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Tous des Brexiters ?

La question que pose l’Europe est grave. L’électeur a-t-il encore le choix entre l’économie libérale et une autre économie adaptée aux nouvelles donnes : climat, exploitation des sols et démographie ?
Le sauvetage économique de la Grèce avait permis de mesurer le niveau de violence et de négation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes dont est capable l’UE. Le Brexit, et les convulsions qui l’accompagnent, l’ont reposé récemment.
L’UE de Charles Michel a plutôt confirmé ce vers quoi on allait depuis Jacques Delors : une austérité de l’ultralibéralisme et le refus de démocratie, déniant aux électeurs le droit de trancher.
La Commission européenne enfonce les économies nationales dans la dépression, paupérise les populations et va jusqu’à organiser un pillage caractérisé, avec les programmes de privatisation par des mises en concurrence obligatoire, comme la poste, les chemins de fer les hôpitaux, sans tenir compte de l’avis des électeurs et des personnels concernés.
Ce projet fou tient l’humain pour pas grand-chose : abaisser encore et toujours le “coût du travail”, organiser le dumping social et fiscal entre Etats membres pour le plus grand profit des entreprises multinationales, et assurer le remboursement des dettes aux banques, au détriment des besoins des économies nationales.
Charles Michel le déclare à qui veut l’entendre, la seule “vision” projetée par l’UE est celle de la doxa libérale. Elle se résume en la croyance que la libéralisation absolue des échanges, le primat de la “concurrence libre et non faussée” et la mise à bas de toute contrainte sociale, écologique ou réglementaire, conduit forcément à la croissance et au bien-être. C’est une erreur monstrueuse que ne cesse d’entretenir par toute sa force de propagande un quarteron d’économistes à la solde de l’appareil politique.
C’est un déni de démocratie, un abus de confiance des autorités européennes. Elles embrouillent leur politique par un flou délibéré. La dimension démocratique est absente de la construction européenne. C’est vrai au quotidien, avec une Commission non élue, un Parlement dépourvu de l’initiative législative et sans contrôle effectif sur l’exécutif, une Cour de Justice de l’UE qui s’arroge le pouvoir de “dire le droit” européen, et une délégation massive de pouvoirs à des entités bureaucratiques hors du champ politique et irresponsables devant les peuples. Par exemple, la Banque Centrale européenne ne dépend de personne, en-dehors de la finance internationale. Charles Michel doit son poste à un compromis entre madame Merkel et le président Macron. La chancelière place une Allemande à la tête de la Commission et Makron, un francophone, supposé favorable à la France, à la tête du Parlement européen. Où est la démocratie là-dedans ?

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Jean-Claude Juncker l’avait dit avant son départ : “Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les Traités européens”.
C’est bien dommage ! Les quelques rares référendums disent ce que pensent les peuples. En 2005, 55% des citoyens français rejetèrent le projet de Traité Constitutionnel Européen poussé par Valéry Giscard d’Estaing. En 2008 Nicolas Sarkozy l’imposait en France sous la forme du Traité de Lisbonne, et en 2012 François Hollande parachevait le processus en ratifiant les décrets d’application.
Le PS en Belgique, comme les autres formations libérales des 27, est scotché dans la croyance que l’Union Européenne reste le seul cadre possible.
L’Union Européenne n’est pas réformable. Il n’existe pas d’autre solution que sa dissolution. Refonder l’Europe signifierait la sortie des Traités qui nous lient et nous met sous la tutelle de la puissance économique américaine. Le néolibéralisme autoritaire met en concurrence les travailleurs. C’est la descente asurée vers les bas salaires et la misère du monde du travail.

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