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Le MR en guerre contre le MR !

François De Smet de Défi (ancien FDF) a son idée sur la droitisation du MR « ce n'est pas Georges-Louis Bouchez qui droitise le MR. C'est la droitisation du parti qui conduit à des phénomènes comme Georges-Louis Bouchez".
Il n’a pas tort, à considérer l’action de Charles Michel, dans son équipée avec Bart De Wever, partenaire majeur dans un gouvernement, Bruxello-Flamand, comme un changement fondamental de la politique belge depuis cinquante ans. Le pays médusé par ce fameux coup de barre à droite, s’était tout de suite repris. Les gens sont à la fois abasourdis par la société de consommation et le feuilleté du système libéral. La famille Michel à la pointe de la défense du plafond de verre, fut la première à l’attaquer au pic à glace. C’était inouï. Depuis, La Belgique est le bosquet de Mesrine. On tourne autour. Tout le monde réclame des policiers et des juges. Personne n’a envie d’y aller voir.
Même la trahison ultime de Bart n’a impressionné personne. Cela était écrit depuis le départ. Charles avait atteint son objectif. Il avait été premier ministre.
À quelques brontosaures près, tous les grands anciens du MR ont gagné leur popularité par le passé dans la tournée des marchés et la diffusion de leur grand amour pour les petits commerces. Borsus s’est fait une réputation en allant discuter le bout de gras chez les détaillants à Marche. Christine Defraigne bat le rappel dans le folklore, date de son meeting unique annuel, le 15 Aout, lieu Outremeuse. Ducarme promène sa nature animale dans les fermes et les laiteries. Juste que depuis son mariage, il fait grasse matinée. Crucke bossait dans l’assurance et le petit employé ambitieux, le voilà en attente de son os à ronger dans la haute magistrature.
Ce n’est pas si anodin que cela, les dérapages de Georges-Louis Bouchez à propos de la carrière de Ducarme, le quota de femmes à la Région, etc. Le concurrent malheureux à la présidence du MR est avec Borsus, le chef de file des modérés. Crucke a été la première victime du dégommage au sein du parti. Ce ne sera pas la dernière.
À Liège, la première échevine, Christine Defraigne, est dans le collimateur. Mais, c’est un gros poisson, loin de Bruxelles et Bouchez marche sur des œufs, à Liège. C’est avant tout un montois. Au MR comme au PS, il n’y en a plus que pour le Hainaut.

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C’est du tir au clays. Les assiettes en terre de pipe volent dans l’espace. La terre, la première à s’éparpiller façon puzzle au pied du tireur, est celle de Crucke.
Un gros atout pour Georges-Louis, Didier Reynders, l’ennemi de toujours des Michel est commissaire européen et il l’est à cause du coup de pouce de Charles. C’est dire la génuflexion en public qu’il a dû faire devant son grand rival. Il y a des humiliations dont on ne se relève pas. La carrière du brillantissime causeur se terminera donc à l’Europe. Cela lui donnera le temps de repeindre bientôt les volets de sa maison de campagne et même de vernir les briques.
Pour la droite pure et dure, ce départ laisse un boulevard au petit avocat montois.
Mais le plus coriace de tous, le plus résistant à la griffe du vélociraptor c’est le châtelain de Marche, Willy Borsus. C’est aussi celui qui vendra chèrement sa peau, pour la simple raison qu’il n’a pas de diplôme universitaire et qu’il sera difficile de le recycler avec les avocats « peinards », comme Crucke et aussi Madame Defraigne.
Tout est bien prémédité par le clan Michel. Bouchez ne brûle pas ses vaisseaux en se mettant mal avec tout le monde. C’est l’homme de main des Michel, celui qui prépare le parti pour le grand retour. La seule inconnue : Bouchez lui-même.
Charles a tout en main : le parti, son frère, son père, Wilmès, l’Europe, Georges-Louis et même Ursula depuis son PC. Le grand poster où on le voit assis avec Erdogan, en manspreadind pour aérer ses balloches, alors qu’Ursula en veste rouge a l’air d’une placeuse de cinéma debout devant ces messieurs, n’est pas encore dans son bureau. Il est roulé dans un tiroir.
Bouchez acceptera-t-il, le moment venu, de s’effacer comme Chastel et finir ses jours député européen ?
L’hubris de l’homme pourrait créer quelques surprises.
L’appâter avec la promesse que le prochain premier ministre libéral sera lui, est une idée à creuser. Sans le clan Michel, Bouchez ne pourrait rester longtemps à la présidence.
Les indicateurs passent au rouge pour les MR modérés. Les « gaffes » de Bouchez étant insuffisantes à lui faire prendre la porte, il ne reste plus qu’à le désavouer. Il avait même été question de le surveiller par un système de parrains, après la nomination de Mathieu Michel. Cela n’a pas tenu le coup quinze jours. Évidemment, le clan Michel ne se carbonise pas à la moindre allumette.
Et le libéralisme dans tout ça ? C’est curieux, tout le monde s’en fout !
Au MR, on est chez Pablo Escobar. Bouchez est la première gâchette du chef. Il a la clé de l’armoire aux mitraillettes.

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