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Satan dénoncé.

On reste sans voix devant le dernier rapport sur la pédophilie mettant en cause des prêtres catholiques. Les pédophiles récidivistes qui officiaient dans des paroisses, sans « officiellement » attirer l’attention des autorités religieuses et des parents de leur petites victimes, en dit long sur l’hypocrisie qui régna durant des siècles, dans les évêchés français, auxquels nous pouvons associer les nôtres.
On peut parler d’omerta entre trois autorités, celle de l’église, celle du prêtre et celle des parents.
Les « non-dit » ont toujours relié les bourgeois entre eux. Les premiers, bien avant les Rose-croix, sous couvert de la foi, aidèrent à mettre à bas l’Ancien Régime, dès la Régence.
Ils le firent en voyant la manière « indécente » dont se comportaient les nobles licencieux touchés par le libre arbitre et l’encyclopédie, sans faire le rapprochement une seule seconde des manières dépravées des curés de paroisse, déjà pris par les guignons de la chair, comme l’écrivit Rabelais bien avant les libertins, et pour sauver l’honneur desquels ces bourgeois calottaient leur progéniture, quand celle-ci se risquait à faire des confidences, qu’ils ne voulaient pas entendre.
En Wallonie des dizaines de légendes ont couru et courent encore de prêtres quasi ouvertement pédophiles et que les évêchés déplacent de loin en loin, pour diluer le scandale sur une grande échelle !
Ces rumeurs étaient de « seconde main », les bruits rapportés par des domestiques, les confidences parfois maladroites chez le légumier du coin, souvent involontaires, des dames de la bourgeoisie à propos de leurs mouflets abusés. Jamais, on ne vit aucune de ces grandes âmes qui payaient deux sous de l’heure un ouvrier, déclamer ouvertement contre leurs prêtres, préférant traiter le peuple de racaille sans mœurs.
C’est aujourd’hui tout à l’honneur des autorités de l’église de dénoncer les errances d’un contingent de prêtres indignes, mais qui laisse supposer, qu’il en était ainsi depuis la nuit des temps. Sans doute depuis qu’une bulle papale, en 1123, mit fin à la paillardise des tonsurés, avec la défense de prendre femme. Réduit à la séduction de proximité, il devenait évident que la jeunesse dont le prêtre avait mission de former et d’instruire, allait devenir un objet de plaisir.
Les rares mises en accusation l’étaient surtout pour blasphèmes et offense à Dieu, ce qui laisserait supposer que l’offense à Dieu fut en partie celle des petites victimes.
On sait par l’expérience de la démocratie que les pouvoirs qui échappent au contrôle des citoyens peuvent déraper. On le voit en politique, comme les emplois de dirigeants se sont multipliés à l’infini dès lors qu’ils supposaient l’accompagnement d’une rente. Les religions moins touchées par l’argent devaient compenser par d’autres abus.

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La mode actuelle commande l’Européen à se couvrir de terre et à présenter ses excuses. Le pot-aux-roses était l’occasion au pape de faire son mea culpa, sacrifiant ainsi à la Woke attitude.
Sauf qu’ici, certains officiants sont toujours en activité, alors que le Woke actuel revendique de prendre à son compte la punition des crimes de Léopold II, de Napoléon, etc. !
Que va faire le pape du troupeau de brebis égarées ? Est-ce que l’omerta reprendra le dessus, quand la vogue Woke sera une mode dépassée ?
Béatrice Delvaux, Editorialiste en chef au journal Le Soir, a traité du même sujet. « Ce n’est pas le procès des prêtres que fait le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise en France, c’est celui de l’Eglise catholique. L’énoncé des chiffres des victimes d’actes pédophiles commis par un prêtre, un diacre ou un religieux est infamant : 216.000 personnes, ou 330.000 si l’on ajoute les faits commis par les non-prêtres ou religieux liés à l’Eglise. Mais la partie la plus noire du rapport « Sauvé » est sa dénonciation d’un « phénomène systémique ». Les membres de la Commission émettent une comparaison destructrice pour une institution protectrice des plus faibles : l’Eglise catholique serait en France, hormis les cercles familiaux et amicaux, le milieu où la prévalence des violences sexuelles est la plus élevée. Et d’ajouter : « L’institution ecclésiale n’a clairement pas su prévenir ces violences, ni simplement les voir, et encore moins les traiter avec la détermination et la justesse requises. »
Les prêtres pédophiles que désignent madame Delvaux sont, selon elles, limités à une sorte de kyste dans les communautés religieuses, qu’une courageuse église tente d’extraire. L’éditorialiste en chef ne veut pas voir la responsabilité de la bourgeoisie qui savait et s’est tue. À l’avenir, la bourgeoisie en couvrira bien d’autres. C’est dans sa nature, à la fois moralisatrice et profondément perverse, que madame Delvaux s’empresse d’ignorer…

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