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Réflexions d’un citoyen ordinaire.

Beaucoup partagent cette impression bizarre que nous sommes en guerre contre la Russie au même titre que l’Ukraine, à laquelle nous offrons une terre d’accueil pour ses nationaux fragiles.
La Pologne serait l’hôpital de campagne et un dispatching pour la répartition en Europe de tous ceux qui étaient une charge supplémentaire des combattants en première ligne.
Les premiers devoirs assumés, nous pouvons entendre le président Volodymyr Zelenski formuler des propositions de paix, prêt à concéder aux autorités russes le Donbass et la Crimée.
Nous pouvions penser que c’était l’objectif poursuivi par Poutine et que la troupe envahissante rentrerait dans ses casernes le devoir accompli. On laissait le soin à la propagande du Kremlin d’accommoder le traité de paix à la sauce triomphante et faire un triomphe au président-dictateur.
Les pourparlers n’avançant guère, on constate avec effroi que l’objectif initial de Poutine ne pourrait pas être le Donbass et la Crimée, mais bel et bien l’annexion de l’Ukraine !
Par conséquent les pourparlers actuels ne servent qu’à dissimuler le rien à négocier, sinon une reddition de l’armée ukrainienne avec la fuite à l’étranger de Zelenski et de son gouvernement.
Ce scénario est effrayant. Après ce qui s’est passé depuis le 24 février, la manière dont le peuple ukrainien tout entier a résisté et résiste encore aux envahisseurs, démontre amplement qu’en 2022 au cœur de l’Europe, il est impossible qu’un pays puisse en avaler un autre, sous prétexte qu’il est le plus fort, malgré la résistance de l’autre, sans susciter des réactions imprévisibles de la part de l’OTAN et des nations de l’Europe.
Autrement dit, si le plan de départ de Poutine est bien d’annexer sans autre forme de procès un pays aussi grand que la France et qu’il met son projet à exécution par les destructions et la terreur sur son passage, nous allons inévitablement vers la troisième guerre mondiale !
Un seul espoir subsiste cependant. Il tient dans l’erreur initiale de Poutine qui a cru entrer en Ukraine sous les acclamations des russophones et la résignation des autres.
Cette conquête à la César ne s’est pas passée comme souhaitée. Les russophones se sont solidarisés aux autres composants du pays pour ne former qu’une nation. Et cela pourrait être le facteur décisif pour que la Russie revienne sur son plan de départ, abandonne le projet d’annexion générale et se contente du Donbass et de la Crimée, ce que confirmerait un communiqué de l’État-major russe.
C’est la seule hypothèse qui éviterait une troisième guerre mondiale. Elle mérite quand même qu’on s’y attarde. Poutine peut-il se contenter de cela ? La contrariété de ses projets est-elle à ce point désagréable qu’il persiste dans son idée première et jette dans la bataille le meilleur de son armée ?
Le mois d’avril qui s’annonce est celui de tous les dangers. Des experts occidentaux évaluent les réserves en troupes et munitions de la Russie aux alentours des premiers jours de mai.

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Après, l’État-major du kremlin devra trouver d’autres ressources de réapprovisionnement et même de mobilisation des classes d’âge. Les bombardements de civils, la diffusion des engins performants par la propagande de Moscou des fusées supersoniques, l’emploi du phosphore et la menace d’armes chimiques n’ont d’autre but que de provoquer un sentiment d’inquiétude chez leur adversaire, qui, ils l’espèrent, se transformera en panique et en sauve-qui-peut général.
Cela ne s’est pas produit et même les fameux Tchétchènes ont rebroussé chemin à Marioupol.
La situation actuelle tient en équilibre sur un fil. Elle dépend de ce que va faire Poutine, contrarié dans ses ambitions de départ, déçu sans doute des performances de son armée, des dix mille morts et de la multitude de blessés qui l’affaiblissent. Va-t-il risquer un coup de poker, tâter l’OTAN par un dépassement léger du fil rouge dont Joe Biden a parlé avant-hier à Bruxelles ? Et si Biden opte pour le recul d’Obama quand il était question du même dépassement pour la Syrie, d’y aller carrément et raser quelques villes d’Ukraine à la façon dont son armée à raser Alep ?
Tout est possible et tout peut survenir à tout instant.
On verrait alors une puissance nucléaire, dans la possibilité d’entrer en guerre contre autre puissance nucléaire, l’OTAN. On espère quand même que ces bombes suprêmes s’annuleraient par l’anéantissement réciproque que leur emploi ne manquerait pas de produire. Mais la sagesse est-elle compatible avec le raisonnement d’un tyran ?
Adolf Hitler ne voulait-il pas dans sa folie enterrer la nation allemande avec lui ?
Poutine est un dictateur, comme son illustre prédécesseur, est-il atteint de cette même folie qui le met à égalité avec son pays ? Se croit-il d’une valeur égale à 140 millions de Russes ?
Ne nous y trompons pas, le patriotisme de Poutine n’est pas une ambition supérieure pour son peuple, mais un aboutissement d’une ambition personnelle.
Le plus difficile pour un homme tel que lui c’est d’abandonner ses plans de conquête au risque que le peuple se croie vaincu ! Personne n’est à même aujourd’hui de répondre à cette question. J’ai comme l’intuition que même lui ne sait pas ce qu’il fera.
L’Europe s’arme au plus vite. Dans l’immédiat, elle n’est pas prête. L’OTAN reste son fer de lance. Poutine a tout à craindre de l’Europe dans le futur. Cela va-t-il le décider et dans quel sens ?

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