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Néolibéralisme et démocratie.

Les temps n’ont jamais été aussi controversés. Cependant aucun mouvement du type de celui des Gilets Jaunes n’a plus jamais eu lieu. Bien sûr, la pandémie est passée par là, mais le ressentiment et l’injustice sont toujours aussi forts. Il devrait au moins encore subsister quelque chose. Au lieu de quoi, la police, surtout en France, après avoir tapé à bras raccourci sur les Gilets Jaunes, fait un meeting devant l’Assemblée Nationale et les médias ne tarissent pas d’éloges devant le mort de trop, d’un flic tué de sang-froid par un dealer.
C’est oublier les centaines de morts par an dans les usines et les chantiers. Non pas que la mort d’un flic ne compte pas, mais enfin, cela fait partie des risques du métier, comme de monter sur un échafaudage pour remplacer les tuiles d’un toit. .
On pourrait trouver une raison au désert social actuel.
En ralliant une partie des populations autour de valeurs identitaires, les libéraux empêchent la constitution de coalitions sociales porteuses d'intérêts sociaux-économiques convergents. La saturation du débat politique fait en sorte que l'affrontement culturel se substitue à la lutte des classes et que les questions socio-économiques soient évacuées de la délibération publique.
La lutte contre la fascisation du débat public consiste donc avant tout à replacer les questions économiques et sociales au cœur du conflit politique.
De cette incompréhension entre la question sociale et la question identitaire pourrait naître une guerre civile !
Hobbes y voyait une « guerre de chacun contre chacun ».
La guerre civile néolibérale serait le produit des rapports de pouvoir et de l’exercice du gouvernement, dans une démocratie qui ne remplace ses élites que par elles-mêmes sans que l’électeur puisse intervenir.
La guerre civile n’est plus entre deux factions de la population, mais entre une population qui s’insurge contre un gouvernement néolibéral, dont la police veut neutraliser ceux qu’ils considèrent comme ses ennemis. La militarisation croissante des appareils répressifs et des méthodes de répression intérieure des mouvements sociaux s’y prêtent.
En fait, le néolibéralisme s’oppose d’abord et avant tout au peuple.
Le néolibéralisme doctrinal est une réaction de profonde méfiance du peuple, comme à toute forme de démocratie illimitée.
Le MR est un parti libéral faut-il le rappeler, comme le PS. L’ordre de libre-concurrence requiert l’existence et le fonctionnement du marché. Cela n’est possible qu’à la condition d’une neutralisation radicale du pouvoir des « masses », suivant un véritable lieu-commun des conservateurs, désignées incultes, avides et incapables par conséquent de se gouverner elles-mêmes.

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L’opposition néolibérale à toute forme de souveraineté populaire s’est tout de suite intéressée à une réflexion sur les moyens de gagner l’adhésion des foules de façon à retourner le peuple contre lui-même. La caractéristique des masses aux yeux des néolibéraux, est d’être incapable de penser par elles-mêmes. Tout le travail des partis comme le MR et le PS est de les diriger de façon à neutraliser ou à désactiver le danger démocratique.
L’idée que le monde actuel serait caractérisé par le désengagement de l’État et uniquement dominé par le marché mondial et le poids des multinationales est contredite par toutes les propositions intellectuelles des néolibéraux comme par l’intervention massive et permanente des Etats-nations dans les sociétés contemporaines.
L’assertion selon laquelle un commerce libre amène les sociétés tyranniques à devenir des démocraties, argumentée par Smith est complètement fausse. Nous avons sous nos yeux la Chine populaire, avec sa direction communiste impliquée dans le commerce mondial à l’extérieur mais aussi à l’intérieur de ses frontières.
La crise Covid a définitivement enterré le néolibéralisme sauf dans la tête de ceux qui l’ont mis en pratique. C’est de ce conflit entre une minorité influente et protégée par la police et le peuple victime de cette politique, qu’une guerre civile pourrait éclater.
L’interventionnisme néolibéral consiste à façonner la société et ses institutions pour l’adapter au marché.
L’État n’est plus un outil démocratique pour la société, mais un souverain qui façonne une société de concurrence pour le marché. De ce constat, il résulte que la société américaine est aussi peu démocrate que le pouvoir en Chine.

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