le chômage des travailleurs âgés et la retraite à 60 ans. Oubliée les ignominies des CPAS dont la plupart sont dirigées par de véritables voyous, socialistes et militants… Bref, abandonnée, toute une politique sociale de défense par l’attaque dans les débrayages et les grèves dont les socialistes ne veulent plus entendre parler, puisqu’ils sont devenus copains de l’ordre bourgeois, s’étendant de la Belgique à l’Europe et de l’Europe au monde qu’ils voudraient américanisés !
Il faut être réaliste. La direction socialiste de la FGTB est obsolète et non représentative des ouvriers et des employés cotisants.
J’entends d’ici les cris de protestation des leaders socialistes, alors qu’un syndicat ne devrait être en relation avec les partis qu’au cas par cas et rester libre et indépendant.
On voit les enjeux et on voit où se trouve le clivage entre les aspirations du monde du travail et ses soi-disant porte-parole, tous acquis à la paix bourgeoise qui signifie les bas salaires, les destructions des services publics, la casse des entreprises et avec l’Europe pratiquant le dumping social entre les travailleurs.

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