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La jeunesse en 2022.

Ce gouvernement imbuvable et mal adapté au drame d’une société libérale qui se désagrège de crise en crise, n’a évidemment rien à offrir à la jeunesse, aucune perspective en Europe et ailleurs, aucune éclaircie en vue dans une stagflation qui réserve ses coups aux plus faibles.
Alors, sous l’impulsion du MR, ce gouvernement fait bouger les lignes en durcissant ses rapports avec la jeunesse, usant de l’arsenal des lois pour retirer le pain de la bouche à qui il peut.
A passé 25 ans, l’âge critique pour entrer dans un emploi fixe, la plupart des jeunes ne savent toujours pas ce qu’ils vont faire depuis être sortis des études ou du chômage.
La vie professionnelle n'est pas la continuité de la vie étudiante, comme le chômage n’est pas l’école où s’apprend la soumission aux ordres des chefs.
Pour l’establishment PS-MR les jeunes adultes sont censés avoir trouvé leur voie professionnelle dans une carrière stable. Dans le cas où l’ONEM prend en main la carrière du demandeur d’emploi, on est presque sûr à100 %, que ce sera un échec ! Le placeur aura à pourvoir des emplois possibles et non pas chercher à satisfaire des jeunes qui ont fait un choix de carrière, mais n’ont pas encore trouvé un employeur.
De boulot d’un jour, à un contrat d’une semaine, les jeunes sont de plus en plus nombreux à se trouver en errance professionnelle. Perdus, insatisfaits de leur emploi, en quête de sens, soumis à la pression sociale et parfois même à des injonctions parentales, ces jeunes adultes veulent entrer dans le monde réel, mais pas n'importe comment. Et surtout plus au détriment de leur bonheur ni de leur système de valeurs.
En Belgique, le travail est un marqueur social très fort. Dans l’anodin « que faites-vous comme métier » entrent tous les apriori pratiques pour définir jusqu’au degré de savoir et d’intelligence de celui qui n’a même pas encore répondu à la la question. On sera fixé sur ses neurones selon qu’il appartiendra au monde ouvrier ou au monde intellectuel. Qu’importe l’absurdité d’un pareil procédé, tout approximatif qu’il soit, le système libéral en a fait son anamnèse et son ordalie. Classer les gens, c’est l’affaire de ceux qui emploient les autres et qui ne prennent pas la peine d’user de critères plus sérieux.
Ce tri quasiment d’abattoir est très signifiant en matière d'identité et de besoin de réalisation. Il peut devenir une source de souffrance et de mal-être. Les jeunes gens désabusés sont légion. Même issus de milieux bourgeois, on les voit déchanter rapidement sur l’état de la société dans laquelle ils rentrent. Ils revoient leurs priorités souvent à contrario de ce dont ils ont rêvé adolescents.
Ils ne veulent pas se résigner à suivre les traces d’aînés qui passèrent leur vie à faire un métier qu’ils n’aimaient pas.

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L'épuisement psychologique, le stress, le surmenage, la charge mentale et d'autres déconvenues ont mis en évidence un paramètre essentiel : préserver son bien-être. Un facteur pourtant jamais évoqué au moment de l'orientation professionnelle.
La jeunesse fait face à la réalité du monde laissé par les générations précédentes. Elle en mesure les influences négatives sur sa santé, son bien-être et son environnement. Elle tient un langage sans concession d’un libéralisme qui pousse à n’importe quel boulot, pourvu que celui à qui il est attribué sorte des statistiques de la honte.
Les nouvelles générations ont la capacité de se distancier des critères de réussite de leurs parents, de réalisation et de carrière, pour introduire de nouveaux critères qui leur sont propres, liés à la question du sens, social et environnemental. Ils rencontrent immédiatement dans la réalité libérale une tout autre configuration. L’antagonisme qui en ressort fait parfois entrer définitivement le jeune dans la marginalité, de laquelle s’ingénient à les en sortir les assistantes sociales et les moniteurs de l’appareil libéral.
Ces nouvelles générations font un constat alarmiste sur les logiques antérieures et remettent en question les critères habituels d'épanouissement et de réussite personnels. La génération des Trente Glorieuses a développé des mode de réussite, d'être, de consommation, de production et de travail qui ont propulsé le monde contre un mur.
La crise sanitaire a également contribué à ce changement. Plus conscients, les jeunes aspirent à un travail utile, plaisant, épanouissant, sans se soumettre à des contraintes qu'ils jugent aujourd'hui dénuées de sens comme le présentéisme, la surproduction, la surconsommation, la surperformance et le capitalisme mortifère.
Alors que les générations antérieures associaient le travail à la notion de survie et de nécessité, celles d'aujourd'hui y adjoignent l'épanouissement intérieur, la sérénité, la santé et l'écoresponsabilité.
Voilà justement des notions qui ne conviennent pas au libéralisme que l’Europe veut à tout prix nous administrer comme une drogue nécessaire à notre survie.
Les jeunes seraient-ils moins passifs que nous le fûmes ?
Avec la brutalité de la crise dans laquelle nous entrons, nous serons au plus vite renseignés.

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