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L’homme nouveau.

Maslow a découvert que les besoins s'inscrivent dans le cadre d'une hiérarchie. Belle découverte en réalité vieille comme l’humanité. L’homme de Vallon Pont d’Arc avait sans nul doute des tas de besoin bien avant celui de décorer la grotte Chauvet de ses dessins. Cette hiérarchie, mis à part les besoins essentiels (manger, dormir, déféquer), est fort différente d’un sujet à un autre. Il y a aujourd’hui des gens dont la vie sociale, la démocratie et ses élus ne sont nulle part dans la pyramide de Maslow.
Tant et si bien que chacun se fait sa petite pyramide. Comme on peut le voir au Caire et à Louqsor, les pyramides ont des tailles différentes. Nous avons des gens happés par la société de consommation qui placent juste après les besoins élémentaires, le Smartphone, The Sopranos, The West Wing, l’herbe et la petite copine des hamburgers du samedi soir.
Comment la société s’organise, comment les friqués s’arrangent pour nous avoir à tous les coups, comment on retrouve toujours les mêmes au gouvernail, enfin non, cette troisième inconnue faisant doublon avec la deuxième, bref, beaucoup de monde n’intègre pas tous ça dans leur pyramide. Elle suffit à leur environnement, si bien qu’ils ne connaissent rien des grandes pyramides, de ces éternels tourmentés que sont les vrais et les pseudos intellectuels.
Á part ça, ils vivent normalement, ont un métier, une femme et des enfants, parlent parfois deux langues mais sitôt franchie leur pyramide, ils savent à peine que le monde inconnu, qu’ils ne cherchent pas à comprendre, a quand même un rapport évident avec eux-mêmes.
Pourtant toujours d’après Maslows, tous les besoins sont continuellement présents, mais certains se font tellement sentir, qu’ils restent seuls et les autres disparaissent.
Jadis et aujourd’hui, sauf la misère qui rend l’homme incapable de fixer son esprit sur autre chose que son sort malheureux, les gens vaquent et meublent leur pyramide comme ils l’entendent. C’est l’erreur de Maslow de croire à un tronc commun.
Une personne démunie de tout est capable de mettre en péril sa vie pour se nourrir (dans ce cas, on observe que les besoins physiologiques ont plus d'importance que les besoins de sécurité). Autre exemple : le paraître (les besoins d'estime ne se font pas sentir avant que les besoins d'appartenance ne soient relativement satisfaits). En conclusion, lorsqu'un groupe de besoins est satisfait un autre va progressivement prendre la place selon l'ordre hiérarchique : besoins physiologiques – besoins de sécurité – besoins d'appartenance et d'amour – besoins d'estime – besoin d'accomplissement de soi, foutaise psychologique que tout cela !
Pas l’homme nouveau, pas l’homme qui sort des catalogues libéraux, l’homme adapté à la 5 G au néolibéralisme et aux discours de GL Bouchez !

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Lui, c’est son feuilleton , le confort d’une vie sans zigzag et le ronron de la voix apaisante, celle qui dit que tout va bien se passer, qu’on pense pour lui et qu’il a raison de faire confiance au gouvernement actuel, à tous les gouvernements, sauf s’ils n’étaient plus libéraux, suivez mon regard !
L’homme nouveau n’a même plus le sentiment qu’un besoin précédent reste insatisfait pour réagir, puisqu’il n’en a plus. Sauf à de rares exceptions, évidemment, un besoin, par exemple de feuilleton télé, qui n’est pas satisfait à 100 % le met dans une situation critique de manque. Heureusement, à part la panne d’électricité imprévisible et rare, les autorités veillent spécialement à ce que ces besoins vitaux et essentiels à la poursuite de la démocratie restent la priorité, bien avant la garde de nuit du service des urgences d’un hôpital.
L'insatisfaction répétée ou à long terme est pathologique. Heureusement que l’homme nouveau n’est pas capricieux et que son esprit ne bat pas la campagne. Tous les pouvoirs se sont bien arrangés pour se mettre d’accord sur le sujet, l’homme nouveau est facile à conduire.
Certaines personnes résistent mieux que d'autres à l'insécurité, à la solitude ou au manque de reconnaissance. C’est la partie fragile de la population, une sorte de Giletjaunisme attardé qui fait des mécontents avec des pyramides invraisemblablement compliquée propre a découragé toute pensée unique qui se respecte.
Cette société ne représente-t-elle pas en elle-même un idéal de consommation et une allocation rationnelle des moyens financiers de la famille ?
La recette en est simple Bouchez se tue à ne la pas dire de peur qu’un autre tonitruant ne prenne sa place. Satisfaire un besoin inférieur avec le besoin supérieur est fondamental. L’exemple le plus motivant n’est-il pas de s’essuyer le derrière, avec les mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand, quand, à la feuillée, on s’aperçoit qu’on manque de papier toilette ?

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