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Quand le PS belge se hollandise.

Les partis de la pensée unique pro américaine et secondairement européenne, qui faisaient la structure éternelle de la belgitude libérale peuvent se faire des cheveux blancs. Le Grand Baromètre IPSOS-RTL-Le Soir-HLN-VTM fait deux grandes victimes : le PS et l’Open VLD, soit le parti francophone au plus grand nombre de sièges et le parti flamand du Premier ministre, l’axe de la Vivaldi.
La question majeure qui taraude les seigneurs PS des urnes devient : qu’adviendra-t-il de nous aux prochaines élections si nous allons jusqu’au bout de la Vivaldi ? Les quatre saisons risquent de finir en pizza quatre fromages, pour que nous moisissions ensemble, PS et Open VLD !
Le PTB-PVDA talonnent désormais le PS. Le MR tire son épingle du jeu, quoique on imagine que son président, le coopté Bouchez, commette d’ici les législatives, quelques balourdises tirées de son hybris, qui feraient tomber de haut ses coreligionnaires en amour d’Amérique.
Ce sondage ne rend pas plus stable la construction Vivaldi, dans laquelle le PS est dominant. Beaucoup se posent la question rue de la Loi : les socialistes chercheront-ils à marquer au fer « rouge » le gouvernement De Croo I ? Le secrétaire d’État à la Relance Thomas Dermine (PS) réclame déjà 1,2 milliard pour un fonds d’aide aux inondations en Wallonie, dont la moitié devrait provenir du tiroir-caisse fédéral.
Di Rupo et Magnette ont la mouillette. Ils se hollandifient et avec eux les statues des Commandeurs du parti, surtout le bourgmestre de Liège, suite à la pagaille monstre avec le chantier du tram. On savait la lenteur de la réflexion belge à l’opposé de la vivacité française, mais quand ça vient, ça ne s’arrête plus. Joachim Coens, le président de CD&V, qui a vu son parti crucifié par la N-VA, ricane doucement face à l’embarras du Montois « Je suis étonné de l’influence des sondages sur l’humeur et la confiance au sein d’un parti et sur le comportement de certains autres acteurs ».
On peut se moquer tant qu’on veut des sondages, mais on ne sait pas pourquoi, ils sont souvent plus près de la réalité qu’en France. Malgré les marges d’erreur, ils donnent des ailes en cas de bons résultats, mais ils incitent aussi à vouloir prendre des initiatives pour remonter la pente, en cas de mauvais.
Et les mauvais, il en pleut au PS.
Le politologue RTL-compatible, Pascal Delwit, très libéral et très conservateur, sait combien le PS est indispensable pour jouer les cocus magnifiques dans le jeu de rôle de la Belgique officielle. Il doit méditer quelque part un plan pour aider ses faux ennemis à remettre d’aplomb les équilibres compatibles avec la droite et la monarchie. Quitte même à faire de Karine Lallieux la nouvelle pétroleuse du parti, Laurette Onkelinx, la précédente, ayant rejoint le bourgeoisisme bruxellois nourricier.
Les socialistes francophones sont groggy debout à 21,4 % en Wallonie, le dernier sondage des élections précédentes affichait encore, 26,1 %. Le PTB est à 18,7 % !

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Les derniers coups de gueule de Georges-Louis Bouchez à propos du PS… ont fait gagner des voix à Raoul Hedebouw. Le président du MR, inconscient, après avoir oublié que son parti fait partie de la majorité, veut sauver les bourgeois de la bête socialiste. Bouchez ne se rend pas compte qu’il boxe dans le vide, puisque le PS est par terre. Ce type tape sur une ombre, celle de ses alliés, au profit de ses ennemis.
C’est pathétique comme le clientélisme qui a éparpillé ses passe-droits et ses bontés pour ensemencer le PS, n’a finalement produit que agents des bien placés qui se mettent prudemment à l’écart, cherchant à savoir combien de temps il faudra au PTB pour monter au gouvernement.
Le sondage révèle enfin ce que tout le monde savait au départ. La construction de ce gouvernement, malgré des mois de tergiversations, d’essais de préformateurs a été une belle erreur de construction.
Du côté socialiste, on cherche à relativiser le sondage. On croit que la grogne suite aux inondations au cours desquelles Elio Di Rupo n’a fait qu’un strict minimum (quelques visites en chandail et basket, tout à fait décontracté, comme un visiteur des ruines d’Angkor) n’a pas donné une bonne image du parti.
En voilà encore un qui aura fait une législature de trop !

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