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Des émonctoires et des hommes.

Le système capitaliste a d’énormes défauts et quelques qualités qui tiennent plus à la psychologie des foules qu’à leur valeur propre. Par exemple, celle de faire bosser les foules en cadence et d’en faire une valeur morale. Si on peut qualifier de qualité, cet exercice communautaire !
Mais celui d’entre tous les défauts qui fait sa perte, c’est l’absence de suivi dans les productions de masse, sans en tirer les conséquences possibles avant leur réalisation. Tant et si bien que si l’on tient compte du progrès et de l’utilité de la nouveauté et surtout de sa rentabilité dans la production, on se fiche éperdument de ses conséquences à long terme.
Il y a de cela une raison simple, la vision du profit que les industriels peuvent en tirer dans l’immédiat, sans se soucier du reste, est la raison majeure des investissements. Le reste, la nuisance possible quelques années plus tard, ce sera aux citoyens, dont l’État est le comptable, de régler la facture.
On a mis sur le marché le glyphosate, sans baragouiner, tout le monde s’est rué sur un insecticide à haute performance et à bas prix, capable de multiplier les récoltes « miraculeuses ».
Dès le début de cette panacée des champs, il a été prouvé que les effets indésirables à long terme feraient des labours de véritables déserts. L’hécatombe ne s’arrête pas aux nuisibles, mais à l’abeille, aux fourmis et leurs pucerons et même aux collemboles, ces inlassables terrassiers, en même temps qu’elle prive les oiseaux de nourriture.
C’est promis, c’est entendu, on va arrêter le glyphosate, mais pas pour tout de suite et pour tout le monde. Certains pays concurrents acharnés garderont le produit et avec lui auront les marchés perdus par les cultivateurs « vertueux ».
C’est ça le capitalisme, le succès et le fric ne vont pas aux sages, mais aux aventuriers.
L’exemple le plus flagrant c’est l’utilisation de l’atome dans les centrales productrices d’électricité.
Aujourd’hui encore, il est impossible par des moyens humains de faire baisser la radioactivité des déchets que les Centrales laissent derrière elles par dizaines de tonnes. Le démantèlement des plus anciennes centrales multiplie les radioactivités par cent. Que faire des déchets ? Comment assainir les terrains ?
Le nouveau deal, c’est la voiture électrique, donc production très polluantes de batteries et remise en état des centrales au feu nucléaire qu’on avait décidé de fermer. Tout cela sans se demander si un charroi au tout électrique est possible !
La solution de remplacement aux moteurs thermiques évitera le CO² d’un côté, est-on certain que ce ne sera pas pour le faire galoper de l’autre ? Comme, évidemment, avant le tout électrique, nul ne s’était posé la question de la pollution des moteurs à essence ou mazout, quand la production devint exponentielle.

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Le système économique issu directement du libéralisme est responsable de la destruction de l’environnement et d’une pollution généralisée sur terre comme sur mer. Il n’est jamais entré dans un cahier des charges autres choses que le coût des matières premières, des installations, des salaires du personnel, du marketing et des production suivant la demande, le tout hyper comprimé pour dégager le plus de bénéfices possibles. La suite, c’est-à-dire l’usage à long terme et les conséquences du produit par une haute diffusion ne sont jamais pris en considération dans le projet.
Inutile de revenir sur l’épuisement des minéraux et autres terres rares, des destruction des forêts et de l’assèchement des nappes pétrolifères, effets des richesses non renouvelables de l’environnement.
Nous en sommes à contrarier par nos excès jusqu’aux températures et la hauteur moyenne des océans.
Cette manière que nous avons d’user de tout sans vergogne et de ne laisser que des déserts derrière-nous, s’exporte dans l’espace ! Comme il n’y a plus grand-chose à détruire sur terre, nos regards se portent sur d’autres planètes.
Les coloniser, c’est-à-dire nous y conduire comme sur terre ne sera bientôt plus qu’un simple désir capitaliste d’appropriation, pour être à l’avenir une nécessité pour le salut de l’humanité. Comme l’absurde voracité du système pousse à détruire petit à petit tout ce que nous touchons, il n’y a pas de raison que nous ne nous attaquions à Mars, la planète voisine. Il n’y a qu’à voir l’état de l’orbite terrestre, jonchée de débris spatiaux, pour avoir une idée de ce que Mars va devenir.
Les photos de la planète rouge par Persévérance montrent que des déchets humains la jonchent déjà.
Mieux que sur terre, avant d’y mettre les pieds, nous y aurons déposé des débris de toute nature. Comme le coût des installations et des personnels sera très élevé, les déchets feront partie d’un contentieux qu’on ne règlera jamais. Avant d’y recycler nos merdes et d’y creuser des égouts, nous aurons le temps de photographier des monticules de nos déjections à ciel ouvert.
Nous avons de la pratique, n’avons-nous pas eu des colonies dans lesquelles nous nous sommes exercés, sans le savoir, pour une vie extraterrestre ?
Enfin, délices suprêmes, ne quitteront cette terre fichue que ceux qui peuvent payer le voyage. Le gros de l’humanité sera voué à finir dans l’aporie du monde finissant.

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