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Une démocratie, le Liban ?

Après la déculottée en Afghanistan, on jette un regard affolé ailleurs. La démocratie est un leurre aussi au Liban ! Quoique tout reste en politique comme avant l’explosion au port de Beyrouth. Mais, on sait bien comme vont les choses. Tout le monde croit qu’on y est encore, les gouvernements et notamment le gouvernement français assurent que la démocratie est sur le point de gagner et puis on s’aperçoit que les journaux ont raconté des craques et que Macron est comme Hollande l’a dépeint, un fichu branleur sans aucune conviction qui suit les courants et s’adapte aux circonstances.
Au Liban, comme en Belgique, être au pouvoir est une affaire de pognon, une question de vie ou de mort. La crise économique a représenté une aubaine électorale pour la classe au pouvoir. Elle achète les voix au rabais. En 2018, il fallait dépenser des millions de dollars pour les allégeances. Aujourd'hui, les partis maintiennent une clientèle électorale en offrant des cartons alimentaires, en vaccinant les partisans, etc.
Ce n’est pas encore Kaboul avant la fuite éperdue, mais ça y ressemble. On bourre les valises de dollars prêtes au départ, la livre libanaise valant moins que le rouleau de papier-cul qui pend dans les WC de Carlos Ghosn.
Même le Hezbollah (le Vlaams Belang à barbe et kalachnikov) a ouvert son supermarché, avec des produits subventionnés et cartes de crédit au nom d’Allah, à destination des partisans chiites. L’ennemi juré d’en face, les Forces libanaises, ancienne milice chrétienne d’Hariri, ouvraient des cliniques Cedars Medical Association. Le Parti aouniste organise des distributions de masques et de produits désinfectants. Les élites de cette démocratie sont tellement corrompues qu’elles n’imaginent pas survivre sans corrompre aussi le peuple !

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C’est à se demander à Bruxelles, si les choses tournaient mal pour le MR et donc pour GLB son président, ce dernier n’irait pas jusqu’à faire son petit élu beyrouthin en distribuant des billets de cinquante euros dans les boîtes à lettre, avec sa carte de visite épinglée !
Quand on y pense, ce serait un peu nous restituer ce que cette classe sociale se paie en rémunération grandiose !
Au Liban, la démocratie tomberait en poussière sans le clientélisme, puisque les chefs de parti ont été incapables de résoudre les crises politique et économique. Ils jouent sur la peur de l'autre, en se présentant comme ceux qui défendent la communauté face à un ennemi de l'extérieur. En attendant, ils ne voient pas celui de l’intérieur, le Hezbollah qui est un État dans l’État !
La peur va rester sur Beyrouth jusqu’en avril 2022, car paraît-il, on est encore en démocratie et c’est la date des prochaines élections. La pression va monter, en faisant gaffe de ne pas énerver les chiites, tout en muscles et sourates. Mais les corrupteurs sont un peu serrés. L’Iran et l’Arabie saoudite les fournisseurs en armes et dollars, sont près de leurs sous, ces temps-ci.
Malgré l’explosion du port et les nombreuses fautes graves des dirigeants, l'impunité a été préservée. L'État de droit n’existe pas, comme dans beaucoup d’autres démocraties dans lesquelles le droit n’est pas pour tout le monde. Si la Belgique avait été au point de déliquescence du Liban dans sa démocratie, peut-être bien qu’Armand De Decker eût été encore en vie, honoré et fêté !
Nous n’en sommes pas encore là. C’est une question de dix ans tout au plus !
Le Hezbollah survit plus que jamais en soufflant sur les braises du fameux complot tantôt sioniste, tantôt américain»), les aounistes agitent le spectre de la guerre civile et de l'effacement maronite, depuis que l’explosion a surtout endommagé les quartiers chrétiens de Beyrouth.
Ballottés d’un camp à l’autre, les pauvres tentent de survivre comme partout ailleurs en s’accrochant à un système corrompu et à bout de course, en vivant d’expédients. Les Autorités ignorent le salaire minimum.

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