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Un ectoplasme fin diseur réélu président !

La seule qualité que personne ne conteste au président Macron – encore que, est-ce une qualité ? – il a la baraka !
N’a-t-on jamais vu une chance pareille ?
Sa réforme des pensions prenait une méchante tournure. Son système des pensions par point était bancal. Surtout au niveau du point qui était laissé à l’appréciation du gouvernement, quant à sa correspondance en euros. Personne n’aurait pu calculer son niveau de pension, puisque ce point convertible pouvait fluctuer suivant les caprices du temps, au même titre que le litre d’essence à la pompe.
Sauvé par le Covid, Macron se convertit en médecin chef de l’hôpital France. Il s’affaire, non pas pour se rendre utile, mais pour cacher ce qui n’est pas joli à faire voir : le manque de masque, la détresse des hôpitaux, déchiquetés à belles dents par le système économique qui veut de la rentabilité partout, le mauvais choix de ses ministres de la santé, la manière autoritaire de Castex de parler de la crise sanitaire aux français, etc.
Avant cela, au début de son quinquennat, il emploie la vielle technique policière de casser les rassemblements des Gilets jaunes, d’abord dans la rue en éborgnant et mutilant à tout va. Après, il calme le jeu par de la pommade dans des tournées soi-disant pour que chacun s’exprime. Non seulement il n’écoute personne, mais à la fin de ses péroraisons à la Bourdaloue, il fait son numéro mis au point par le Grand Charles « Je vous ai compris ».
Ce qui permet à son gouvernement de faire preuve d’autorité, quitte à dire le contraire au soir, de ce qu’on avait affirmé comme une vérité absolue le matin.
Au fil du temps, son programme s’avère inapplicable. Mal ficelé, il ne résiste pas à la critique de l’opposition. Il en passe une partie par ordonnances, trébuche sur des vices de procédure. Sa majorité imposante au départ, s’effrite d’une cinquantaine d’élus.

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Nous voici au terme de ce quinquennat à deux mois des élections.
Le Covid est toujours là, l’épidémie est même en train de reprendre le dessus avec un taux plus élevé de contamination qu’en février, mais l’élection approche et Castex commande aux éléments, calme le zèle de certains et met au point avec le détricotage des mesures d’hygiène, une politique de régression de l’épidémie, vaincue par devoir électoral, quitte à remettre le masque après le deuxième tour.
Du côté de l’Élysée, on sent bien que la corde sur laquelle on tire est assez usée. Macron espère que la présidence pour six mois de l’Union Européenne sera son Mantra dans sa religion de l’Europe, qu’elle sera vue et appréciée de tout le monde.
Mais sera-ce suffisant ?
C’est alors que le 24 février, Poutine lance ses tanks sur l’Ukraine. Personne ne s’attendait à cette attaque. Elle surprend aussi Macron et son staff pour la réélection.
La soudure entre le Covid et la guerre à nos portes, est assurée. Macron comprend tout ce qu’il peut en tirer, installé comme il est à l’Europe. Poutine sera chef de guerre et Macron chef de paix.
Les coups de fils se succèdent entre les chefs d’État. Macron qui se défiait de sa campagne et redoutait des face à face, trouve prétexte à jouer les gens pressés par d’autres tâches autrement importantes. Il coupe à la corvée, fait un minimum et voit sa cote de popularité monté jusqu’à 30 % !
Il se produira quand même à quelques réunions dans des municipalités à sa dévotion. Répondra à des questions de gens dans la salle, triées par le maire de la commune et finira par partir un peu avant le terme de la réunion, sous prétexte de gérer le dossier « guerre ».
Il fait cela avec la conviction d’un bon comédien de théâtre. Glose toujours vingt-cinq minutes de plus que ses interlocuteurs, puis s’en va le cœur faussement ulcéré.
Quelques jours plus tard, il réunit une flopée de journalistes pour leur exposer son programme de gouvernement pour les cinq années à venir.
Il parle pendant une heure trente, assène des chiffres, emploie des termes techniques, montre comme il est brillant et saurait, le cas échéant, remplir les emplois de tous les ministres en même temps. Les journalistes sont abasourdis, la moitié renonce à toute explication, l’autre se débat dans des explications souhaitables. Macron délivre les réponses adéquates toujours en termes recherchés et s’en tire sur une réforme qui va plaire à la droite et lui valoir de nouveaux ralliements des Républicains de Valérie Pécresse : la pension à 65 ans !
À l’heure actuelle, toujours pas de débat public, de confrontation entre au moins les candidats au-dessus des 10 % d’intention de vote.
Cette non-présence dans l’arène des débats paie. Macron vaut entre 29 et 30 %. Il caracole dans les sondages. Il sera élu président pour un deuxième mandat, quel que soit le finaliste en face.
Ce sera bien la première fois que les Français rééliront un président dont le premier parcours ne fut qu’un long échec sauvé par une pandémie, puis une guerre.
Si ça n’est pas avoir la baraka !...

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