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Un monde fini.

Décidément le monde occidental est un monde bien fini, déjà presque disparu.
On le voit bien devant le coup de force de Poutine sur l’Ukraine, pourquoi le monde occidental est bien mort.
Nous sommes les champions d’une erreur majeure de comportement qui est due à la manière dont nous avons conçu un monde essentiellement composé de commerces, d’industries et de classes sociales en train de challenger le bonheur par le travail et la richesse, dans une même compétition. Voilà qui nous empêche de comprendre, en réalité, que cet idéal sera notre tombeau.
Avec quoi faisons nous barrage aux tanks de Poutine ? Mais avec nos petits paniers remplis de choses qui font la saveur de la vie, et les fermetures pour tous les Russes des banques qui y donnent accès.
Sommes-nous devenus fous ?
Nous évaluons un guerrier à son poids en chocolat ! Il nous répond en s’attaquant aux murs des maisons et fait dévaler des pans entiers sur nos têtes.
Là-dessus, le plus peureux d’entre nous, notre chef, Charles Michel lui-même, nous démontre que la politique des petits paniers est la meilleure.
Dire cela à un conducteur d’un char de quinze tonnes qui pointe son canon sur un clocher de village et qu’au moment de pousser le bouton, après une forte érection, lâche et l’obus et la sauce, c’est d’une imbécillité rare.
Ça l’est d’autant, que son chef lui a promis à son retour une belle collection de médaille qu’il pourra se mettre autour du cou dans les grandes réceptions.
Est-ce que les bouffons qui nous servent de guide ont conscience de cela ?
Je ne le pense pas.
L’Europe a toujours conservé depuis 1938 le réflexe Chamberlain. C’est dans sa nature. La politique des petits paniers qui lui est venue aux alentours de 2010, après une crise économique, n’a fait que conforter ce goût immodéré de répondre à une gifle par des excuses, et un coup de pied, par des petits paniers.
La Belgique est un condensé de l’ensemble des lâchetés de l’Europe. Nous en sommes souvent des promoteurs enthousiastes. Nous avons chez nous l’élite parfaite pour nous envoyer à la morgue au nom du bon droit.
Les deux partis de rêve pour cela sont justement en binôme au gouvernement. Inutile de les présenter, ce sont les mauvais anges éternels grâce à qui nous sommes devenus des consommateurs fatigués, des professionnels de l’évocation libérale en onction à nos petits paniers.
Ce que nous avons en face de nous est inimaginable, aussi ne l’imagine-t-on pas. Si cela se pouvait nous ne serions pas ce que nous sommes devenus.
Certes, nous avons aussi des guerriers, mais ce ne sont pas les mêmes qu’en face. Les nôtres sont censés parer au pire tout en n’y croyant pas. Ils sont même devenus des gros consommateurs grâce à l’argent que nous leur allouons. Ils adorent nos inventions, surtout celle de la fléchette qui voyage autour de la terre et qui peut, avec une précision inégalée, tuer un moustique sur une peau de banane à 3.500 kilomètres du rockingchair où un de nos héros s’applique au joystick létal.
Les gazettes nous communiquent régulièrement nos plus terribles exploits.

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En face, les chenilles des tanks malaxent les neiges grisâtres avec une sorte de délectation, comme un fouetté de bar. Les hommes dans les tourelles ont l’ordre du chef suprême de ne pas se laisser emmerder par personne et si d’aventure, une fléchette ennemie était signalée, du Kremlin viendrait une si formidable réplique qu’il y aurait un trou fumant à la place du lanceur de fléchette, assorti d’un beau champignon s’élevant haut dans le ciel.
La nouvelle fait frémir la chorale des petits paniers. Bien sûr, l’arme fatale, nous l’avons aussi mille fois plus performante, sophistiquée, inexorable ; mais nous avons juré ne jamais nous en servir, même en tant qu’objet de parade et de dissuasion. Nous la gardons comme un saint en plâtre dans une église. Nous y implorons des grâces et requérons des ex-voto de la population si formidablement non-protégée.
Il a suffi que l’autre, Poutine, promène ses doigts manucurés sur la boîte à coucou de l’espace, pour qu’il n’y ait plus de fléchette et donc plus de champignon en représailles.
Demain, que se passera-t-il ? La politique des petits paniers n’ayant rien donné, il faudra bien passer par les fourches caudines du vainqueur. Chaque Ukrainien recevra autant de pieds au cul qu’il a péché en croyant à la politique des petits paniers. Nous serons les spectateurs et Poutine nous intimera l’ordre d’applaudir à son rythme. Nous le ferons sans enthousiasme, certes, mais nous le ferons car notre mission supérieure n’est-elle pas de réaliser le grand marché mondial après lequel il n’y aura plus que du bonheur ? Georges-Louis s’y emploiera.
Décidément le monde occidental est un monde bien fini.
Réquiem æternam dona eis Domine, et lux perpetua luceat eis.Requiescant in pace. Amen. (Donne-leur, Seigneur, le repos éternel Et que brille sur eux la lumière de ta face. Qu’ils reposent en paix. Amen.)

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