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Sébastien Pirlot, du PS au MR.

Le cas de Sébastien Pirlot, bourgmestre de Chiny, ancien journaliste et ancien député PS, qui rejoint les rangs du MR, est, somme toute, banal dans son exemplarité. Ce n’est pas la première fois qu’un personnage politique mécontent, de la façon dont son parti le traite, quitte sa formation pour frapper à la porte du parti à côté. En général, il le fait pour deux raisons, il est mécontent de la place qu’on lui propose dans les responsabilités publiques ou il trouve que ses indemnités et autres bénéfices personnels sont insuffisants par rapport à l’importance qu’il attribue à sa personne.
Dans aucun cas, il n’est question d’éthique ou de divergence dans la politique suivie par les responsables du parti. Il ne s’agit que d’opportunité et d’intérêt personnel. Et pour cause, les partis de pouvoirs n’ont qu’une seule ligne de conduite concernant le social et l’économique dictée par l’Union Européenne.
Il reste deux conclusions au bout du compte qu’on oublie le plus souvent.
La première est l’extrême similitude entre le PS et le MR. C’est quasiment aujourd’hui bonnet blanc et blanc bonnet. Ces deux formations chassent la clientèle du centre, sur les mêmes terres. Le MR en espérant que ses électeurs centristes ne ressentent pas trop la crise et ne se retrouvent pas perdants du système et le PS en poursuivant le rêve que les Trente glorieuses, qui leur a fait abandonner la cause ouvrière, se reproduisent !
L’ancien député PS a-t-il jamais considéré les fondamentales attaches ouvrières de son parti comme primordiales et oubliées depuis ? Assurément non, pour tomber dans les bras d’un Georges-Louis Bouchez, il faut n’avoir jamais milité en faveur des pauvres, mais au contraire, considérer que le capitalisme a besoin d’ignorer le social pour ne s’intéresser qu’aux riches, selon la définition du premier de cordée qui montre la voie et sauve le monde par son audace et sa créativité.
La seconde est la principale raison du degré d’abaissement et d’ignorance où se trouvent aujourd’hui les partis de pouvoir. Ils ont le réflexe égoïste devant les nuisances que sont devenus le néolibéralisme et l’Europe dans leur tandem. S’ils veulent encore vivre un temps sur des privilèges de classe et de salaires, ils ne peuvent pas abandonner le néolibéralisme, malgré l’évidence de son échec.
Pirlot est un inconscient et Georges-Louis Bouchez un pousse-au-crime. Ils sont l’un et l’autre à côté de la plaque et fort détachés, voire complètement largués de l’explosive situation d’une démocratie confisquée, d’une Europe intransigeante et d’un capitalisme qui joue son va-tout. Comment ne voient-ils pas qu’ils tournent le dos à une majorité dite silencieuse ?
Est-ce encore possible de soutenir aujourd’hui l’américanisation à marche forcée de l’Europe après la crise de l’épidémie et la crise économique qui s’installe, avec comme conséquence une austérité accrue pour rembourser les dettes ?
C’est la politique commune du PS et du MR et donc de Pirlot et de Bouchez, quoiqu’ils s’en défendent.

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Le reste, c’est du théâtre. Nos gaillards sont sur les planches d’une comédie qu’ils nous jouent, dans un théâtre dont nous sommes les spectateurs pas dupes du tout et qui ne rient plus aux bons mots et aux situations drôles.
Ce spectacle a eu lieu en province du Luxembourg, avec les deux titulaires des rôles, le récipiendaire et l’hôte d’accueil.
Le thème de la pièce n’est qu’en filigrane bien entendu. L’action se passe dans une arrière-salle de cabaret où des socialistes avinés débattent sur le voile et la neutralité, en porte-à-faux avec les convictions laïques de Pirlot, à la suite de quoi est révélé le positionnement de plus en plus à gauche du PS sur le plan socio-économique pour freiner la progression du PTB. Là Pirlot n’en peut plus. Être à gauche, même à la manière du PS lui est devenu insupportable.
À la fin de la pièce tout s’explique. Pirlot est encore un de ces journalistes professionnels qui préfère aller à la soupe régulière d’indemnités bien grasses, perçues pour une fonction publique élective, plutôt que se taper les conneries d’un patron de presse toujours d’extrême droite et borné, à 1.750 euros par mois.
Le rideau tombe, alors qu’en coulisse, les comédiens reçoivent leur cachet.

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