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Attaques ad hominem.

Certains sujets ne peuvent plus être abordés sans soulever une franche animosité entre de simples citoyens pourtant habitués à débattre.
Ne plus discuter ne résout rien, au contraire. Ainsi s’éloigne un possible consensus minimum.

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C’est difficile de trouver le moindre analogon entre les positions d’un Jack Lang et celles d’un Richard3 sur la question de l’immigration. Pourtant le Français, comme Richard3, se dit de gauche. Peut-être avant d’ouvrir un débat sur les sujets qui fâchent, un prolégomène sur « qu’est-ce qu’être de gauche ? » serait nécessaire.
Sans illusion aucune, abordons quand même un sujet qui fâche.
Explosif entre tous, l’immigration des populations du Sud (Afrique, Maghreb, Moyen-Orient) vers le Nord, c’est-à-dire l’Europe, voit deux camps s’affronter, un qui estime que c’est une transhumance redoutable et l’autre une obligation d’hospitalité. Un abîme les sépare. Face à face, les gens s’invectivent d’un bord à l’autre.
Est-il encore possible d’établir un constat réaliste, en-dehors d’un parti-pris complotiste, wooke, socialo-libéral ou islamo-gauchiste ?
Deux mille migrants du Proche-Orient aux frontières de la Biélorussie suscitent l’effroi chez les dirigeants européens. Minsk utilise cette crise pour faire pression sur l’Union. Un scénario identique à celui de 2016, quand des réfugiés sur la rive européenne de la Méditerranée, servaient de monnaie d’échange entre Bruxelles et Ankara.
Dans l’urgence, c’est la question du droit d’asile remis en question.
Que fait l’Europe ? Elle a annoncé la création d’un corps de police de surveillance des frontières extérieures du continent. Une fuite en avant sécuritaire qui laisse tout le monde dans le doute.
Cette affaire de 2000 migrants est peu de chose comparable à ce qui se passe plus au Sud, c’est tout juste un point de fixation d’une possible catastrophe qui pourrait aller jusqu’à la désarticulation de l’Europe des 27.
Près de deux millions de demandes d’asile actuellement en Europe, des dizaines de bateaux chaque jour sur les plages grecques ou maltaises ; des noyades par centaines en Méditerranée ; des pays qui envoient l’armée pour surveiller leurs frontières… Depuis 2015 ce scénario se répète chaque année. 2021 ne sera pas l’année record, si l’on considère les mouvements de masses, 2022 va se révéler terrible ! Entre les mois d’août et octobre derniers, l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie ont rétabli des contrôles à leurs frontières.
Les accords de Schengen, qui organisent la libre circulation des personnes entre les Etats signataires, étaient une folie libérale pour le transit des travailleurs européens. C’est une des causes de la tuerie actuelle. « L’absence de frontières nationales représente une folie criminelle » disent aujourd’hui ceux qui pensaient qu’une telle ouverture n’était bonne qu’à faire pression sur les salaires !
Les dirigeants politiques ont trouvé leurs boucs émissaires, comme toujours, pour se mettre à l’abri des critiques du corps électoral. Les responsables sont les passeurs et les entreprises personnelles ou philanthropiques regroupant quelques personnes qui aident matériellement les réfugiés clandestins.
Les frontières européennes ne sont pas fermées à l’immigration. En 2013, par exemple, les vingt-huit Etats membres de l’Union ont accueilli légalement plus de 1,5 million d’étrangers hors UE. Huit ans plus tard, à ce rythme faites le compte !
Le Proche-Orient et l’Afrique ont sombré dans des guerres civiles qui ont jeté sur les routes des millions de personnes. Dans l’impossibilité d’obtenir un visa, nombre d’entre elles franchissent illégalement les frontières européennes.
Frontex, l’agence chargée de surveiller les frontières extérieures est un épouvantail qui n’effraie pas le flux migratoire à l’assaut du Nord. La transhumance est trop forte. Une criminalisation croissante des réseaux de trafic de migrants, se confond aujourd’hui avec le trafic de drogue.
Comment trancher entre les Européens qui croient encore à l’apport bénéfique des masses fuyant les guerres, et ceux qui présentent les réfugiés comme des profiteurs de l’aide sociale menaçant l’identité nationale, voleurs d’emplois, extrémistes religieux, voire terroristes en puissance ?
Des ghettos se forment dans les banlieues avec des règles créant de petites communautés ne reconnaissant pas le droit de l’État à imposer ses lois. Ce qui est visible, c’est la menace d’une guerre civile entre ces communautés et les citoyens de souche.
Cette dernière alternative vaut bien qu’on cesse de s’invectiver et qu’on y réfléchisse !

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