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Demain Bouchez rase gratis…

Si les marxistes sont des utopistes, que dire des libéraux qui ne rêvent pas de leurs déboires, mais qui les vivent, nous entraînant dans une paupérisation croissante, plutôt que vers un mieux être qu’ils osent encore nous prédire !
Richard Miller, retraité joyeux, philosophe de bistrot et bourgeoisement intellectuel est surtout un utopiste irrationnel. Selon lui, l'utopie technologique (techno-utopie) est une idéologie fondée sur les progrès de la science et de la technologie qui doit « nécessairement » déboucher sur une réalité idéale et sans défauts. Malgré tous les avatars de la société libérale, les « penseurs » du MR défendent le techno-utopisme, à défaut d’expliquer la crise profonde dans laquelle nous entrons.
On voit l’arnaque : « si ça va mal, c‘est pour que ça aille mieux ! ». Ainsi on passe sur les graves défauts du système qui explosent devant nous : inflation et chômage et on fait patienter l’électeur.
On voit d’ici ces enfoirés nous expliquer qu’en mettant en place les bonnes politiques, les technologies avancées déclencheront une nouvelle ère de croissance et de prospérité. La réalité est autre, décrite grâce aux statistiques, dans des études de perspectives prédisant des niveaux sans précédent de chômage technologique et de chaos social. La crise actuelle agit déjà sur les conséquences sociales catastrophiques pour la stratification des classes et les marchés de l’emploi : une exacerbation des inégalités de revenus et, surtout, un chômage « de masse ».

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Les épisodes de chômage de masse ne résultent pas d’un changement technologique, mais d’un affaissement économique. Si une réanimation robuste et automatisée des économies à haut revenu avait lieu, les données historiques suggèrent une trajectoire tout à fait différente.
La plupart des nouveaux emplois sont des emplois faiblement rémunérés dans le secteur des services, notamment les services personnels. Une transformation technologique radicale des économies avancées n’est ni en cours ni imminente.
La rhétorique qui a émergé et s’est consolidée autour de l’automatisation peut être interprétée comme faisant partie d’une initiative plus large visant à alimenter une bulle boursière sans précédent dans l’histoire, alimentée principalement par une poignée de valeurs dites technologiques ou Internet. L’histoire de l’innovation de la dernière décennie se limite principalement au secteur financier et à la politique monétaire : rachats d’actions (800 milliards de dollars en 2018), taux d’emprunt quasi nuls, endettement massif des entreprises privées, cycle après cycle d’assouplissement quantitatif [politique monétaire dite non-conventionnelle]. Des tsunamis d’argent bon marché se sont abattus sur les économies les plus riches du monde, dont une part non négligeable a été consacrée à l’immobilier urbain. Avec le début de la pandémie, nous en avons eu une dose de type King Kong, ce qui a poussé les marchés boursiers à des sommets historiques, alors que des secteurs économiques entiers ont fermé et que des dizaines de millions de travailleurs ont perdu leur emploi.
Ces fictions du changement technologique sont d’une importance vitale pour une classe capitaliste qui s’imagine être une force historique progressiste, mais qui préside à une économie profondément stagnante, passant d’une crise profonde à une autre. Cette classe se présente comme une force historique perturbatrice, voire anarchique, dont les innovations extraordinaires posent des problèmes (une croissance explosive de la productivité rendant la moitié de la main-d’œuvre superflue, etc.) qu’elle seule peut comprendre et résoudre. Il n’est pas étonnant que le mot à la mode de la décennie ait été « intelligent » (téléphones, maisons, usines, voitures et villes intelligentes), un terme qui reflète l’estime de soi de ceux qui l’ont inventé. Pourtant, ces personnes se sont enrichies grâce aux bulles immobilières et boursières.
Ne vous y trompez pas, nous vivons une époque de « chaos social » : de polarisation et d’émiettement social, d’endettement croissant et d’absence de croissance, de marchés du travail en panne et de conflits de classes aiguisés mais fragmentés et incohérents.
Vous n’entendrez plus les « théoriciens » du MR se lancer dans des explications à la GLB. La plupart des gens pensent que nous vivons à une époque de changements technologiques sans précédent. Alors que l’économie stagne dans une inertie technologique soutenue.
Pour la plupart, les types d’avancées technologiques qui ont eu lieu au cours de la dernière décennie ou plus ne sont pas pertinents du point de vue macroéconomique, qu’il s’agisse de la croissance de la productivité du travail, de l’emploi, des taux d’investissement, de la croissance du PIB ou de quoi que ce soit d’autre. Ce n’est pas un hasard si la consolidation de cette rhétorique de l’automatisation imminente (apprentissage automatique, gouvernance algorithmique, révolution des plateformes, économie du « partage ») a coïncidé avec la montée soudaine d’entreprises comme Facebook, Apple, Alphabet, Amazon, Alibaba et Tencent.
Au milieu de la décennie, ces entreprises avaient consolidé leur statut de leaders sur les marchés boursiers – leurs valorisations démesurées dépassant de loin les anciennes transnationales de la banque, du pétrole, de la pharmacie et de l’automobile – tout en s’insinuant dans la trame de la vie quotidienne des consommateurs des classes ouvrière et dites moyennes. Les entreprises de médias sociaux comme Facebook et les firmes monopolistiques de l’internet comme Alphabet/Google ont passé la décennie à promettre une révolution dans l’intelligence artificielle ou les voitures à conduite autonome, alors que plus de 90 % de leurs revenus provenaient de la vente d’espaces publicitaires à d’autres entreprises (comme les banques et les constructeurs automobiles). Ces plateformes ont accumulé des bénéfices massifs au cours de la dernière décennie en créant et en imposant des conditions d’exploitation semblables à celles d’un monopole. Bien qu’elles se présentent comme des entreprises technologiques, elles investissent relativement peu, mais dépensent sans compter pour écraser leurs concurrents potentiels, principalement en les rachetant très tôt.

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