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Ils criminalisent l’ONEM !

On dit le public sans mémoire. Les personnages de l’opéra bouffe du gouvernement n’en sont pas mécontents. Ils peuvent retrouver la popularité perdue quelques années auparavant, après avoir défrayé la chronique judiciaire ou être l’auteur de lois impopulaires.
Il y a même des ministres qui cumulent justice et lois, revenus en force, par la magie d’un coup de com d’un président de parti
Frank Vandenbroucke est de ceux-là.
C’est ce personnage balzacien qui fit brûler – dit-il – des brassées de billets de banque qui se trouvaient sans explication plausible dans les coffres du SP, lors de l’affaire Agusta. Il dut démissionner pour le coup, sans autre sanction. Ministre régional flamand de l’Emploi, Frank Vandenbroucke est aussi le père, tristement célèbre, du plan initial de chasse aux chômeurs. Il souhaitait, fier de lui, l’appliquer à tous les chômeurs, les plus de 50 ans compris. On lui doit la transmission aux Régions de l’essentiel des outils de l’activation, dont se délecte Georges-Louis Bouchez. Vandenbroucke est actuellement le populaire ministre de la santé.
Ce petit meurtre entre amis socialistes s’était perpétré au début des années 2000, Frank Vandenbroucke formait avec les Johan Vande Lanotte, Patrick Janssens et Steve Stevaert, un quatuor qui donna au "socialistische partij" (SP) un ton et une dimension dont Di Rupo se montra jaloux lorsque, premier ministre, il permit à son successeur, Charles Michel, de poursuivre son œuvre dans la restriction des droits au chômage des jeunes chômeurs, en mâchant le travail par une loi.
La dernière complainte de GL Bouchez sur les chômeurs qui gagnent trop et les paresseux qui restent chez eux devant leur écran plat, cadeau de l’État, plutôt que chercher un emploi, s’appuie sur les lois imaginées par des socialistes bien d’accord avec le boutiquier libéral.
Le but des mesures de contrôle que GLB veut ajouter aux anciennes de ses amis du PS, est bien de forcer les chômeurs à accepter tout type d’emploi, même si celui-ci est à durée très déterminée. Les agences intérimaires ont bondi sur l’occasion et rédigent aujourd’hui des contrats journaliers ! Elles téléphonent parfois le jour même et le demandeur d’emploi est obligé d’accepter sous peine qu’aucune offre ne lui soit plus proposée. De plus en plus d’employeurs demandent aux agences de réaliser les engagements et le contrat intérimaire sert de période d’essai. C’est maintenant une pratique devenue courante dans plusieurs secteurs, notamment dans celui des grands magasins. Il n’est pas rare de rencontrer des personnes qui travaillent depuis un an ou plus pour la même société en contrat intérimaire. Cela permet à l’employeur d’utiliser les travailleurs comme il en a envie. Certaines semaines, ceux-ci ne seront utilisés qu’une seule journée tandis qu’une autre semaine, si le besoin s’en fait sentir pour le patron, les travailleurs presteront beaucoup plus.
Pour lors, les employeurs ont une épée de Damoclès, qu’ils brandissent au-dessus de la tête de leurs victimes. Ils n’ont qu’à dénoncer leur manque d’appétence pour le travail, leur arrivée tardive ou leur absence injustifiée à l’ONEM qui convoque, joue les pères fouettards au nom de l’entreprise et sanctionne !

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Ces personnages politiques qui nous gouvernent ont dénaturé un service public, l’ONEM, qui favorise les intérêts privés et précarise les conditions de vie et de travail des plus pauvres de nos concitoyens. On voit où Bouchez veut en venir : imposer un marché de l’emploi de plus en plus précaire, afin de diminuer au maximum le coût des salaires et d’augmenter la flexibilité du travailleur. Sous la double pression d’une partie de l’opinion et celle exercée par l’ONEM, le président du MR voudrait pousser les demandeurs d’emploi à penser qu’ils n’ont plus d’autres choix.
La dernière mouture sortie de l’imagination répressive des gouvernements PS-MR, le plan d’accompagnement, est une infamie supplémentaire infantilisant le chômeur, pour mieux sanctionner et culpabiliser. Le ruffian au service des bourgeois, Bouchez, a sauté sur l’occasion.
Georges-Louis est un cas contenu en psychiatrie dans les troubles compulsionnels. Ces propos sont de la provocation. C’est un ramassis populiste basé sur des préjugés. Le chiffre de 200.000 chômeurs wallons, cible préférée du libéral n'a pas beaucoup de sens. Dans l'ensemble, il y a moins de postes à pourvoir qu'il y a de demandeurs d'emploi.
Mais, il a pour lui la mauvaise foi, les rumeurs qui feraient du chômeur un assisté de luxe, alors que la moyenne des allocations perçues est très en dessous du minimum de pauvreté.
À suivre le même raisonnement, Bouchez serait, cependant, un assisté d’État percevant une allocation très élevée de sénateur coopté, pour un travail qu’il ne fait pas.
Ce type, c’est notre Pénélope Fillon, avec l’avantage qu’en Belgique, l’indélicatesse des personnes d’influence est honorée et non pas dénoncée ! Les bourgeois l’adorent, jusqu’à ses victimes. C’est un peu con, que voulez-vous, on est comme ça en ce pays, ballot et bon enfant.

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